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L'ancien colonel Ahmed Bencherif charge Bouteflika et son frère

29-03-2014 13:01  Rafik Benasseur

C'est une salve d'une rare violence qu'a tiré ce matin l'ancien colonel de l'ALN et néanmoins ancien commandant de la gendarmerie Ahmed Bencherif. Son âge avancé (86 ans) ne l'a pas empêché de tenir une conférence de presse au siège de la permanence du candidat Ali Benflis pour apporter son soutien ce dernier.

Mais le vieil homme ne s'est pas limité à dire officiellement son soutien à Ali Benflis. Il a ciblé rageusement Abdelaziz Bouteflika et son frère cadet Said. Ce dernier est dépeint comme un chef  "d'une mafia politico-financière qui a pris le pouvoir en Algérie depuis la maladie de mon ami Abdelaziz Bouteflika".

Le colonel Bencherif qui connaît personnellement le président Bouteflika s'est dit être résolument opposé au quatrième mandat. Il s'est même moqué séance  tenante des partisans du 4ème mandat sur un ton ironique. "Ceux qui appellent à voter pour un 4e mandat sont, ou des malades, ou des béni oui-oui, ou des traîtres", s'est-il emporté.

"Honte à vous Medelci"

Ahmed Bencherif a ciblé également le président du Conseil constitutionnel Mourad Medelci coupable, d'après lui d'avoir accepté le dossier du candidat Bouteflika. "Honte sur vous, Monsieur Medelci ! Ayez au moins la dignité de reconnaître vos faites, vous qui avez déclaré sur une chaîne de télé française que le 4e mandat était une blague" a-t-il fulminé.

Et comme pour signifier qu'il n'a pas de vieux compte a régler avec Bouteflika, pour justifier son refus du 4ème mandat, Bencherif brandit son téléphone portable devant les journalistes et lance : "J'ai le numéro personnel d'Abdelaziz Bouteflika sur cet appareil. Je l'ai appelé plusieurs fois ces derniers temps. Il n'arrive même pas à parler au téléphone. Il est complètement inconscient".

DRS "nass mleh" 

Le désormais supporter de Benflis conseille aussi d'écouter le témoignage de la soeur du président sur la santé de son frère, suggérant que celle-ci s'est opposée à sa candidature comme il a été laissé entendre ces derniers temps. Mais l'ex colonel a sans doute une dent contre la personne de Bouteflika au-delà de son opposition au 4ème mandat. Il lui a ainsi presque dénié la qualité de moudjahid. "On parle de Bouteflika moudjahid alors qu'il n'a passé que 7 jours au maquis et il n'a tiré aucune balle".

Par ailleurs, Ahmed Bencherif qui paraissait très fatigué et parfois même perdant le fil de ses idées a fait l'éloge du DRS dont les responsable seraient d'après lui opposés eux aussi au 4ème mandat de Bouteflika. "Vous êtes naïfs, DRS "nass mleh" (des types bien) ils étaient contre le 4e mandat" a -t-il déclaré.

Pour rappel, le président Bouteflika et le colonel Benchérif se sont séparés depuis 1978 juste après la mort du président Boumedienne et se sont réconciliés au début des années 2000. Par ailleurs, le colonel Benchérif a été accusé par le frère du colonel Mohamed Chaabane dit «Chaabani» qui était en 1962, le plus jeune colonel de l’ALN, de l'avoir transféré, après son arrestation, à Djelfa, ligoté, les yeux bandés et couché de force sur le plancher d’une Land Rover, les pieds de son gardien, un ancien adjudant de l’armée française appelé Gigi, alias Mohand Akli, posés sur son corps tout le long du voyage. Ahmed Bencherif suit, derrière, dans une DS palace. A Oran il sera jugé sommairement et exécuté.

Notons aussi que les restes mortuaires du Chahid colonel Si Amirouche et de son valeureux compagnon, le Chahid colonel Si El-Houas, ont été entreposés pendant de nombreuses années dans les caves du commandement de la Gendarmerie nationale à Bab J’did (Alger) pendant toute la période où le colonel Benchérif était à la tête de la gendarmerie nationale.



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