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Le Commandant Azzedine apporte son soutien à un quatrième mandat de Bouteflika

19-03-2014 20:00  Abbès Zineb

Le Commandant Azzedine, nom de guerre de Rabah Zerari, l'une des grandes figures de la Révolution armée, a apporté son soutien à un quatrième mandat a appris Algérie1 de sources proches de la Direction de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika.

L'ancien chef du "commando Ali Khodja" dit apporter son soutien au "compagnon d'armes" et au "moudjahid" selon les mêmes sources.

Rabah Zerrari, qui fera beaucoup parler de lui par la suite sous le nom d'Azzedine, un bon chef de guerre : du coup d’œil sur le terrain, du courage, de l'autorité, il jouit d'un réel ascendant sur ses hommes et auprès de ses chefs, d'une bonne audience. Il deviendra la bête noire de Bigeard, et son histoire mérite d'être évoquée.

Biographie :

Né le 8 août 1934 à Béjaia, 23 ans plus tard, le 25 février 1955, il est contacté par un militant du Clos-Salembier, Abderrahmane Lahla, qui lui demande de participer à la révolution. Il rejoint le maquis en wilaya IV, il change d'identité et sera formé par le colonel Amar Ouamrane.

Dès l'été 1955, Rabah Zerrari, qui s'appelle désormais Si Azzedine, est nommé responsable politique du secteur de Zbarbar, près de Palestro, et se fait remarquer par son esprit d'initiative pour faire payer les cotisations du FLN et monter des coups de main. Arrêté le 14 juillet 1956 à l'issue d'un combat désespéré où son unité est encerclée, blessé grièvement, il connaît de rudes conditions de détention à la prison de Tablat d'où il s'évade en octobre en emportant un Mat 49, suivi de 13 détenus. Nommé responsable militaire à la tête de 8 000 hommes de la région de Aïn Bessem, il monte avec succès une série de grandes embuscades qui le font reconnaître comme un des maîtres de la guérilla.

Devenu capitaine, Azzedine hérite, début 1957, de la compagnie zonale dite "Commando ali Khodja" en wilaya IV créée par Ali Khodja. Cette force spéciale, forte de 120 hommes triés sur le volet, bien armés, bien entrainés, aguerris, parfois mesurés avec les forces de l'armée française, sous son commandement le nombre d'hommes de ce commando atteint le chiffre de 1 200.

Sa réputation est telle qu'après le combat victorieux d'Oued Melah, une grande opération est déclenchée contre lui par le colonel Bigeard et le 3e RPC. Le 23 mai 1957, au combat d'encerclement d'Agounnenda qui va jusqu’au corps à corps, il laisse sur le terrain une partie de ses hommes qui se sacrifient pour couvrir le repli. De nouveau blessé début 1958, Azzedine se voit confier par le colonel Si M'Hammed, remarquable chef de guérilla, le commandement militaire de la wilaya IV. Ce qui lui permet de conclure au bénéfice de l'ALN l'affaire de la « Force K » par ralliement avec armes, de centaines de membres de cette tentative de contre-maquis.

Très critique envers les « stratèges en chambre » qui négligent, depuis la Tunisie, la logistique des katibas de l'intérieur, le 17 novembre 1958, il est à nouveau blessé (13 blessures en tout).

Membre de la délégation algérienne en Chine en mai 1959, participant actif au CNRA (Conseil national de la révolution algérienne) de 1959 à 1962, ensuite adjoint au chef d'État-Major Général de l'ALN (Houari Boumedienne) en 1960, il recrée, début 1962, à Alger, la ZAA (Zone autonome d'Alger) afin de tenir en échec l'OAS.

Le 5 juillet, il déclare Alger ville ouverte, il est à la tête de 12 bataillons avec un arsenal de 18 000 armes. Peiné par les affrontements fratricides qui ensanglantent les premiers mois de l'indépendante durant la Crise de l’été 1962, il décide de son plein gré de quitter définitivement l'armée de libération et la vie politique. À 28 ans il commence une nouvelle vie, se marie et fonde une famille.

Post-indépendance

Durant la tragédie de la « décennie noire », avec l'accord de l'ex-president Liamine Zeroual, l'ex-commandant Azzedine s'est engagé volontairement pour recruter des « patriotes », 4 000 volontaires qu'il a armé un par un, et qui ont combattu les terroristes du Groupe islamique armé (GIA).

Réapparu en 1997 après une longue absence, comme membre du conseil de la Nation, il démissionne peu après pour animer le CCDR. Il publie en 1976, " On nous appelait fellagha ", puis " Et Alger ne brûla pas " en 1980. Coscénariste du film algéro-français : " C'était la guerre ", en avril 2006, il assume la postface de l'ouvrage de Claude Herbie, " Ni héros, ni salauds ", à propos de 55 témoignages des soldats français du contingent.

Lors de la commémoration du 50e anniversaire des accords d'Évian par la société des amis de L'humanité à Paris le 13 mars 2012, le commandant Azzedine a déclaré « la Crise de l’été 1962 a été la source de tous nos maux, l’indépendance a commencé par un coup d’État.» Quant à l’écriture de l’histoire en Algérie sur la guerre d’indépendance , « ils veulent l’écrire avec une gomme et non avec un stylo. » a t-il ajouté.



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