L'affaire opposant le directeur général du quotidien "El Djoumhouria ", M. Mokhtar Saidi, à la journaliste, Mme Fatima Assem, a suscité mardi des réactions contradictoires émanant du Syndicat national des journalistes (SNJ) et du collectif des travailleurs de ce quotidien régional.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a indiqué, dans un communiqué rendu public mardi, que Mme Fatima Assem, journaliste au quotidien régional "El Djoumhouria" avait fait " l'Objet d'une honteuse agression physique et verbale de la part de son directeur général qui, effrontément, n'a par ailleurs nullement hésité à déposer plainte contre sa malheureuse victime ". "Les faits (de cette affaire) remontent au 5 février dernier et, depuis notre consoeur, traumatisée, n'ose plus reprendre son travail.
Il faut dire que ce nouveau directeur, qui se trompe certainement d'époque, ne cesse de multiplier les menaces à l'encontre de ses journalistes, se prévalant publiquement de ses solides connaissances ", a encore souligné ce syndicat. Le SNJ, tout récemment saisi par la victime, a déclaré " faire sienne cette affaire (…) et exige des sanctions exemplaires à l'encontre de l'agresseur et, d'ores et déjà, des mesures conservatoires à savoir le gel immédiat de sa qualité de directeur général ". "Il va sans dire enfin que le Syndicat assistera en parallèle notre consoeur sur le plan juridique ", a ajouté le SNJ dans son communiqué.
A l'opposé, les responsables de la section syndicale d'" El Djoumhouria", affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), ont exprimé mardi, dans un communiqué, leur " soutien " au directeur général du quotidien et ont démenti les "accusations" contenues dans le communiqué du SNJ. "Nous travailleurs du quotidien + El Djoumhouria + tenons à démentir l'ensemble des accusations citées dans un communiqué (...) du SNJ et émanant de la journaliste Fatima Assem qui prétend avoir été victime d'une agression de la part du directeur général du quotidien", ont ils souligné dans leur communiqué. "En réalité, ce sont cette journaliste et son mari qui ont tenté d'agresser le directeur général le 5 février dernier vers 19h30. Ces faits sont mentionnés dans un procès verbal des services de police et se sont déroulés en présence de personnes disposées à témoigner ", ont-ils précisé.
Les syndicalistes d'"El Djoumhouria" ont affirmé, à ce propos, que M. Saidi est " innocent " et " n'a commis aucune faute ", ajoutant que "le communiqué du SNJ constitue une menace et une déformation de la réalité car la journaliste concernée a été absente du journal pendant quatre années pour des raisons liées à ses études supérieures. Une fois installé, le directeur général (M. Saidi) l'avait convoqué pour lui demander de faire le choix entre reprendre le travail, de solliciter une mise en disponibilité ou de prendre un congé". "Cela avait provoqué la colère de la journaliste qui a menacé M. Saidi", ont-ils poursuivi. "En tant que représentants de travailleurs, nous dénonçons ce comportement indigne de la part d'une dame qui prétend être une journaliste et nous exprimons notre soutien indéfectible au directeur général du quotidien", ont-t-ils conclu.
Par ailleurs, 101 travailleurs du quotidien "El Djoumhouria" ont signé une pétition pour exprimer, de leur côté, leur "soutien inconditionnel" et leur "solidarité" avec M. Saidi, affichant leur refus de "toute tentative susceptible de compromettre le parcours du quotidien et de perturber son ambiance et sa sérénité".
Pour sa part, le directeur général du quotidien régional " El Djoumhouria", M. Mokhtar Saidi, a indiqué dans une déclaration qu'il avait fait récemment l'objet de "menaces" et "d'insultes proférées par une de ses journalistes et son mari", au sein du siège même du quotidien. "J'ai le regret de vous informer que j'ai été le 5 février dernier victime d'agression, d'insultes et de menaces de la part de la journaliste Fatima Assem et son époux qui a tenté de s'introduire par la force dans mon bureau", a-t-il expliqué. "J'ai connu une grande peur ce soir-là car, a-t-il dit, le pire a failli se produire si ce n'était l'intervention des collègues et de policiers qui n'avaient pas hésité à se rendre au siège du journal pour me protéger et surprendre la journaliste et son époux en flagrant délit d'agression". "La police a transféré l'affaire à la justice en attendant de prendre les mesures administratives à l'encontre de la journaliste qui devait reprendre son travail le 8 février dernier mais qui avait déposer, comme elle est habituée à le faire, un arrêt de travail de 30 jours ", a conclu M. Saidi.