La Tunisie est le théâtre depuis plusieurs mois d'agitation sociale au moment où le gouvernement provisoire a mis au point une feuille de route pour garantir le processus de transition démocratique, enraciner les fondements du pouvoir et établir des institutions constitutionnelles stables.
La dernière en date est celle enregistrée samedi soir à Djerba lorsque des centaines de personnes appartenant aux comités de "protection de la révolution", proches du mouvement islamique Ennahdha, avaient envahi les lieux où se tenaient des réunions du mouvement "Nidaa Tounes" (Appel de la Tunisie, opposition).
M. Béji Caid Essebsi, leader de cette formation politique, n'a pas manqué de saisir l'occasion pour adresser des critiques au gouvernement provisoire l'accusant de "complicité" avec les comités de protection de la révolution "appartenant" au mouvement Ennahdha.
Il a qualifié Ennahdha de "plus grand danger pour le pays et de menace pour la sécurité des Tunisiens", estimant que les personnes qui ont saboté les réunions de son parti appartenaient au mouvement et aux comités de protection de la révolution.
Les comités de protection de la révolution s'étaient attaqués récemment aux locaux de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) ce qui a amené la centrale syndicale à décider d'entamer une grève générale dans touts les gouvernorats pour protester contre les dépassements de ces comités.
La grève ne sera gelée qu'après une série de négociations entre l'UGTT et le gouvernement provisoire à la faveur d'une médiation de la présidence et de l'Assemblée constituante.
A Gafsa, les heurts ont repris de nouveau dans la localité d'Om el Kheir entre les forces de l'ordre et les groupes sortis crier leur "indignation" à l'égard de ce qu'ils qualifiaient de "négligence" par les autorités locales et centrales de leurs revendications liées à la concrétisation des programmes et projets de développement visant à absorber le chômage notamment en milieu de jeunes.
D'autre part, les forces de l'ordre ont eu recours lors de ces affrontements, aux gaz lacrymogènes alors que les manifestants avaient incendié un centre de la garde nationale (gendarmerie nationale) et bloqué la route reliant Gafsa à Gabes. Ils ont également pris possession de camions transportant du phosphate qui se dirigeaient vers le groupe chimique à Gabes.
Par ailleurs, les activités des champs pétroliers de la Société de développement et d'exploitation des champs de pétrole du sud (SODEPS), dans les champs de Mahrouga et El Arich (gouvernorat de Tataouine) étaient à l'arrêt suite à la grève de trois jours annoncée pour revendiquer notamment l'augmentation des salaires et des primes et le versement des indemnités. (APS)