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Le cap des cent jours à la Maison blanche : Donald Trump empêtré dans ses tweets

29-04-2017 12:27  Contribution

Par Djamel Bouatta

Donald Trump franchit aujourd’hui le cap des cent jours à laMaison-Blanche. Elu sous le signe de « l’Amérique d’abord », le 45eprésident des Etats unis affronte aujourd’hui l’épreuve du monde réel, sespromesses et réformes se révélant irréalisables. Alors que son électoratpopuliste continue à lui faire confiance, selon un sondage ABC Washington Post,ses électeurs de novembre 2016 voteraient à nouveau pour lui, par contre, lereste des Américains, l’autre moitié du corps électoral, refuse de s’habituer àses postures narcissiques et à son mode de gouvernance imprévisible.

D’une façon générale, pour ce premier anniversaire, sesconcitoyens ne lui reconnaissent aucune réussite. Son indice d’impopularitén’arrête d’ailleurs pas de chuter. A l’étranger, il suscite également de laméfiance, y compris auprès des pro-étasuniens. Il n’y a que BenyaminNetanyahou,  l’anti-palestinien notoire,pour lui trouver des qualités. Encore que là aussi Trump traîne des pieds pourtransférer l’ambassade des Etats unis de Tel-Aviv à Al-Qods, comme il s’étaitengagé solennellement de réaliser devant le puissant lobby juif américain toutà la dévotion d’Israël.

Pour faire bref, prenons quelques-unes de ses promessesphares qu’il a été obligé de remiser dans le placard. Le mur à la frontièresud, qu’il jurait de faire payer par le Mexique, ce sont finalement lescontribuables américains qui vont avoir à payer 15 à 20 milliards, et pourcompléter la facture, il a supprimé le soutien scolaire et la livraison àdomicile aux handicapés, aux vétérans et aux personnes âgées.

Ses électeurs des classes populaires ont appris la semainedernière que leur idole n’a d’yeux que pour les très riches comme lui auxquelsil a généreusement offert des baisses d’impôts. Ensuite son décret surl'immigration, expression de son islamophobie, qui devait « protégerl'Amérique des terroristes », a été cassé à deux reprises par la justicefédérale, car inconstitutionnel.

Il voulait également supprimer l'Obamacare, le systèmed’assurance maladie, mais le Sénat et la Chambre des représentants ont dit nietalors que les Républicains y sont majoritaires. Toute dernière reculade :les États-Unis ne se retireront pas de l'Accord de libre-échange nord-américain(ALENA), a fait savoir Trump, mercredi soir, alors qu’à la Maison Blanchebruissait la rumeur d’une signature imminente du retrait. Des entretiens téléphoniquesavec le premier ministre canadien Justin Trudeau et le président mexicainEnrique Peña Nieto et tout redevenu comme avant.

Le président américain avait de nouveau critiqué cet accordjuste auparavant au Wisconsin : « L'ALENA est très mauvais pour nosentreprises et pour nos travailleurs, et nous allons nous en débarrasser  une fois pour toutes », avait-ildéclaré! Idem pour le réchauffement de la terre, il est revenu sur sadénonciation des accords de Paris.

Donc, comme le soulignent les démocrates avec un humour caustique :pas de réformes majeures, pas un seul voyage à l'étranger, mais un quart de sontemps passé pour ses loisirs, notamment à Mar-a-Lago (sa résidencecalifornienne qu’il a transformée en Maison Blanche bis).

Il a quand même réussi à nommer un juge conservateur à la Coursuprême. Il y a aussi la frappe contre une base aérienne du régime syrien, quia été approuvée largement par son Congrès et dans le monde par ses alliésoccidentaux. C'était un signe de force qu'ont apprécié ses électeurs quitrouvaient qu'Obama était trop en retrait dans ce domaine de bombage du torse.Cette frappe a fâché le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, duquel il voulaitse rapprocher. Puis il y a l’armada militaire dépêchée au large de la Corée duNord, qui a contrarié la Chine dont il a reçu auparavant le numéro un àMar-a-Largo. 

Malgré son nouveau statut de président, le milliardaire n'ajamais cessé d'utiliser son compte Twitter personnel, sur lequel il persiste àposter ses décisions et humeurs. Inédit dans le monde politique, du moins à ceniveau.

De fait, ses tweets sont devenus un rendez-vous que lespolitiques et observateurs de la vie politique américaine scrutent désormaisquotidiennement. Il ne recule devant rien, jusqu’aux insultes pour les médiasde son pays n'allant pas dans son sens. Dans sa ligne de mire : le New YorkTimes, le Washington Post, ou encore la chaîne de télévision CNN, qu'il accusetrès régulièrement de divulguer des « fake news » (faussesinformations) à l'inverse de Fox News, la chaîne de caniveaux à sa solde. Sansoublier les juges qui ont bloqué ses décrets. Mais, plus grave encore, DonaldTrump se sert directement du réseau social pour invectiver violemment d'autresprésidents étrangers ! Il faudra attendre les élections de mi-mandat dessénatoriales et du Congrès pour voir ce que les Américains vont décider quant àl’avenir de leur imprévisible président. Les démocrates jurent de lui faire lapeau …



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