Ayant des incidences politiques, sécuritaires, économiques, sociales et culturelles sur l’économie algérienne donc devant être impérativement pris en compte dans le plan de relance, l’Accord d’association avec l’Europe , signé le 1er septembre 2005 qui prendra fin le 01 septembre 2020 avec des démantèlements tarifaires au Conseil des Ministres présidé récemment, le Président de la république Abdelmadjid Tebboune considère nécessaire de réévaluer les volets économique et commercial de l'Accord qui n’a pas réalisé les objectifs attendus en matière d’investissements européens en Algérie.
.1.-Pour pouvoir se projeter sur l’avenir, s’impose sans complaisance, l’analyse de la situation socio économique actuelle et notamment la place de la rente des hydrocarbures où pétrole/gaz avec les dérivés qui représentent 98% des entrées des devises du pays. influant sur le taux de croissance, le taux de chômage, et le niveau des réserves de change ( notre interview Monde.fr/AFP Paris 10/08/2020) . Ainsi, le cours réel du Brent côté le 20 aout 2020) à 12h Gmt à 44,91 ramené à prix constant à la période janvier février 2020 est en réalité de 40 dollars, ce gain étant contrebalancé par une hausse de la facture d'importation libellée en euros, devant donc dresser la balance devises L’évolution du cours du Brent, en moyenne annuelle, avec des fluctuations semaine par semaine mois par mois, est la suivante de 2000 à 2020 : 2000, 28,52 dollars le baril - 2005, 54,41 - 2010, 78,92 - 2014, 99, -2015, 52,36 - 2016, 43,55 - 2017, 54,25 - 2018, 71,05- 2019, 64,34 - estimation fin 2020 en moyenne entre un cours très bas les quatre premiers mois de 2020 et hypothèse un cours qui dépasse 40 dollars le Brent de juillet à décembre 2020, selon les instituions internationales nous aurons une moyenne de 35 dollars le Brent. Nous aurons plusieurs incidences sur l’économie algérienne. Premièrement, sur le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) à prix courants qui a évolué ainsi de 2000 à 2019 ? se calculant par rapport à la période précédente, un taux de croissance élevé en T1 par rapport à un taux de croissance faible en TO donne globalement un taux faible : - 2000 5,0%-2005, 6,1%- 2010, - 2015,3,7%-- 2018, 1,4 %- 2019, 0,8%. Pour les prévisions 2020 nous avons pour l’ONS un taux de croissance négatif de 3,9% au premier trimestre 2020, , pour le FMI moins 5,0% et pour la Banque mondiale moins 6,4. Entre 2000/2019 pour une entrée de devises de plus de 1000 milliards de dollars avec 98% provenant de Sonatrach. avec les dérivées et une sortie de devise s d’environ 935 milliards de dollars de biens et services (le solde étant les réserves de change) le taux de croissance a varié entre 2/3% alors qu’il aurait du dépasser 9/10% par an. Sur environ 2 milliards de dollars d’exportation ors hydrocarbures en 2019, 70% étant des dérivées d’hydrocarbures restant aux autres secteurs moins de 600 millions de dollars et l’objectif assigné de 5 milliards de dollars en 2021 dans cette conjoncture tant interne qu’externe , avec la récession de l’économie mondiale sera difficile à atteindre( voir mon interview au quotidien gouvernemental horizon 20/08/2020). .La structure productrice fait ressortir que le secteur industriel représente moins de 6% du PIB , que le taux d’intégration des entreprises publiques et privées ne dépasse pas 15% , que plus de 85% des équipements et matières premières sont importées et que 97% des entreprises sont des unités personnelles ou petites PMI/PME peu innovantes, incapables d’être concurrentielles au niveau international. Deuxièmement, sur le taux de chômage , phénomène mondial, lié à la pression démographique. La population a évoluée ainsi : 2000, 30,87 millions d’abitants,-2005, 32,90- 2010, 35,97- 2018, 42,57, -2019, 43,4 -2020- 43,9 millions , 51,309 millions en 2030 et 57,625 millions en 2040 avec une La population active en 2006 de 8,86, millions- 2010 10,81- 2016, 11,93- 2018, 12,46 et fin mai 2019, 12,73 . Plus précisément, la structure de l’emploi, selon le secteur d’activité, fait ressortir un secteur tertiaire (commerce et service –administration avec des disparités selon l’âge, le sexe et le niveau d’instruction, et dont les conséquences sont néfastes