Même si son initiative de réunir une conférence nationale du consens n’a pas réussi à convaincre grand monde dans la classe politique, le FFS y croit toujours et n’y renonce surtout pas. Au contraire, il considère que son projet, une fois reformulé et avec une meilleure perception, est la seule alternative qualifiée à donner des perspectives politique au pays.
C’est ce que dit la résolution finale adoptée par le Conseil national, à l’issue d’une session ordinaire, tenue le 22 et 23 mai. Dans cette résolution, est dénoncé ce qui est considéré comme de la concurrence déloyale faite au FFS par le pouvoir et l’opposition. C'est pour ainsi dire le retour du fameux "ni ni".
Sauf que pour le coup, ce n’est pas « ni pouvoir, ni islamisme » comme dans les années quatre-vingt dix, mais « ni pouvoir, ni opposition ». D’abord le pouvoir. Il lui est reproché de vouloir "prolonger le système actuel par simple phénomène de ralliement d’appareils et de foules supplémentaires à son point de vue au nom de la patrie en danger".
Et cela brandissant le chiffon rouge du péril contre la nation en danger. Pour le Conseil national du FFS, le pouvoir refuse de « changer sa méthode de fabrication du consensus en dehors de toute transformation des conditions d’exercice du politique, ni de son rapport au politique, à l’intérieur du pouvoir et entre le pouvoir et la société ».
Ce qui est ainsi recherché par le pouvoir, du point de vue du FFS, c’est « le renforcement du statu-quo » habillé de changements de façade, « au nom du renforcement du front interne ».
L’opposition est mise dans le même sac, particulièrement la CNLTD. Le FFS lui reproche de chercher à établir « un rapport de forces avec le pouvoir institutionnel au travers d’un agenda électoral qui ne transformerait en rien les règles actuelles d’exercice du pouvoir ni les conditions d’implication de la société ».
Une démarche peu « populaire » au goût du parti, car elle fait abstraction de l’existence de péril sur le pays. Une telle démarche, ajoute encore le Conseil national du FFS tend à faire exploser le statut quo politique actuel, mais sans garantir les conditions d’une maîtrise nationale et démocratique des conséquences d’un tel éclatement ».
Du coup, le FFS renvoie dos à dos pouvoir et opposition et prône une convergence entre la base et la direction du parti , dont le but serait de créer une symbiose qui servirait en quelque sorte de carburant pour la relance du projet de conférence de consensus , mais revue et corrigée.