Les scandales qui secouent la firme canadienne SNC-Lavalin citée aussi dans une affaire de corruption algérienne ne semblent pas prendre fin.
En effet, pour obtenir un contrat de modernisation"du Centre universitaire de santé McGill (CUSM)", implanté à Montréal (Canada), un magot de 22,5 millions $ a servi "à influencer des fonctionnaires québécois".
Ainsi selon la presse canadienne, qui révèle ce dimanche l'affaire en s'appuyant sur des documents judiciaires de l''Unité permanente anticorruption (UPAC ) rendus publics en fin de semaine dernière, trois semaines à peine après l'octroi du contrat du CUSM au consortium dirigé par SNC-Lavalin, un premier paiement de 10 millions $ quitte les coffres de la firme à destination de Sierra Asset Management, une société basée aux Bahamas et notamment administrée par Jeremy Morris, qui a des liens étroits avec Arthur Porter.
Ce dernier est membre à vie du conseil privé de la Reine pour le Canada, protégé du premier ministre canadien Harper. Deux autres paiements de cinq millions ont suivi.
Toujours selon la même source, chaque fois les transferts d'argent dénichés par l'UPAC sont signés par Riadh Ben Aïssa, ancien dirigeant de SNC-Lavalin en Afrique du Nord et par Hugues Crener, son subordonné au sein de la firme.
Selon les documents judiciaires aux mains de la presse canadienne, c'est Ben Aïssa qui "a orchestré" le transfert des pots-de-vin de 22,5 millions $. Sur papier, ces montants étaient attribués à "un projet gazier en Algérie (Rhoud Nouss)" alors qu'ils servaient plutôt à obtenir le contrat du CUSM.
L’ex-président de SNC-Lavalin, Pierre Duhaime aurait échangé cinq courriels avec Riadh Ben Aïssa juste avant que le CUSM relance son processus d'appel d'offres, selon la presse canadienne.
Durant la période où MM. Ben Aïssa et Duhaime discutaient de la rencontre avec leur mystérieux "ami", la société Sierra Asset Management a été créée. Elle recevra rapidement un contrat de 30 millions $ pour le projet algérien.