sur le plan socio-économique. L’Algérie subit actuellement les effets de l'accroissement démographique dans les domaines de l'éducation et le marché de travail, avec la présence d’un déficit d’emplois décents et permanents, l’inadéquation entre l’emploi et la formation, la crise économique avec des flux migratoires. Le taux de chômage selon les statistiques internationales a évolué ainsi en référence à la population active de l’année 2012, 11,0%- 2013, 9,8%- 2014, 10,6%-2015, 11,2%- 2016 10,5%- 2017, 11,6%- 2018, 13,1%- 2019, 14,3%- 2020, 15,0%- et pour 2020/2021 avant la crise -2021, 15,4% et 2021 15,8% .Troisièmement l’impact sur le déficit budgétaire où les prévisions de la loi de finances complémentaires 2020 qui se fonde sur le prix fiscal de 30 USD et sur le prix de marché de 35 USD prévoyant la baisse des exportations d'hydrocarbures à 17,7 milliards de dollars , contre 35, 2 milliards de dollars prévus dans l'ancienne loi de finances. Le déficit budgétaire devrait atteindre -1.976,9 milliards de dinars, soit -10,4% du Produit intérieur brut (PIB) (contre -1.533,4 milliards de dinars, soit -7, 2% du PIB dans la loi préliminaire). la balance des paiements enregistrant un solde négatif de -18,8 milliards de dollars, contre 8,5. Dans ce cadre il faut éviter les utopies de la panacée de la finance islamique qui représente moins de 1% au niveau mondial, sa réussite reposant sur la visibilité de toute politique socio-économique, la maitrise de l’inflation liée à la cotation du dinar , et surtout de la confiance Etat-citoyens ( voir notre interview mensuel financier Le Capital.fr-Tv France 24 avec l’AFP du 13 aout 2020). Quatrième impact sur l’évolution des réserves de change qui ont évolué ainsi : - 1999 : 4,4 milliards de dollars, - 2005 : 56,2 milliards de dollars, - 2008 : 143,1 milliards de dollars, - 2009 : 147,2 milliards de dollars, - 2010 : 162,2 milliards de dollars, - 2011 : 175,6 milliards de dollars, - 2012 : 190,6 milliards de dollars, - 2013 : 194,0 milliards de dollars, - 2017 : 97,33 milliards de dollars, - 2018 : 79,88 milliards de dollars , - 2019 (avril) : 72,60 milliards de dollars fin 2019 : 62 milliards de dollars, - fin 2020, avant l’épidémie du coronavirus , les prévisions de la loi de finances complémentaire sont de 44,2 milliards de dollars contre 51,6 prévu dans la loi initiale Le FMI avant la crise prévoyait 33,8 milliards de dollars fin 2020, le trésor français 36 milliards et fin 2021, début 2022, entre 12/13 milliards de dollars. Sour réserve d’une reprise de l’économie mondiale, d’une meilleure gouvernance, lutte contre les surfacturations, une allocation des ressources plus rationnelle , les réserves de change pourraient être clôturées fin 2021 début 2022 entre 21/22 milliards de dollars. A court terme, si le cours moyen 2020 est d'environ 40 dollars en termes réel et le cours du gaz naturel supérieur à 5 dollars le MBTU qui a chuté de plus de 75% entre 2008/2020, environ 2 dollars le MBTU en juillet 2020),procurant selon le bilan de Sonatrach de 2019,environ 33% de ses recettes brutes, devant soustraire les couts et la part des associés, et le manque à gagner de la réduction de la production décidée par l’OPEP pour l’Algérie d’environ 3 milliards de dollars en moyenne annuelle, au cours moyen de 40 dollars, les recettes fin 2020 devraient clôturer entre 21/22 milliards de dollars. Cinquième impact , sur la cotation du dinar où la valeur d’une monnaie dépend avant tout du niveau de la production et de la productivité interne et la capacité d’un pays à pénétrer le marché international et où l'évolution du cours officiel du dinar est fortement corrélé aux réserves de change via les recettes d'hydrocarbures à plus de 70%( voir notre interview en arabe sur le site américain Maghrebvoice du 18/08/2020). Pour la période 2010 au 17 aout 2020 nous avons la cotation suivante avec une cotation suivante - 2010, 74,31 dinars un dollar et 103,49 dinars un euro : -2015, 100,46 dinars un dollar et 111,44 dinars un euro : -2016 :100,46 dinars un dollar et 111,44 dinars un euro : -2017 : 110,96 dinars un dollar et 125,31 dinars un euro : - 2018 : 116,62 dinars un dollar et 137,69 dinars un euro : -2019 :119,36 dinars un dollar et 