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Laksaci réfute l’information sur une « dévaluation clandestine » du dinar

24-02-2012 17:02  Khidr Ali

Des organisations patronales, des experts en finances, qui se sont exprimés dans la presse avaient affirmé que la Banque centrale avait recouru discrètement à une dévaluation clandestine du Dinar algérien pour freiner les importations qui ne cessent de monter.

Selon eux, il s'agissait aussi d'absorber la masse importantes de liquidités mises sur le marché suite aux augmentations de salaires accordées dans les différents secteurs. Pour le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, "il en est strictement rien".

Pour lui, le calcul du taux de change de la monnaie nationale, le Dinar, "est transparent" et obéit aux normes retenues à cet effet par le Fonds monétaire international (FMI). Il précise néanmoins que l’Algérie est classée par le FMI comme un pays dont le taux de change est flottant. "Nous sommes, depuis 1996, dans un régime de flottement dirigé, nous ne sommes plus dans le régime du taux fixe", a-t-il expliqué jeudi lors de la présentation du rapport du second semestre 2011 sur les ''tendances monétaires et financières'' de l'Algérie.

Laksaci revient, à ce propos, sur la valeur du Dinar et ''la transparence de ce calcul''. Il a rappelé aussi que la Banque d'Algérie avait à deux reprises publié une note détaillée sur le modèle du calcul du taux de change effectif réel du Dinar. Ce modèle est le même utilisé par le FMI dans la cadre de la surveillance des taux de change des monnaies de ses pays membres, a-t-il ajouté. ''D'ailleurs, a-t-il précisé, l'évaluation faite par cette institution financière internationale a démontré que la gestion du taux de change du dinar servait l'économie algérienne (...) c'est pour vous dire qu'il n'y pas de tabous et que la transparence'' est consacrée.

"Nous faisons des calculs tous les mois (...) qui sont confortés par les experts du FMI. Sans me vanter, la Banque d'Algérie est très à l'aise (sur ce sujet), qu'il s'agit d'outils de calcul du taux de change ou de la conduite au jour le jour de la politique du taux de change. C'est notre travail, c'est notre responsabilité en tant que service public qui travaille pour la collectivité", a-t-il soutenu. "En fait, cette dépréciation n'a pas été seulement constatée pour le dinar face à l'euro en 2011. Cela a été le cas également pour les monnaies de la majorité des pays émergents", a-t-il fait encore  remarquer.

La majorité des pays émergents ont enregistré une dépréciation de leur monnaie vis à vis de l'euro en moyenne annuelle en 2011 par rapport à 2010. Au cours de l'année 2011, et en dépit de la volatilité accrue des cours des principales devises, l'intervention de la Banque d'Algérie sur le marché interbancaire a eu pour résultat de maintenir le taux de change du dinar à son niveau effectif réel, signale le gouverneur. En moyenne annuelle en 2011 par rapport à 2010, le cours du dinar s'est apprécié de 2,1 % par rapport au dollar, alors qu'il s'est déprécié de 3% contre l'euro.

En données mensuelles de fin de période, le dinar algérien coté 103,49 DA pour un euro à fin décembre 2010 a atteint un maximum de 105,83 DA pour un euro en avril 2011 et 106,53 DA pour un euro à fin décembre 2011. Globalement, le taux de change du dinar est resté en effet à fin 2011 très proche de son niveau d'équilibre avec une appréciation moyenne annuelle par rapport à 2010 de 0,25%, poursuit M. Laksaci.

Cette appréciation est la deuxième enregistrée après celle de 2010 qui était de 2,64% par rapport à 2009, année durant laquelle le taux de change effectif réel du Dinar s'est déprécié de 1,6%, selon les chiffres fournis par le gouverneur de la Banque d'Algérie. Il faut rappeler que ces rumeurs de "dévaluation clandestine" sont intervenues à un moment où 1 Euro  s’était échangé sur le marché parallèle à 147 dinars.



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