Algérie 1

Icon Collap
...

Le CNES au secours du gouvernement

16-06-2013 19:20  Rafik Benasseur

Le Conseil national économique et social (CNES) de Mohamed Seghir Babes organise à partir de mardi ce qui s’apparente à des «états généraux» de l’économie algérienne. Le Forum économique et social du cinquantenaire de l'indépendance», devrait réunir experts, économistes, sociologues, chefs d’entreprises et responsables d’institutions et d’organismes publics pour examiner pourquoi l’économie algérienne est en panne et quelle est la conduite à tenir retrouver le chemin vertueux de la croissance.

Le président du CNES a déclaré dimanche lors d’une conférence de presse que son institution a été officiellement saisie par le Premier ministre pour émettre des propositions à même d’inverser les courbes de l’économie nationale plutôt descendantes.

Mais plus encore, le gouvernement de Sellal cherche des solutions pratiques qui fassent consensus parmi les experts et les hommes politiques. Mohamed Seghir Babes explique dans un document de presse que ce Forum vise à élaborer «une plate-forme consensuelle sur le meilleur mode de développement socio-économique pour l'Algérie à l'horizon 2015».

Autrement dit, l’Algérie navigue à vue depuis longtemps en matière de politique économique. Sans cap.

 Le SOS de Sellal

Encore prisonnière de la rente pétrolière qu’elle se charge simplement de dépenser à tort et à travers, l’Algérie souffre d’une mauvaise gouvernance économique qui se vérifie à chaque fois que le baril du pétrole fait des siennes.

Politiquement, cette saisine du CNES souligne une panne d’imagination des gouvernements successifs qui ont eu à gérer l’économie nationale. C’est un constat d’échec cinglant qui vient d’être assumé publiquement par le Premier ministre pour qui il est urgent de changer de cap.

A la décharge de Abdelamlek Sellal, inspirateur du Forum du CNES, il n’est pas responsable d’un état des lieux aussi dramatique de l’économie. Tout au plus est-t-il comptable lui aussi des portefeuilles ministériels à caractère économique qu’il a eu à gérer en tant que ministre.

Il faudrait lui reconnaître tout de même la lucidité d’avoir pris la mesure de la gabegie et son souci de rectifier le tir, même si le temps lui est compté.

Il aurait été sûrement plus pratique de convoquer une telle messe il y a quelques années déjà. L’Algérie aurait mieux gérer son économie et évité les secousses des fluctuations des cours du pétrole.

 Faire l'économie d'une rhétorique

Elle aurait pu surtout sortir du cercle vicieux de la rente pétrolière pour s’orienter vers le développement des PME, moteur de relance économique par excellence.

Tous les acteurs politiques et les experts économiques connaissant le constat de ce qui ne marche pas dans l’économie nationale. Ils savent aussi- grâce aux centaines de séminaires et autres recommandations d’organismes internationaux- ce qu’il y a lieu de faire. Il ne sert donc à rien de ressasser la même littérature pour la remettre au goût du jour. L’équation est pourtant simple : l’impasse économique algérienne est systémique. Il faut alors changer de système dans sa substance politique pour structurer un plan sérieux de relance économique. C’est aussi cela la «plate-forme consensuelle» que Mohamed Seghir Babes appelle de ses vœux. Le reste ne serait que rhétorique dont le pays pourrait volontiers faire l'économie...



Voir tous les articles de la catégorie "Focus"