133,71 dinars un euro :- 17 aout 2020 :128,19 dinars un dollar et 151,74 dinars un euro. Tout dérapage du dinar par rapport au dollar et à l'euro permet d'augmenter artificiellement la fiscalité hydrocarbures ( reconversion des exportation hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire( via les importations tant en dollars qu’en euros convertis en dinar dévalué) , cette dernière accentuant l'inflation ( équipements, matières premières, biens finaux, montant accentué par la taxe à la douane s'appliquant à la valeur dinar, étant supportée en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l’entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité. Quant à la finance islamique comme moyen de financement, qui est de promouvoir l'investissement dans des actifs tangibles, il faut éviter l’utopie représentant 2019 moins de 1% du financement global de l’économie mondiale ( 2500 milliards de dollars sur plus de 260.000 milliards de dollars), encore qu’il faille l’encourager . Pour suppléer au déficit budgétaire, le recours à la planche à billets après l'épuisement du Fonds de stabilisation du pétrole (FRR) pour financer le déficit budgétaire, la Banque Centrale ayant recouru à ce mécanisme de mi-novembre 2017 à avril 2019, ayant mobilisé 55 milliards de dollars, soit l'équivalent de 32 % du PIB de 2018. aura un impact négatif à terme. Ce financement , outre l ‘effet inflationniste, comme au Venezuela, favorise , contrairement à certains discours, la baisse la baisse des réserves de change puisque en mettant à la disposition de certaines entreprises des dinars, (70% des matières premières et des équipements des entreprises publiques et privées étant importées, le taux d'intégration ne dépassant pas 15/20%) ces dernières se porteront importatrices en devises en biens et services. En cas de baisse drastique des réserves de change à 10/12 milliards de dollars, qui tiennent la cotation du dinar algérien à plus de 70%, ( voir l’expérience vénézuélienne) la banque d'Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle qui fluctue en fonction du taux d'inflation, la cotation actuelle sur ce marché n’étant pas significative du fait de l’épidémie du coronavirus qui limite la demande.. Il sera difficile de combler l'écart avec le marché parallèle pour la simple raison que l'allocation de devises pour les ménages est dérisoire.
2.-Qu’en est-il de l’Accord afin de permettre une mise à niveau de l’économie algérienne? Les principes de l'Accord d'association sur le plan économique du libre-échange sont identiques à ceux que l’on retrouve avec les règles de l’OMC, les pays membres accaparent plus de 95 % du commerce mondial et la majorité des pays de l’OPEP et hors OPEP dont le niveau de production est bien plus élevé que celui de l’Algérie, dont l’Arabie Saoudite et la Russie, sont membres de cette organisation. Or, les pays membres accaparent plus de 95 % du commerce mondial et la majorité des pays de l’OPEP dont le niveau de production est bien plus élevé que celui de l’Algérie, les derniers en date étant l’Arabie Saoudite et la Russie, sont membres de cette organisation dont l’Algérie est observatrice depuis plus de 20 ans. Il y a lieu de préciser que les principales résolutions de la quatrième Conférence ministérielle, tenue à Doha, en novembre 2001, a examiné les problèmes que rencontrent les pays en développement pour mettre en œuvre les Accords actuels de l’OMC, c’est-à-dire les accords issus des négociations du Cycle d’Uruguay. La décision sur la mise en œuvre a porté au titre de la balance des paiements avec des conditions moins rigoureuses énoncées dans le GATT. Cela est applicable aux pays en développement s’ils restreignent leurs importations pour protéger l’équilibre de leur balance des paiements. Puis un engagements en matière d’accès aux marchés : clarification des conditions à remplir pour pouvoir négocier ou être consulté sur la répartition des contingents agriculture incluant le développement rural et la sécurité alimentaire ; des délais plus longs sont accordés aux pays en développement pour leur permettre de s’adapter aux nouvelles mesures SPS des autres pays. Ensuite il y a l’assistance technique aux pays les moins avancés et examen