La Turquie souhaite développer ses échanges commerciaux avec l'Algérie, pour les porter à terme à 10 milliards de dollars, contre environ 5 milliards de dollars en 2012, a affirmé mardi soir à Alger le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
"Le volume des échanges commerciaux entre nos deux pays devrait atteindre, dans un avenir proche, les 10 milliards de dollars" a-t-il indiqué lors d'un forum d'affaires bilatéral coprésidé avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal.
La Turquie a été classée 8ème client de l'Algérie en 2012 avec 3,04 milliards de dollars et son 7ème fournisseur avec un montant de 1,78 milliard de dollars, selon les Douanes algériennes. Tout en soulignant la nécessité pour les deux pays de donner à leurs relations économiques une assise institutionnelle, M. Erdogan s'est félicité de la qualité du partenariat entre les opérateurs des deux pays notamment dans les secteurs de la sidérurgie, le textile, l'agroalimentaire et le bâtiment.
Le Premier ministre turc a annoncé, dans ce sens, que l'accord portant sur l'exportation du gaz algérien vers la Turquie, qui arrivera à terme en 2014, sera prolongé pour une période de dix ans. "L'accord d'achat de 4 milliards de m3 de gaz naturel par an de l'Algérie sera prolongé en 2014 pour une durée de 10 ans", a-t-il précisé devant un parterre composé de plus 700 opérateurs économiques algériens et turcs réunis lors de ce forum tenu en présence de plusieurs membres du gouvernement.
"Renforcer la coopération avec l'Algérie dans tous les domaines"
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a exprimé mardi à Alger la volonté de son pays de renforcer ses relations avec l'Algérie dans tous les domaines "au mieux des intérêts des deux pays et des deux peuples". Dans un discours prononcé devant les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Erdogan a souligné que "les relations politiques entre l'Algérie et la Turquie connaissent un développement considérable et les relations économiques s'améliorent jour après jour", rappelant que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a doublé depuis sa première visite en Algérie en 2006.
Il a cependant estimé que "le volume des échanges commerciaux reste en deçà du niveau escompté et ne reflète pas les moyens que recèlent les deux pays" souhaitant voir ce volume atteindre 10 milliards de dollars dans les plus brefs délais. Concernant les investissements turcs, M. Erdogan a appelé les hommes d'affaires de son pays à venir investir en Algérie et nouer des partenariats avec leurs homologues algériens.
Il a rappelé à cette occasion le projet qui sera lancé lors de cette visite dans le domaine sidérurgique d'un montant de 750 millions de dollars. "Tous ces développements sont à même de renforcer les liens entre les deux pays et les hisser aux plus haut niveaux", a-t-il indiqué réaffirmant la volonté de son pays de contribuer au saut qualitatif industriel et économique de l'Algérie. Il a souligné à cet effet l'importance d'une économie solide et son rôle pour déterminer la place politique et sociale de chaque pays.
M. Erdogan s'est félicité par ailleurs du renouvellement de l'accord d'approvisionnement de la Turquie par l'Algérie en énergie pour dix autres années. Il a en outre souligné l'importance de l'échange de visites entre les délégations parlementaires des deux pays pour promouvoir la coopération bilatérale.
"Des vols vers plusieurs villes algériennes"
Evoquant la coopération dans le transport aérien, le Premier ministre turc a affirmé la volonté de son pays de renforcer la coopération dans ce domaine. "Nous voulons organiser des vols vers plusieurs villes algériennes avec plus d'un vol par semaine", a-t-il dit, ajoutant que les deux pays prendront, "dans les meilleurs délais", une décision dans ce sens.
Rappelant les liens historiques entre les deux pays, M. Erdogan a rendu hommage à la lutte du peuple algérien contre le colonialisme français et les acquis de l'Algérie en matière de paix et de réconciliation nationale, à l'initiative du président Abdelaziz Bouteflika après plusieurs années de terrorisme. "L'Algérie est un pays riche en ressources humaines et naturelles. Un pays qui avance à pas sûrs pour occuper la place qui lui sied dans le concert des nations", a-t-il soutenu.
M. Erdogan a saisi cette occasion pour souhaiter un prompt rétablissement au chef de l'Etat. Il a par ailleurs évoqué les indices économiques de la Turquie rappelant que l'économie de son pays occupait la sixième place européenne et la 16e mondiale avec un PIB qui est passé de 3.500 dollars en 2002 à 11.000 dollars en 2012. M. Erdogan a entamé mardi une visite officielle en Algérie à la tête d'une importante délégation ministérielle et d'hommes d'affaires. Cette visite s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations politiques et économiques entre les deux pays.
"Les relations économiques connaitront une nouvelle dynamique"
Les relations économiques entre l'Algérie et Turquie connaitront prochainement une nouvelle dynamique, a affirmé mardi soir à Alger le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M.Cherif Rahmani. "L'Algérie est devenue le premier partenaire de la Turquie dans le continent africain, c'est un signe fort qui devrait renforcer davantage les relations bilatérales entre les deux pays", a indiqué M. Rahmani lors d'un forum d'affaires algéro-turc coprésidé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
Après la visite en 2006 en Algérie du Premier ministre turc, les projets de partenariat bilatéral se sont multipliés, a relevé M. Rahmani, annonçant la signature dans les prochains jours d'autres accords entre les entreprises des deux pays. Il s'est félicité par ailleurs des accords de partenariat déjà conclus avec les Turcs, citant à titre d'exemple la nouvelle aciérie d'Oran, réalisée par la société turque de droit algérien Tosyali Iron et Steel.
Pour sa part, le ministre de l'Economie turc, Zafer Caglayan, a exprimé le souhait de voir des partenariats "fructueux" se concrétiser entre les entreprises des deux pays, promettant de lever les obstacles bureaucratiques qui constituent une entrave pour les investisseurs. Le forum s'est tenu en présence de membres du gouvernement, de représentants du patronat et de plus de 700 opérateurs algériens et turcs.
M. Erdogan a entamé mardi une visite officielle en Algérie à la tête d'une importante délégation ministérielle et d'hommes d'affaires. Cette visite s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations politiques et économiques entre les deux pays.