Par Amar DJERRAD
Mêmes les mesures sévères que prend le dynamique Ministre de la santé, qui connait mieux que quiconque le secteur en sa qualité de médecin/professeur, à l'encontre de certains responsables et ses multiples orientations insistantes, ne semblent pas venir à bout de ces comportements méprisables, tenaces !
On ne comprend pas qu'aujourd'hui on vous fait certaines « analyses » et le lendemain seulement on ordonne à d'autres, nombreux, de faire ces mêmes analyses « barra » chez le privé en leur lançant « ici on manque de produits ». On nous a rapporté et même vu, des malades déplacés en taxi par leurs proches pour faire ces examens y compris des « radios » ! Le scanner n'en parlons pas, il est souvent « en panne » ? Un luxe ! L'ambulance ? Vous plaisantez ? « Elle n'est pas disponible » pour faire dans la gentillesse !
On ne comprend pas aussi si ces responsables, ces administratifs, ces paramédicaux sont compétents, consciencieux et humains pour faire subir le 'martyr' à ces malades et leurs proches qui doivent quitter leur travail, louer des taxis, faire balader le patient (si cela exige le déplacement), dépenser des sommes importantes pendant qu'eux se prélassent dans le confort de leurs bureaux, de leurs services, dans la paresse, la nonchalance et l'insolence !
On ne comprend pas également que ces paramédicaux qui activent aussi, en parallèle, dans des cliniques privées avec assiduité et sérieux, sombrent dans la paresse et l'étourdissement à l'hôpital !
On ne comprend pas enfin que des responsables, à tous les niveaux de la hiérarchie taisent ou ne soient pas au courant de ces attitudes et dissimulations ! Attendent-ils le couperet ?
Un fait vécu : Même une femme médecin, il y a 4 ou 5 mois, a subi cette bureaucratie et mépris sans avoir pu se faire soigner ! Elle est venue visiter Sétif. Comme nos trottoirs sont dans les normes, elle s'est cassé la cheville en cognant sur un obstacle et durant le weekend en plus. On vous laisse imaginer le calvaire qu'elle a subi. Au final, elle s'est contentée, sur sa demande, d'une simple immobilisation du pied et retourner dans l'urgence le lendemain chez elle à Oran ! Au bureau des entrées déjà, elle a dû affronter l'employé entêté qui a exigé d'elle, avec fermeté, le nom de son mari alors que, malgré sa douleur, elle n'a cessé de lui expliquer et réitérer qu'elle est divorcée. Elle a été contrainte de lui donner un faux nom !
Ceci pour dire que pour la majorité des citoyens, entrer à l'hôpital est le début d'une série d'obstacles, de tourments, de déplacements, de dérangements , d'invectives et de dépenses aussi bien pour les malades que pour leurs proches ! Ce qui n'est pas digne d’une structure de soins où personne n'y va par sa volonté !
Si cela fonctionne encore quelque peu, c'est grâce au dévouement d'une minorité consciencieuse et patriotique !
Si les citoyens sont arrivés à la citation « si tu as la grâce de Dieu tu ne vas pas à l'hôpital », c'est qu'il y a un grave problème de prise en charge des malades admis dans ces établissements de santé : Incompétence, paresse, concussion et inhumanité !
Si le personnel médical est protégé par une loi contre les atteintes à leur dignité, voire les agressions, ce qui est un droit légitime, ceci ne doit pas autoriser ou servir de « bouclier » pour que, de leur côté, ils abusent de cette protection pour ne pas faire leur travail avec conscience et respect des malades et leurs proches qui sont là pour être soulagés et non pour subir des épreuves ! Le droit du personnel d'être protégé ne doit pas occulter celui du malade d'être soigné correctement dans le respect de sa dignité !
Le problème est abordé ici de façon générale. Nous avons beaucoup d'exemples, se déroulant surtout dans les maternités que nous ne citerons pas par décence !
A notre sens, la gestion des hôpitaux et autres structures de soins, doit être confiée à des médecins assistés par des administratifs, sans les priver d'exercer leur métier. C'est l'administration qui doit être au service de la médecine et non cette dernière qui doit dépendre d'elle !
Des contrôles réellement inopinés et des enquêtes doivent être menés et des mesures appropriées prises, sans état d'âme en conformité avec la réglementation ! Nos gouvernants actuels l'ont fait et le font encore avec rigueur et courage pour bien plus ardus que ça ! Sinon, il faut revoir tout le système de santé dans ses structures, ses moyens, ses responsables, ses paramédicaux et ses employés ! En somme « révolutionner » la santé, car tel qu'elle est, figée et sans âme, les discours quels qu'ils soient ou les évictions des directeurs n'auront aucun effet !
A.D