de l’assistance technique en général dont le transfert de technologie aux pays les moins avancés. Nous avons également les modalités d’application d’une disposition spéciale qui reconnaît que les pays développés doivent prendre spécialement en considération la situation des pays en développement lorsqu’ils envisagent d’appliquer des mesures antidumping ; la prorogation du délai impartie aux pays en développement pour mettre en œuvre l’Accord ; l’élaboration d’une méthode pour déterminer quels pays en développement satisfont au critère selon lequel leur PNB par habitant doit être inférieur à 1 000 dollars pour qu’ils puissent accorder des subventions subordonnées à l’exportation. De nouvelles règles autorisent les pays en développement à accorder des subventions dans le cadre de programmes qui visent « des objectifs légitimes en matière de développement », sans que cela donne lieu à une action en matière de droits compensateurs ; et enfin, l’examen des dispositions concernant les enquêtes en matière de droits compensateurs. Du point de vue de l’Accord d’association, l’on devra distinguer les incidences générales des incidences sur les services énergétiques. En ce qui concerne les incidences générales : l’interdiction du recours à la « dualité des prix » pour les ressources naturelles, en particulier le pétrole (prix internes plus bas que ceux à l’exportation) ; l’élimination générale des restrictions quantitatives au commerce (à l’import et à l’export) ; obligation de mettre en place les normes de qualité pour protéger la santé tant des hommes que des animaux (règles sanitaires et phytosanitaires). Les conséquences de tels accords sont : le démantèlement des droits de douanes et taxes pour les produits industriels et manufacturés sur une période de transition ; les relations de partenariat entre les deux parties seront basées sur l’initiative privée. Tous les monopoles d’Etat à caractère commercial sont ajustés progressivement pour une période à négocier. La coopération économique devra tenir compte de la composante essentielle qu’est la préservation de l’environnement et des équilibres écologiques. En ce qui concerne les incidences sur les services énergétiques, l’Algérie se doit d’être attentive à la nouvelle stratégie énergétique qui se dessine entre 2020/2030 tant au niveau européen qu’au niveau mondial. Les accords dont il est question devraient faire passer les industries algériennes du statut d’industries protégées à des industries totalement ouvertes à la concurrence internationale. Ces accords prévoient la suppression progressive des obstacles tarifaires et non tarifaires, avec d’énormes défis aux entreprises industrielles de notre pays. Si ces accords ne peuvent avoir que peu d’impacts sur le marché des hydrocarbures en amont, déjà inséré dans une logique mondiale (pétrole), il en va autrement de tous les produits pétroliers à l’aval qui vont être soumis à la concurrence européenne et internationale. Ainsi, la dualité des prix mesure par laquelle un gouvernement maintient des prix internes à des niveaux plus bas que ceux qui auraient été déterminés par les forces du marché et les restrictions à l’exportation. Autre incidence, l’ouverture à la concurrence du marché des services énergétiques qui concernent toutes les activités et l’urgence d’intégrer la sphère informelle domaine en Algérie. Enfin, l’environnement considéré comme un bien collectif, l’Algérie doit s’engager à mettre en œuvre les différentes recommandations contenues dans les chartes sur l’énergie.
3.- La révision de l’Accord ne remet nullement en question la modification de l’Accord cadre, mais des modifications qui permettraient de relancer la coopération entre l’Algérie et l’UE dans le but de donner à cet accord toute son importance et d’utiliser tout son énorme potentiel dans ses trois composantes: politique, économique et humaine. L’Europe n’est pas contre une révision de l’Accord mais souhaite la création d’un cadre juridique stable et transparent, propice à l’investissement, ainsi que la réduction des subventions, la modernisation du secteur financier, et le développement du potentiel des partenariats public-privé qui font partie des réformes structurelles nécessaires qui