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Le chantier du Mondial au Qatar : 4.000 immigrés paieront de leur vie

19-10-2013 10:01  Mourad Arbani

Dix à douze heures de labeur quotidien par des températures pouvant atteindre 50 degrés, salaires de misère souvent versés en retard, dortoirs sordides, syndicats et grèves interdits.

Les conditions de vie et de travail réservées à la main-d’œuvre étrangère au Qatar génèrent une inquiétude et une indignation croissantes, alors que les chantiers de la Coupe du monde de 2022, attribuée à Doha par la FIFA, commencent à sortir de terre.

Preuve de la vie de forçat de ces ouvriers indiens, népalais ou bangalais, chaque année, plusieurs centaines d’entre eux meurent par accident ou d’épuisement.

Sur le fond, ce traitement ne diffère pas vraiment de celui en vigueur dans les autres monarchies du golfe. A Riyad, à Abou Dhabi ou à Doha, le travailleur immigré est enchaîné à son employeur par la loi du sponsor, qui lui interdit de vendre sa force de travail à plus offrant.

La règle du sponsor (kafala en arabe) interdit à tous les employés étrangers, y compris les Occidentaux, de rompre leur contrat sans l’aval d’un tuteur qui est souvent leur patron.

Mais en décrochant la timbale du Mondial, le Qatar s’est placé de lui-même sous les projecteurs des médias et des organisations de défense des droits de l’homme. Ses dirigeants, qui se piquent de modernité, ont tendance, pour l’instant, à nier l’étendue du problème.

Selon une enquête du journal britannique The Guardian, sur ce chantier au moins 4.000 immigrés paieront de leur vie le Mondialqatari.

"le dossier noir du Qatar"

Les quelque 13.000 ouvriers qui travaillent sur le site du mondial 2022 perçoivent un salaire de misère, selon le journal Le Monde qui consacre ce samedi un dossier sur ce qu'il appelle "le dossier noir du Qatar", 900 riyals (180 euros) de salaire de base et au maximum 1200 riyals (243 euros) avec les heures supplémentaires.

Selon la même source, les chiffres fournis par les ambassades font frémir. Celle de l’Inde, qui représente la communauté immigrée la plus importante du Qatar, a dénombré 237 morts en 2012. Pour les neuf premiers mois de 2013, le compteur des décès marquait 159, avec un pic à 27 pour le mois d’août.

Chez les Népalais, le deuxième plus gros contingent immigré (40.0000 ressortissants) et le plus représenté dans le secteur de la construction, le bilan n’est pas moins macabre : 200 morts chaque année.

Toujours selon le quotidien français, chaque année, les travailleurs originaires d’Asie du Sud-Est, qui constituent 80% des 2 millions d’habitants du Qatar, sont plusieurs centaines à le quitter dans un cercueil.

Il est à noter, par ailleurs, que le chantier du Mondial 2022 consiste essentiellement en la construction de 9 mégastades, une ligne de métro ainsi que 3 gigantesques quartiers d’habitations.



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