Le front des forces socialiste (FFS) cher à Hocine Ait Ahmed qui s'est distingué par une non position s'agissant de l'élection présidentielle (ni boycott, ni participation ni soutien) tente d'exister politiquement après le scrutin. C'est le sens à donner à sa décision d'entreprendre des "contacts avec les parties ayant manifesté leur intérêt pour une approche consensuelle".
Le parti de Hocine Ait Ahmed qui à décidément bien du mal à survivre à son chef charismatique essaie ainsi de reprendre l'initiative politique quitte à servir d'alibi au pouvoir. En remettant au goût du jour son idée de "consensus national", le parti reprend quasiment le même refrain de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika autour de la stabilité.
Le FFS se dit soucieux "d'assurer l'unité, la cohésion et la souveraineté nationale dans un contexte international et régional sensible, et de répondre aux besoins de développement durable, de diversification économique et de demandes sociales urgentes". Pour ce faire, les responsables du FFS pensent faire appel aux formations politiques, aux candidats à l'élection présidentielle, aux personnalités indépendantes, universitaires, animateurs et organisations sociales.
Question de survie
L'idée en elle-même n'est pas mauvaise. Sauf qu'elle intervient en aval d'un processus politique qui devra connaître son aboutissement par l'élection ou réélection d'un Président de la république. Légitimé par les urnes, le prochain président n'est pas obligé de cautionner le projet du FFS qui le remet presque en cause dés lors qu'il propose une table rase.
Parce que, à y voir de prés, ce parti ne propose rien moins qu'un changement du système, dés lors qu'il vise a définir avec ses invités "les étapes, les instruments et les modalités pour mettre en place un système politique ouvert et édifier une république moderne à la fois, démocratique et sociale".
Mine de rien, ce projet cher au FFS épouse à quelques détails prêts les autres initiatives politiques lancées par d'autres personnalités.
En attendant l'oracle...
En l'occurrence, Mouloud Hamrouche qui a appelé le président Bouteflika, le chef d'état major Gaid Salah et le chef du DRS, Mohamed Médiene a impulser un changement pacifique en prenant leurs responsabilité pour une Algérie nouvelle, ne propose pas moins. Le constat vaut aussi pour Sid Ahmed Ghozali pour qui la maladie de Bouteflika "cache un autre grand malade qui est le système".
Même le conglomérat des partis d'opposition qui boycottent la présidentielle est convaincu que le salut de l'Algérie passe par le "départ du système de manière pacifique". Se pose, tout de même, la vraie question de savoir si le pouvoir, incarné Bouteflika, ses partisans politiques ainsi que les décideurs militaires seraient réceptifs à ces appels à une transition démocratique. Dans le cas contraire, la démarche du FFS et toutes les autres ont toutes les chances de finir aux oubliettes.