doivent encore être menées. Pour l’Algérie, qui a introduit une série de mesures protectionnistes, invoquant une détérioration de la balance de paiements, Il n’est pas question de rompre l’Accord d’Association qui la lie à l’Europe mais de favoriser un partenariat gagnant/gagnant. l’Europe ne devant pas considérer l’Algérie uniquement du point de vue d’un marché, étant consciente que la situation du pays reste toutefois tributaire de l’évolution des marchés d’hydrocarbures, des ventes dont le pays tire l’essentiel de ses revenus, en rappelant que la coopération énergétique, basée sur un protocole spécifique, est au centre de la coopération avec l’UE. C’est que l’Europe reste un partenaire clef pour l’Algérie comme en témoigne la structure du commerce extérieur de l’Algérie pour 2019. Pour les principaux fournisseurs , les cinq premiers fournisseurs de l’Algérie représentent 50,33 % des importations globales, la Chine étant le principal fournisseur ayant contribué à hauteur de 18,25 % des importations de l’Algérie, suivie par la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne avec des parts respectives de 10,20 %, 8,13 %, 6,99 % et de 6,76 %. Pour les principaux clients , durant l’année 2019, les cinq premiers clients de l’Algérie représentent près de 50,85 % des exportations algériennes, la France étant le principal client de l’Algérie avec une part de 14,11 %, suivie par l’Italie, l’Espagne, la Grande Bretagne et la Turquie avec des parts respectives de 12,90 %, 11,15 %, 6,42 % et de 6,27 %.. En termes de répartition des échanges commerciaux (import et export) de l’Algérie par zone géographique au cours de l’année 2019, l’exploitation montre clairement que l’essentiel de ces échanges reste toujours polarisé sur les partenaires traditionnels. En effet, les pays de l’Europe enregistrent une part de 58,14 % de la valeur globale des échanges commerciaux au cours de l’année 2019, soit un montant de 45,21 milliards USD contre 51,96 milliards USD enregistré durant l’année 2018. Les pays de l’Asie viennent en seconde position des flux commerciaux avec une part de 23,92 %, en passant de 19,07 milliards USD à plus de 18,60 milliards USD pour les périodes considérées. Sur le plan géostratégique, pour l’Europe l’Algérie est un acteur déterminant de la stabilité régionale et de l’approvisionnement en énergie de l’Europe . Selon l'exécutif européen dans son rapport sur l'état d'avancement des relations UE-Algérie en date du 03 mai 2018 et dans plusieurs rapports entre 2019/2020, l’Union européenne salue les efforts de l’Algérie en matière de sécurité et de défense au niveau de la région. Selon ces rapports, « l'effort continu, (...) de modernisation des équipements, ainsi que les nombreux effectifs de sécurité dont l'Algérie dispose, ont permis au pays de contrer de façon efficace les menaces terroristes. L’évolution de la crise libyenne et la situation complexe dans la région du Sahel ont amené l'Armée nationale populaire (ANP) à déployer des forces de sécurité supplémentaires aux frontières ». L’effort continu, de l’ANP et des forces de sécurité ont permis au pays de contrer de façon efficace les menaces terroristes. Concernant l’énergie, où l’Algérie doit s’orienter ver s un Mix énergétique afin d’honorer ses engagements internationaux du fait de la forte consommation intérieure liée à l’urgence de la révision de la politique des subvention s ( voir étude réalisée sous ma direction 8 volume s avec els cadres de Sonatrach et le bureau d ‘études américain Ernest Young sur la politique des carburants Ministère Energie 2008) , l’Algérie par exemple à travers les canalisations Medgaz et Transmed est un acteur stratégique pour l’approvisionnement en énergie de l’Europe. (voir nos interviews à l’American Herald Tribune du 28 décembre 2016 -au quotidien financier français la Tribune.fr en février 2017 et le 10/08/2020 à la télévision américaine Al Hurra) . Sur le volet économique, les négociations entre l’Algérie et l’Europe ont connu des divergences qui se sont accentuées suite aux décisions du gouvernement courant 2009 de postuler 51 pour cent aux Algériens dans tout projet d'investissement, l’Europe saluant la décision récente d’assouplir cette règle mais