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Le droit absolu d’être jugé

28-12-2019 11:48  Amine Bouali

« J’ai le droit absolu de me pardonner », cette phrase surréaliste attribuée au président américain Donald Trump, ne pouvait être formulée que par un tel homme qui, non seulement, a une très haute idée de lui-même mais pense bénéficier d’une sorte d’immunité de droit divin concernant tout ce qu’il peut dire ou réaliser, un être qui se croit capable de se tromper certes, mais uniquement par la faute d’autrui, bref quelqu’un qui estime mériter toute notre indulgence par le simple fait qu’on a affaire à son auguste personnalité. N’attendez jamais d’un esprit pareil qu’il éprouve le besoin de douter de certains de ses choix ni de faire son mea-culpa, même à l’article de la mort ! 

Ce droit absolu de se pardonner revendiqué par le président américain actuel n’est reconnu par aucune justice, où qu’elle soit, car, sinon, il pourrait légitimer tous les errements et absoudre tous les crimes. L'être humain sage et intègre doit, au contraire, admettre qu’il a surtout le « droit » d’être critiqué et jugé (à fortiori lorsqu’il exerce une fonction de responsabilité) et qu’il doit constamment demander des comptes à lui-même, avant qu’autrui (ou la loi ou l’Histoire, au niveau d’autres prétoires ) ne le fasse à sa place. 

Combien de nos ministres, nos walis, nos oligarques bien aimés, ont dû imaginer pouvoir disposer, eux aussi, de ce « droit absolu de se pardonner » avant d’être rattrapés par leur triste vérité et de se retrouver condamnés aux lugubres cachots et aux remords tardifs ? 

N’en déplaise à Donald Trump et à tous les orgueilleux de la terre, seuls ceux qui ont été offensés, humiliés, trahis ici-bas ont le droit absolu de se pardonner... d’avoir fait confiance ! Mais cela est une autre histoire.



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