On s’attendait à ce que le roi du Maroc fasse preuve d’un sen élevé des responsabilités voire du bon sens tout simplement pour désamorcer la crise diplomatique entre son pays et l’Algérie ; mais il a choisi l’arrogance. Son discours de mercredi dernier qui constituait la première prise de parole après l’attaque caractérisée contre le Consulat d’Algérie à Casablanca, fut un déchaînement de haine d’un homme aigri à l’égard de l’Algérie qui visiblement, l’empêche de dormir.
Et pour cause ! Le Sahara occidental qui constitue le socle sur lequel repose précisément son royaume commence petit à petit à lui échapper. On comprend du coup le verbe acidulé dont il a usé et abusé mercredi pour rendormir un peu plus son «cher peuple» qu’il ne drague qu’en pareilles situations.
En effet, en examinant sa rhétorique belliqueuse ont se rend compte de la peur panique de ne pas pouvoir garder sa main sur un territoire que son défunt père a annexé au mépris de la légalité internationale. En accusant ouvertement mais sans la nommer (comble du courage) l’Algérie de financer les ONG des droits de l’homme voire même des pays occidentaux pour acheter leur voix en faveur de la cause sahraoui, M6 aura fait étalage de sa grosse peur de ne plus pouvoir faire quoi que ce soit pour maintenir sa colonisation de ce territoire.
Le roi est nu
Il n y a pas meilleur astuce en effet pour justifier son échec lamentable dans ce dossier que de jeter la pierre à l’Algérie, coupable de soutenir une cause juste et noble d’autodétermination du peuple sahraoui, conformément à sa doctrine diplomatique héritée de la glorieuse Révolution.
"Le Maroc n'a pas à recevoir de leçons, surtout de ceux qui bafouent systématiquement les droits de l'Homme", soutient le roi dans une allusion évidente à l’Algérie. Plus offensif encore, M6 a même osé citer nommément Tindouf où se trouve les camps des réfugiés sahraouis qui serait selon lui un îlot des violations des droits des l’homme. «Quiconque souhaite surenchérir sur le Maroc n'a qu'à descendre à Tindouf, et observer dans nombre de régions alentour, les atteintes portées aux droits humains les plus élémentaires», devait-il ajouter.
Un argumentaire pathétique quand on sait que l’Algérie a offert son sol pour accueillir des milliers de réfugiés sahraouis que son père a chassé manu militari de leur territoire après la marche «rouge».
L'abcès Algérie
Et dans sa vaine tentative de justifier son échec et remobiliser son peuple, le roi accuse, implicitement encore, l’Algérie de financer les ONG des droits de l’homme. Pis encore, il verse des larmes de crocodile sur le «peuple frère» (d’Algérie bien sûr) que cette question (le Sahara ndlr) ne concerne pas et qui est d’après lui «privé de ses ressources» au profit des «organisations hostiles». «Ils dilapident de la sorte les richesses et les ressources d'un peuple frère, que cette question ne concerne pas, mais se dresse plutôt comme une entrave à l'intégration maghrébine», soutient le roi.
Et de tirer une conclusion pour le moins incertaine en saluant : «l'unanimité inébranlable du peuple marocain autour de son intégrité territoriale», soulignant que «la cause du Sahara est la cause de tous les Marocains sans exception, et qu'il s'agit d'“un devoir dont nous sommes tous dépositaires». Une soudaine assurance qui tranche avec son discours inquiet du 10 octobre dans lequel il martelait que la cause sahraouie n’était pas seulement sa propre cause. Mis à part ce réquisitoire en règle contre l’Algérie, le monarque, a passé sous silence l’agression du consulat d’Algérie à Casablanca. Cela se comprend très bien quand on est aux abois…