attendant le décret d’application pour un éclaircissement de ce qui est stratégique et de ce qui ne l’est pas. Catherine Ashton, ex-commissaire européenne au Commerce, avait invoqué que l'Algérie aurait violé les articles 32, et 37, 39 et 54 de cet Accord. lors de sa visite à Alger les 6/7 juin 2010, l’ex commissaire européen à l'Elargissement et à la Politique de voisinage, M.Stefan Füle, avait indiqué que la part de l'UE dans les importations de l'Algérie a régressé au bénéfice de la Chine avec un important déficit commercial au dépend de l’Algérie, que pout toute analyse objective, qu’il faille inclure les importations européennes de pétrole et de gaz. En dehors des hydrocarbures que peut exporter l’Algérie en direction de l’Europe et que si l'Algérie n'a pas tiré profit de l'Accord d'Association, c'est parce que les réformes structurelles n'ont pas été menées. Pour l’Algérie c’est l’Europe qui n’ pas rempli ses engagements avec un déséquilibre croissant de sa balance commerciale hors hydrocarbures s’étant engagée à favoriser une économie diversifiée et que l’Algérie a toujours plaidé pour le renforcement du «dialogue et de la concertation» entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) en vue de «densifier» les relations bilatérales dans «l’intérêt mutuel et l’équilibre des intérêts afin de faire face aux défis communs de sécurité et de développement dans le cadre d’un partenariat gagnant -gagnant , ne voulant pas être considérée comme un simple marché. Aux préoccupations soulevées par l’UE concernant ses parts de marché en Algérie suite aux mesures de rationalisation des importations prises par le gouvernement algérien dans un contexte bien particulier, cela n’est pas propre à notre pays comme en, témoigne bien avant l’épidémie du coronavirus les mesures restrictives de bon nombre de pays tant pour les USA que l’Europe et les tensions avec la Chine, mais restant convaincu que les discussions engagées par les deux parties sur ce dossier permettront d’arriver à des solutions pragmatiques et acceptables qui prennent en ligne de compte les intérêts légitimes de chaque partie. La volonté serait de « densifier » cette coopération, , pour qui la démarche d’évaluation réclamée par l’Algérie ne vise nullement à remettre en cause l’Accord, mais, bien au contraire, à l’utiliser pleinement dans le sens d’une interprétation positive de ses dispositions permettant un rééquilibrage des liens de coopération, Du côté européen, on évoque des discussions « constructives , la relation bilatérale, prometteuse aussi bien dans le domaine de l’énergie que dans l’activité des entreprises et du commerce, avec un potentiel inexploré, même si grevé par des lourdeurs administratives.
4.-Alors quelles perspectives pour préparer l’Algérie aux nouveaux défis mondiaux ? Mener de profondes réformes structurelles politiques et économiques, ne n’oubliant pas social et le culturel qui seront déterminants en ce XXIème siècle, au profit exclusif de l’Algérie , réformes qui trouveront des résistances des tenants de la rente. Outre les réformes institutionnelles, dont la révision constitutionnelle, renvoyant à la refonte de l’Etat pour de nouvelles missions adaptées des relations dialectiques Etat- Marché, et donc lutter contre la bureaucratie centrale et locale, qui enfante la sphère informelle et la corruption, le grand défi pour le Président de la république Abdelmadjid TEBBOUNE, enjeu énorme car déplaçant des intérêts de rente, , sont la transparence de la gestion de Sonatrach lieu de la production de la rente et le système financier, lieu de distribution de la rente, afin de l’autonomiser afin qu’il ne soit plus dans le sillage des sphères de clientèles. Les débats contradictoires en association avec toutes les composantes de la société, tolérant les différentes sensibilités et la nécessaire cohésion sociale me semblent être la seule voie pour dépasser la crise multidimensionnelle actuelle, car les ajustements sociaux seront douloureux. Il existe un théorème universel en sciences politiques : 80% d’actions mal ciblées ont un impact seulement de 20% sur l’activité économique et sociale avec un gaspillage des ressources financières ; par conte 20%d’action bien ciblées ont un