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L'annonce de la prochaine exploitation du gaz de schiste relance le débat

12-10-2014 18:08  Abbès Zineb

L'Algérie compte bien aller vers l’exploitation du gaz de schiste, selon le ministre de l’énergie, Youcef Yousfi, alors que des partis politiques d’opposition et des experts sont vent debout contre cette forme d’énergie non-conventionnelle en raison des incertitudes liées à la technique d’exploration, notamment sur le plan environnemental.

"Sonatrach, à l’instar de nombreuses sociétés pétrolières dans le monde, se prépare activement à utiliser les technologies permettant d’avoir accès aux hydrocarbures contenus dans des formations géologiques compactes ou très compactes comme les schistes», a déclaré dimanche à Oran (400Km à l’ouest d’Alger) le ministre de l’énergie à l’ouverture des travaux de la conférence internationale sur l’industrie du gaz en Algérie.

Selon M.Yousfi, l’objectif escompté est "d’exploiter plus rationnellement les gisements déjà en production comme celui de Hassi Messaoud dans le but d’augmenter le taux d’extraction à partir de ses compartiments compactes". Et comme pour prendre les devants quant à une éventuelle mauvaise humeur de la classe politique et des experts hostiles au recours à cette forme d’énergie, Yousfi assure que ."l’emploi de ces technologies doit nécessairement s’accompagner d’une gestion rigoureuse des ressources en eau et de la préservation de l’environnement".

A ce propos, il a annoncé d’ailleurs qu’un « encadrement rigoureux est déjà mis en place dont le strict respect sera exigé"et ajoute t-il "qu’il sera fait appel aux technologies les plus avancées notamment en matière de traitement des eaux après leur emploi".

Un expert algérien, Mohamed Kaced a apporté de l’eau au moulin du ministre en affirmant que l’Algérie disposait de grandes potentialités pour l’exploitation des ressources non conventionnelles en hydrocarbures, principalement le gaz de schiste. Plusieurs études utilisant des techniques de pointe ont été faites à ce propos, selon lui.

Cinq bassins potentiels ont été ciblés et les recherches ont démontré que l’Algérie, comme champ d’exploitation, ne différerait pas grandement de l’Amérique du nord et principalement des Etats-unis, premier pays à avoir exploité le gaz de schiste comme ressource non conventionnelle.

Selon le même intervenant, ces études, entamées en 2007, ont montré un potentiel important de gaz en place (GIP) dans les zones prospectives. "Le total des ressources que nous allons rencontrer, avec ces prospects est de 4.940 TCF (trillions de pieds cubes), équivalent à 148.000 milliards M3 soit 248 milliards de barils", a-t-il ajouté.

Cependant, M Kaced tempérera son propos et celui du ministre en expliquant que ce n’est pas demain la veille l’exploitation du gaz de schiste, car selon lui l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, qui interviendra dans quelques années nécessitent une technologie de pointe et une grande capacité opérationnelle et financière d’où l’importance, indique-t-il d’établir des partenariats ciblés avec des entreprises étrangères pour mener à bien cette démarche.



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