Le patron d’Ooredoo Algérie, le libanais Joseph Ged, vient de réussir un coup double en faisant signer jeudi un contrat d’exclusivité au grand Real de Madrid et en même temps faire oublier les effets calamiteux que ses déclarations avaient provoqué, lors de la réception dédiée aux journalistes mercredi 25 février.

Ce soir là, on s’en souvient, Joseph Ged avait poussé le bouchon très loin en prononçant son discours. Un discours qui ne vaut, au-delà des salamalecs habituels, que par son ton injonctif. En effet, le patron d’Ooredoo, loin des règles de la bienséance avait indiqué que tout journal aspirant à bénéficier de la manne publicitaire du groupe Qatari devait respecter trois lignes rouges : pas touche au Qatar, pas touche à Ooredoo et pas touche au président Bouteflika.

Avec ces trois injonctions, le patron de l’ex Nedjma, s’est substitué de facto à l’autorité de régulation, voire même à la justice algérienne, dés lors qu’il s’est posé aussi en défenseur du président Bouteflika. Ses propos, pour le moins inélégants à l’égard de la presse, avaient provoqué, comme de juste, des réactions violentes, relayées dans certains journaux algériens qui n’ont pas hésité à remettre en place l’impétueux patron d’Ooredoo.

A travers cette réaction, il venait d’apprendre que la presse algérienne (celle qui ose dire non du moins) tout en acceptant de bonne grâce les règles du partenariat, ne pouvait pas en revanche supporter se faire humilier publiquement. La volée de bois vert à laquelle il a eu droit a fait visiblement réfléchir le manager libanais, visiblement mal conseillé pour le coup.

Conscient de cet impair, même s’il ne s’est jamais dédit, surtout qu’il a bénéficié du soutien du ministre de la communication Hamid Grine, qui a approuvé ses propos, Joseph Ged était donc à la recherche d’une parade pour faire oublier son patacaisse. Cette parade, il a su la trouver à travers la signature d’un contrat d’exclusivité avec le grand club espagnol, Real de Madrid, meilleure équipe du monde de football avec ses célestes stars.

Ooredoo a réussi une opération de « com » spectaculaire car le contrat en question à fait samedi la « une « de la plupart des quotidiens. Du coup, la polémique sur les déclarations de Ged est déjà oubliée. Mieux, cette opération de communication, qui replace l’opérateur Qatari en leader de la téléphonie mobile en Algérie, jette de l’ombre sur l’opérateur public Mobilis qui vient de se faire griller la politesse dans la course pour un contrat avec le Real.

Dans cette affaire, qui ne manquerait pas de provoquer des remous internes, force est de reconnaitre que les responsables de Mobilis ont joué en amateurs face aux professionnels d’Ooredoo. Et dire que Saâd Dama, n’a pas cessé de dire, de répéter, de marteler à qui voulait bien le croire, lui qui ne connait rien aux codes du football professionnel, que pour le match avec le Real l’affaire était pesée et emballée. La somme de cinq millions d’Euros pour faire venir le grand Real à Alger a même été annoncée la semaine dernière. Le real remboursera t-il ?