impact de 80%. Nous devons être réaliste devant éviter de raisonner en termes d’Etat-Nation car seules des entreprises publiques ou privées concurrentielles au niveau international peuvent exporter, l’Etat régulateur ( les ambassades (bureaucratisées pour le cas Algérie) jouant en tant que facilitateur, où des segments de marché sont contrôlés par les grandes firmes par grands espaces géographiques. Comme il y a lieu d’éviter le mythe de l’exportation des matières premières brutes dont les prix notamment du fer et du phosphate, nécessitant de lourds investissements exigeant un partenariat étranger, ont chuté depuis 10 ans d’environ 30/40% , procurant juste un profit moyen, et si les projets sont opérationnels 2022, le seuil de rentabilité ne sera atteint pas avant cinq à six ans. Cependant , ne versons pas dans la sinistrose tout en étant réaliste. L’Algérie possède encore quelques leviers pour dépasser la situation actuelle, dont le stock de la dette extérieure au 01 janvier 2019 étant relativement faible, ayant atteint 5,710 milliards de dollars, selon la Banque mondiale, contre 5,707 milliards de dollars à fin 2017. Par contre la dette publique pourrait s’établir à 61% du PIB fin 2020 selon le trésor français, contre 36% en 2018 et 46,3% du PIB en 2019, d’autres estimations donnant 57% entre 2019/2021. Cela n’est pas propre à l’Algérie avec l’accroissement de la dette publique des Etats. L’Algérie ne peut continuer à fonctionner entre le budget d'équipement et de fonctionnement, selon le FMI, à un cours variant entre 95/100 dollars le baril et donc a besoin d'une cohérence dans sa politique socio-économique (pour un bilan et les défis de l’Algérie face aux enjeux géostratégiques -interview 11 aout 2018 American Herald Tribune USA « Dr. Abderrahmane Mebtoul: “Algeria Still Faces Significant Challenges » et sur l’impact de l’épidémie du coronavirus sur les tensions sociales au niveau de l’économie mondiale American Herald Tribune février 2021 et AfricaPresse Paris mai 2020) . L’égalité n’est pas celle du modèle de l963-2019 mais recouvre la nécessité d’une transformation de l’Etat gestionnaire à l’Etat régulateur, par la formulation d’un nouveau contrat social, renvoyant à la refondation de l’Etat. Pour se projeter sur l'avenir , l’Algérie nouvelle impose une nouvelle gouvernance, un langage de vérité, la moralité des gouvernants, de rétablir la confiance pour sécuriser son avenir, de s'éloigner des aléas de la mentalité rentière, de réhabiliter le travail et l'intelligence, de rassembler tous ses enfants et toutes les forces politiques, économiques et sociales, en tolérant les différentes sensibilités mais évitant la division sur des sujets secondaires. Il y va de la sécurité nationale. L’avenir de l’économie algérienne repose sur six paramètres stratégiques ( voir nos contributions site www. google.com ww.google 20000/2020) : premièrement la lutte contre la bureaucratie centrale et locale, renvoyant à la refondation de l’Etat qui enfante la corruption. La majorité des rapports internationaux, donnent des résultats mitigés, sur le climat des affaires en Algérie où le pouvoir bureaucratique décourage les véritables investisseurs, le cadre macro-économique étant stabilisé artificiellement par la rente des hydrocarbures( note interview le Mondefr /AFP 10/08/2020), donc une plus grande cohérence des institutions , autour de cinq à six grands pôles régionaux, donc une véritable décentralisation qui paralyse les initiatives créatrices et non une déconcentration néfaste; deuxièmement, la réforme urgente du système socio-éducatif, du primaire au secondaire et le supérieur y compris la formation professionnelle , le savoir pilier du XXIème siècle, le foncier ; troisièmement, , la maitrise de la dépense publique , des couts et la lutte contre les surfacturation et la corruption; quatrièmement, à moyen et long terme l’économie est dépendante de la croissance hors hydrocarbures s’insérant dans le cadre de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur la transition numérique et énergétique; cinquièmement, la maitrise de la pression démographique et de l’urbanisation pour un espace équilibré et solidaire; sixièmement,, la réforme du système