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Le dossier Djezzy et l’attribution de la 3G couvrent de ridicule le Gouvernement

26-04-2013 17:23  Khidr Ali

Les algériens, humiliés de savoir que dans des pays, au demeurant fort respectables, comme la Mauritanie, le Soudan voire même la Somalie, la téléphonie de troisième génération, c’est déjà de l’histoire ancienne, doivent prendre leur mal en patience pour accéder à leur tour à la...3G.

Celle-ci, visiblement, n’est pas encore prête. Pas plus pour Djezzy. C’est le ministre Benhamadi, qui avait pourtant promis la 3G pour fin mars puis pour fin mai, qui a été contraint de bouffer jeudi son chapeau devant les députés. Il annonce un nouveau retard et tente de le justifier."Je peux vous assurer que le retard qu'accuse le lancement de la 3G incombe uniquement au report de l'achat de l'opérateur mobile Djezzy. Cela n'a aucun rapport avec une prétendue crainte du printemps arabe" .

Quel rapport entre la 3 G et le « printemps arabe » ? A priori, le lien n’est pas évident pour les algériens utilisateurs actuels de la 2 G. En fait, Moussa Benhamadi tente d’apporter une contradiction aux spécialistes de la téléphonie mobile qui se disent « convaincus » que les tergiversations du gouvernement, qui reporte de semaine en semaine, sont liés à des craintes sur le plan sécuritaire.

Autrement dit que les services de sécurité n’ont pas encore toutes les garanties techniques pour que cette inénarrable 3 G, qui couvre le pays de ridicule, puisse fonctionner sans risques politiques et sécuritaires. Vrai ou faut, le fait est que les algériens croient à cette thèse. Que nenni pour M. Benhamadi qui explique le retard par un autre retard : celui lié au traitement du dossier Djezzy.

Et du coup, il se contredit encore, car il avait auparavant-déclaré aux journalistes avec aplomb et certitude que l’affaire Djezzy était réglée. « L'Etat ne veut pas priver l'opérateur de téléphonie mobile "Djezzy", qui compte actuellement plus 17 millions d'abonnés, du marché de la 3G et a donc décidé de reporter l'opération pour l'intérêt général, a-t-il tenté de justifier cette énième dérobade.

Quasiment pris en flagrant délit de mensonge, Benhamadi a fait en quelque sorte son mea culpa en disant "Je reconnais avoir annoncé, à plusieurs reprises, des dates pour le lancement de la 3G, mais cela dépend entièrement de l'achat par l'Etat de l'opérateur Djezzy".

S’agissant de Djezzy, Benhamadi se rend finalement compte qu'il s'agit d'une "opération complexe qui nécessite le temps nécessaire". Autant d’années passées par le gouvernement à tenter de trouver une issue au dossier Djezzy, qui est un véritable imbroglio politico-judiciaire pour que M. Benhamadi se rende à l’évidence et dise qu'il s'agit d'une "opération complexe qui nécessite le temps nécessaire".

En effet, le dossier Djezzy vient de connaitre un nouveau rebondissement. Naguib Sawiris, rompu au grandes manœuvres et aux arbitrages internationaux, vient de porter l’affaire devant une juridiction internationale. Le tribunal qui est déjà mis en place depuis le 28 mars dernier, est présidé par une juge Suisse. Et, en plus du temps que prendra la procédure, le verdict final risque de remettre en cause l’opération de vente actuellement engagée entre Vimpelcom et les autorités algériennes. C’est dire combien l’opération de la 3G mais surtout la gestion de l’affaire Djezzy sont révélatrices de l’incompétence des responsables en charge de ce dossier, qui ont déjà investi des millions de dollars pour payer les bureaux de consulting. Autant d’argent gaspillé pour revenir à la case départ .



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