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L'AACC demande au gouvernement de sortir de son mutisme au sujet des scandales avec SNC Lavalin

25-10-2013 18:31  Abbès Zineb

L’Association Algérienne contre la corruption (AACC), profitant d’une émission de la radio canadienne au sujet de l’implication d e la société SNC Lavalin dans des affaires de corruption en Algérie, a rendu public vendredi un long communiqué dans lequel elle salue les médias tout en invitant « le gouvernement algérien à sortir de son silence et à prendre des mesures urgentes ».

L'AACC se dit confortée par les investigations de la radio canadienne qui confirme l’implication de l’intermédiaire, cité dans le tout récent scandale entre SAIPEM l’italienne et SONATRACH, Farid Bedjaoui, neveu de l’ancien ministre des affaires étrangères. L’organisation de Djilali Hadjadj rapporte aussi dans son communiqué qu’elle avait été contactée depuis plusieurs semaines par des journalistes canadiens de différents médias (presse écrite papier et électronique, et télévision) à l’effet d’échanger des informations sur le risque de corruption de SNC Lavalin en Algérie.

C’est la raison pour laquelle l’AACC suggère aux autorités algériennes de s’associer aux enquêtes menées dans les pays cités plus haut et « le gouvernement au plus haut niveau doit rapidement sortir de son silence et annoncer sa volonté de faciliter toutes les enquêtes sur SNC Lavalin en Algérie ».

Cette volonté, ajoute le communiqué « doit se traduire par des mesures concrètes portées à la connaissance de l’opinion publique. Des instruments internationaux (Convention de l’OCDE, Convention des Nations unies, Conventions bilatérales en matière d’entraide judiciaire) existent pour permettre cette coopération judiciaire internationale et des enquêtes conjointes.

En outre, l’Association suggère que soit diligentée une très large enquête qui commencerait par l’audit de tous les marchés attribués ces dernières années à SNC Lavalin . Cela en auditionnant notamment l’ensemble des dirigeants des entreprises algériennes, publiques et privées, quo-contractantes et sous-traitantes de ces marchés; les ministres de tutelle de ces entreprises publiques; le président et les membres de la Commission nationale des marchés publics ayant annulé en 2010 et en 2011 certaines attributions provisoires de marchés au profit de SNC Lavalin; les dirigeants de SNC Lavalin en Algérie et en prenant sans plus tarder des mesures conservatoires à leur encontre, mesures à l’effet de faciliter l’enquête judiciaire.

Le communiqué de l' AACC reproche aussi aux autorités algériennes de continuer à attribuer des marchés à SNCLavalin avec des contrats dépassant les six milliards alors que ce géant canadien est éclaboussé un peu partout dans le monde par des affaires de corruption. Enfin et pour le court terme, note encore l’Association de Djlali Hadjadj, l’Algérie doit se doter d’un nouveau et plus efficace dispositif  législatif, réglementaire, institutionnel et humain, de prévention et de lutte contre la corruption.

Celui actuellement en vigueur (dont il faut faire le bilan), a montré toutes ses limites et ses nombreuses insuffisances. Le nouveau dispositif doit être élaboré dans la plus large concertation et s’inspirer totalement des instruments internationaux en vigueur, notamment la Convention des Nations unies de 2003 contre la corruption, Convention ratifiée par l’Algérie et qui en a fait un très mauvais usage. Dans le sens de cette concertation, l’AACC, comme elle l’a toujours exprimé ces dernières années, rappelle sa disponibilité à engager sans plus tarder le dialogue avec le gouvernement à ce sujet.



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