Le FFS a-t-il déjà consommé l’échec de sa démarche politique visant à réunir une conférence pour un consensus national. Cette question, les journalistes se l’ont tous posé à l’issue de la conférence de presse organisée hier par le parti pour faire justement une évaluation des contacts et consultations pris jusque-là par la direction du parti.
Dans un rapport liminaire lu par Mohand Amokrane Chérifi, membre de l’instance présidentielle, il est dit en substance que « « les partis consultées n’ont pas exprimé un refus catégorique de participer à la conférence, attendant d’avoir plus d’informations sur l’événement, de consulter leurs organes dirigeants ou de voir réunies certaines conditions ou garanties »;
Si ces partis et personnalités ont réservé leur réponse c’est la preuve que la proposition du FFS n’a pas à proprement parler un contenu palpable. D’ailleurs, le premier secrétaire Mohamed Nebbou, dans ce qui semble être un lapsus malheureux avait déclaré que le « FFS a une feuille blanche ». En faisant ainsi un constat d’échec qui ne dit pas son nom, la direction du FFS propose une sorte de session de rattrapage en faisant une nouvelle consultations des partis et personnalités politiques.
Sauf que pour ce deuxième tour de table la direction du FFS compte faire l’effort d’apporter des clarifications sur la démarche en termes d’objectifs. Ce qui a fait cruellement défaut. Ce deuxième round sera aussi l’occasion pour le FFS de proposer son initiative au pouvoir, car estime Mohand Amokrane Chérifi « il est impensable d’exclure le pouvoir qui est une autorité de fait, c’est même l’élément central, puisque c’est de sa participation que dépend la réussite de la démarche ».
Voilà donc le pouvoir invité à voler au secours de la démarche politique du FFS qu’une bonne partie de l’opposition rejette globalement et dans le détail. Toujours dans un rôle de « facilitateur », le FFS va donc prochainement reprendre les consultations avec l’ensemble des partenaires rencontrés lors de la présente étape.
Le but est d’aboutir à une conférence nationale en deux tons. D’abord une première conférence où les partis politiques et personnalités auront à exposer leurs visions sans être contredits. La date proposée est les 23 et 24 février 2015. Pour la deuxième phase, elle est tributaire de la première, et ne se tiendra que si des convergences substantielles sont constatées à l’issue de la première phase.
Ce qui relève de l’impossible tant les positions entre pouvoir et opposition sont plus que jamais aux antipodes. Alors autant dire d’emblée que la démarche du FFS a fait pchiiiit ! Décidemment, le plus vieux parti de l’opposition sans son timonier Hocine Ait Ahmed, a perdu sa boussole politique.