Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani a vertement chargé son prédécesseur Abdelaziz Belkhadem qu’il a traité de tous les noms de oiseaux.
Profitant jeudi de la tribune que lui offrait la réunion des secrétaires généraux des Mouhafadhas, Saâdani a dégainé contre son meilleur ennemi Belkhadem qu’il a accusé de «comploter» contre le parti.
Loin de l’attaquer sur ses positions politiques ou ses idées, Amar Saâdani s’en est pris personnellement à Belkhadem qu’il a réduit à un simple «serviteur de ses maîtres».
Ton corrosif
Ce ton, inhabituellement corrosif du patron du FLN contre Belkhadem, fait suite à une réunion organisée par ce dernier chez lui à son retour des Lieux Saints à laquelle il a invité des membres du comité central.
Il n’en fallait pas plus à Saâdani pour crier au loup et dénoncer énergiquement la volonté de Belkhadem d’organiser un coup d’Etat organique.
Jeudi devant la presse, Saâdani ne s’est pas encombré de formules pour accuser formellement Belkhadem de «manigancer contre la direction du parti, sous les ordres de ses maîtres».
Et de lâcher une phrase humiliante voire assassine à l’égard de Belkhadem : «Belkhadem porte bien son nom (lire en arabe). C’est un Khadem, (un serviteur) au profit de ses maîtres», tonne Saâdani devant l’aréopage de secrétaires généraux des Mouhafedhs et les journalistes présents en force.
Amar Saâdani qui n’a pas jugé utile de décliner l’identité de ceux qui d’après lui sont les «maîtres» de sa cible du jour, a rajouté une couche en déclarant que : «Belkhadem ne bouge pas sans les ordres de ses maîtres».
C’est la première fois que le linge sale du FLN est ainsi lavé sur la place publique et avec autant de violence.
Instinct de survie
Amar Saâdani qui fait face à une multitude de manœuvres de ses adversaires qui veulent le renverser de la tête du parti, a réagi par un instinct de survie.
En a-t-il pour autant toutes les cartes entre les mains ? seul l'avenir le dira d'autant qu'il s’est fait beaucoup d’ennemis depuis qu’il a été porté à la tête du FLN lors d’une réunion riche en péripéties à l’hôtel Aurassi en août 2013.
Après s’être rudement attaqué au chef du DRS le général de corps d'armée Mohamed Mediène alias Toufik, voilà qu’il ouvre un front contre Abdelaziz Belkhadem qui n’est pas tombé de la dernière pluie.
Entre temps, Saâdani est en guerre ouverte avec le groupe Belayat et le mouvement de redressement emmené par Abada et consorts qui réclament sa tête.
Mais l'appui du cercle présidentiel dont il se réclame, reste puissant, et toutes les velléités de ses opposants pour le dégommer du perchoir du FLN ont toutes échoué.
Amar Saadani a annoncé récemment que la révision de la Constitution allait avoir lieu au mois d’avril. Il a été finalement obligé de corriger lui-même en déclarant que c’est l’opposition qui bloque le processus et que le président insistait pour avoir une "constitution consensuelle".
Ces fausses annonces pourraient laisser entendre qu’il n’est pas vraiment mis au parfum des projets présidentiels. De là à trancher que ses jours sont comptés à la tête du FLN, c’est un pas difficile à franchir…