Le "docteur" Noureddine Boukrouh est un intellectuel et un homme politique qui sait, en principe, prendre la mesure de la parole publique et il devrait à ce titre ne s'autoriser aucun dérapage de langage.
Pourtant ses récents "diagnostics" qui mettent en doute, rien moins que cela, l'intégrité psychique de la personne hautement symbolique du chef de l'Etat, sont d'une violence inouïe qui laissent littéralement pantois.
Ainsi récemment, le pamphlétaire a envisagé que "le président de la République ne serait pas seulement malade physiquement mais aussi mentalement". Il a suggéré "qu'un chef d'Etat en possession de ses esprits ne viole pas la Constitution pour s'accorder deux mandats auxquels il n'avait pas droit avant de rétablir, après le quatrième, leur limitation à deux". "Même si la nation a laissé faire" a signalé tout de même M. Boukrouh.
"L'Algérie n'a pas un président malade, elle a un malade pour président" a-t-il asséné ensuite. "Nous en avons assez de le voir (le président de la République) se trimballer d'un pays à un autre, d'un hôpital à un autre, sous les quolibets de la presse internationale".
Il a conclu son "réquisitoire" par cette ferme condamnation: "Un homme dans sa situation (le président de la République) ne devrait pas être à de telles fonctions alors qu'il compte y rester jusqu'à la limite de sa vie, ce qui est en soi une preuve d'altération mentale".
Vous avez bien lu : "Altération mentale"!!!
Au nom de l'idée qu'il se fait peut-être du rôle de l'opposant politique et de celui de l'intellectuel critique, M. Noureddine Boukrouh vient de piétiner les règles et les convenances élémentaires, en évoquant par des mots blessants, la santé et la personne du président de l'Algérie, avec une désinvolture et un manque de respect incroyables.
Aucun désaccord d'ordre politique ou autre ne devrait justifier un tel affront ni autoriser une pareille vilenie. On attendait de l'ex-ministre Boukrouh (qu'on croyait s'être converti à un sens élevé de l'Etat) une analyse plus sereine du devenir de l'Algérie, en cette période sensible de son histoire, l'Algérie que ses enfants veulent construire et protéger.
Le président de la République a réagi aux propos infamants de Noureddine Boukrouh en les ignorant, avec sagesse et mesure. Certains journaux partisans ont bien sûr riposté, mais la Présidence n'a pas rompu son silence jusqu'ici et n'a déposé aucune plainte. Ce qui en soi est une preuve d'une maîtrise de ses paroles et de ses actes, au moins en la circonstance.