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Le DRS en voie de dissolution

10-05-2014 14:22  Khidr Ali

Info Algérie1 : Le projet de révision constitutionnelle annoncé par le président Bouteflika lors de son discours d’investiture, passera bientôt de la promesse à sa mise en acte. Comme annoncé à l’issue du dernier Conseil des ministres, les partis politiques seront destinataires cette semaine des propositions d’amendements faites par la commission présidée par le Pr Azouz Kerdoun, histoire de s’en imprégner en prévision de l’ouverture des consultations début juin.

Mais cette révision constitutionnelle, loin de ressembler à toutes celles qui l’ont précédée jusque-là, s’annonce comme une véritable rupture épistémologique. Ce sera en fait la grande affaire de ce quatrième mandat du président Bouteflika qui entend, nous explique t-on de sources dignes de foi, faire accomplir à l’Algérie « un saut qualitatif » dans le sens d’une plus grande démocratisation du système.

Ce sera vraisemblablement le passage vers la deuxième république, même si au niveau du pouvoir on n’aime pas cette appellation qui est un mimétisme des traditions politiques françaises. Outre le rééquilibrage des pouvoirs avec plus de compétences au parlement et une plus grande autonomie de la justice, nos sources parlent aussi de « la détermination irréversible du président Bouteflika à +civil-iser+ le système en instaurant un Etat civil». Entendre par là, la fin de la toute puissance des services de sécurité.

Le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) dans sa traditionnelle configuration de police politique avec des antennes à tous les niveaux institutionnels « sera dissous ». Le DRS version Toufik c’en est fini et "l’opération de restructuration des services, entamée en septembre dernier par le président Bouteflika ira jusqu’au bout, les militaires retournant dans leurs casernes" ajoutent nos sources..

Un nouveau schéma organisationnel sera mis en place avec une fragmentation des différentes directions. Selon nos sources, la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), sera rattachée au ministère de la Défense nationale. La Direction de la Sécurité intérieure (DSI) sera redéployée au sein d'une structure de sécurité nationale (peut être un ministère) qui sera dirigée obligatoirement par une personnalité civile.

Un projet que l’ex ministre de l’Intérieur Yazid Nouredine Zerhouni avait à cœur de mettre en place mais qui n’a pu aboutir en raison de résistances.

Déjà le service de la police judicaire, a été dissous et ses missions sont désormais dévolues à la police et à la gendarmerie. La presse, quant à elle assurent encore nos sources, « elle est désormais débarrassée de toute tutelle politique si ce n’est celle légale du ministère de la communication au niveau purement administratif ». La Direction centrale de la sécurité de l'armée (DCSA) est déjà retournée dans son giron naturel au sein du MDN. Les autres services du DRS seront pour certains d'entre eux intégrés dans cette nouvelle structure alors que d'autres seront répartis à travers d'autres structures de sécurité précisent les mêmes sources.

La dissolution du DRS et la restructuration de ses différentes directions, dans le cadre de la nouvelle Constitution permettra ainsi d’en finir avec « le pouvoir de l’ombre » qui a souvent valu à l’Algérie des critiques de la part de ses partenaires internationaux. "Il ne s’agit pas pour autant de casser les services algériens, mais simplement de les redéployer selon les standards en usage dans les pays démocratiques" confient encore nos sources. Et c’est bien cette révolution que se propose de réaliser le président Bouteflika insistent nos interlocuteurs.

En attendant cette restructuration, le président Abdelaziz Bouteflika, lors sa dernière entrevue le 25 mars dernier avec le chef d'état major, Ahmed Gaid Salah, avait lancé une petite phrase d'une très grande importance, qu'aucun organe de la presse nationale n'avait relevé, alors que c'étaient les seuls mots diffusés par la télévision nationale. Le président avait donné publiquement au général de corps d'armées et vice ministre de la défense autorité et primauté sur les services de renseignements et en particulier le DRS (voir vidéo ci-dessous à 1.16).

"je voudrais que les problèmes de sécurité soient supervisés par le CEMO." avait ordonné le président de la république en tant que chef des armées et ministre de la défense nationale.

Le CEMO, pour les non avertis, désigne le chef d’état-major opérationnel c'est à dire Ahmed Gaïd Salah.



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