financier( douane, fiscalité, domaine, banques) , lieu de distribution de la rente enjeu énorme du pouvoir et la transparence de la gestion de Sonatrach dans la mesure où l’économie reposera encore pour longtemps sur le cours des hydrocarbures, impliquant un nouveau management de Sonatrach, expliquant l’audit exigé par le Président de la république, sixième facteur déterminant pour l’avenir du pays. (Pr Mebtoul- Quotidiens gouvernementaux - Al Massa quotidien gouvernementaux du 17 aout 2020 ‘ l’Algérie/Europe deux partenaires stratégiques » et El Moudjahid du 19 aout 2020 Abderrahmane Mebtoul, expert international : «l’Algérie possède des leviers pour dépasser la situation actuelle» Interview 18/08/2020 à la radio publique arabophone chaine 1 « les axes du discours du président Abdelmadjid Tebboune).
En résumé ’accord d’Association du fait qu’il engage la sécurité nationale, il est souhaitable que ce dossier soit piloté par le Ministère des affaires étrangères et non le Ministère du commerce incluant des volets politiques, sécuritaires et institutionnels à la différence des négociations avec l’OMC qui se limite aux aspects commerciaux. Malgré ces divergences conjoncturelles, il s’agit comme je l’ai souligné il y a quelques années lors d’une conférence, à l’invitation du parlement européen à Bruxelles, de dépassionner les relations car la stabilité des deux rives de la Méditerranée et de l’Afrique , nous impose d’entreprendre ensemble ( voir notre étude IFR Institut Français des Relations Internationales Paris 2011 la coopération Europe Maghreb face aux enjeux géostratégiques et mon interview qui sera publiée prochainement à l’AFP/Reuters sur la révision de l’Accord). L’assouplissement de la règle des 49/51% en attendant la publication des décrets exécutifs pour voir clair de ce qui est stratégique et de ce qui ne l’est pas, pouvant imaginer des minorités de blocage, le dernier discours du président de la république de la volonté d’une ouverture sur le secteur privé national et international productif ont été bien accueillis par nos partenaires. Je suis persuadé que grâce au dialogue productif les relations entre l’Algérie et l’Europe trouveront une solution garantissant les intérêts réciproques, n'existant pas dans la pratique des affaires de sentiments. Afin de favoriser un partenariat gagnant-gagnant, il s'agit de dépassionner les relations entre l'Europe et l'Algérie, la stabilité des deux rives de la Méditerranée et de l'Afrique , nous imposant d’entreprendre ensemble.En conclusion le Premier ministre, devant, les Walis récemment avoue à l’opinion publique, que 80% des décisions du Président de la république n’ont pas été appliquées : à qui la faute et la responsabilité n’est-elle pas collective ? Comme je l’ai souligné lors d’une longue contribution/ pour la conférence nationale du 18/19 aout 2020 transmise à la présidence de la république et au premier ministère, suite à l’aimable invitation, n’ayant pu me déplacer, il faut éviter toute ambiguïté, devant s(attaquer à l’essentiel et non au secondaire, devant loin de paroles aller vers du concret palpable et les réformes, condition sine qua non pour une économe diversifiée, dépendent des algériens eux-mêmes et non de l’extérieur qui peut influer négativement en l’absence d’un front intérieur solide. Si certaines conditions sont remplies, à savoir adaptation aux nouvelles mutations mondiales, bonne gouvernance, lutte contre la mauvaise gestion et la corruption, libérer les énergies créatrices grâce à une libéralisation maitrisée et non anarchique comme par le passé, la valorisation du savoir, les responsables à l’écoute des préoccupations des citoyens, loin de leurs bureaux climatisés avec des séminaires et réunionites interminables de peu d’effets, (combien cela coute à la collectivité nationale) , l’Algérie, fortes de ses importantes potentialités, et cela est reconnu par les grandes puissances et plusieurs rapports internationaux de défense/sécurité , 2018/2020, l’Algérie peut asseoir une économie diversifiée et devenir un pays pivot et facteur de stabilité de la région méditerranéenne et africaine 20/08/2020 [email protected]
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Que vive l’Algérie éternelle