Deux annonces importantes ont été faites par son le Président de la République lors de l’annonce de sa candidature pour l’élection du 18 avril 2019 : celle d’une grande conférence nationale regroupant toutes les composantes de la société, pas seulement les partis, mais avec une attention particulière à la participation de la société civile, qui sera suivi de la révision constitutionnelle. Cette présente et modeste analyse se veut une contribution au débat qui engage l’avenir de l’Algérie qui a un répit de trois ans, ne souffrant pas d’une crise financière mais d’une crise de gouvernance. Mais cette crise de gouvernance risque de se transformer en crise financière horizon 2022 , si l’on ne change pas de cap, interpellant pas seulement l’Economique mais le Politique et toute la société, d’où l’importance de la conférence proposée par le Président de la république, tolérant nos différences, pour faire face aux nombreux défis géostratégiques et socio-économiques 2019/2024
1.-La refondation de l’Etat pose fondamentalement la problématique de la moralisation de la société algérienne renvoyant à l’actualité des analyses ibn khaldoudiennes de décadence de toute société anémique : méditons les expériences du syndrome hollandais (corrélation entre l’aisance financière et la corruption généralisée) , la Roumanie communiste qui avait une dette extérieure zéro mais une économie en ruine et une misère croissante et récemment la semi faillite du Venezuela première réservoir pétrolière mondiale. En effet, la moralisation renvoie aux différents scandales financiers qui touchent certains secteurs publics et privés, la corruption relatés chaque jour par la presse nationale, encore que dans tout Etat de droit cela implique la présomption d’innocence afin d’éviter les suspicions et les règlements de comptes inutiles. Ces constats témoignent de la désorganisation des appareils de l’Etat censés contrôler les deniers publics et surtout le manque de cohérence entre les différentes structures en cette période difficile de transition d’un système étatique à une véritable économie de marché concurrentielle tenant compte des nouvelles mutations mondiales. Ces scandales jouent comme facteur à la fois de démobilisation des citoyens par une névrose collective du fait que ces montants détournés sont la propriété de toute la collectivité nationale et comme frein à l’investissement national et international porteur de croissance et de création d’emplois durables à moyen et long terme. Ainsi selon les rapports des organismes internationaux l’Algérie, malgré des textes juridiques louables, que contredisent quotidiennement les pratiques, l’Algérie est classée comme un pays connaissant un taux de corruption très élevé. C’est pourquoi, les hommes d’affaires tant nationaux qu’étrangers du fait du manque de visibilité dans la démarche de la réforme globale et dans le manque de clarté dans la gouvernance , se réfugient dans des segments de court terme (importation, infrastructures notamment fonction du programme de soutien à la relance économique ), sans risques, étant assurés d’être payés du fait de l’importance des liquidité bancaires et des réserves de change non fruit du travail, mais essentiellement à l’envolée des prix des hydrocarbures. Ainsi, l’Algérie est fortement dépendante tant des biens de consommation finale que de la majorité de entrants tant des entreprises publiques que privées, (taux d’intégration inférieur à 15/20%) et assistant paradoxalement à l’exode massif de ses cerveaux du fait de leur dévalorisation avec l’importation de l’assistance étrangère dont le poste au niveau de la balance de paiement atteint un niveau intolérable(10/11 milliards de dollars/an 2016/2018 ) qui s’ajoutent à l’importation des biens dont toutes les mesures bureaucratiques n’ont pas permis la baisse substantielle (45/46 milliards de dollars 2016/2018) , encore que le montant de l’endettement extérieur qui grâce aux remboursements par anticipation est faible. Le divorce entre les objectifs et les moyens de réalisation (faiblesse des capacités d’absorption) entraîne un gaspillage des ressources rares, avec une mauvaise gestion que l’on voile par de l’activisme et sans bilan réel,(comme la règle des 49/51%), une fuite en avant dans des projets non maturés, ensuite mal faits, souvent réévalués expliquant le faible taux de croissance non corrélée à l’importance de la dépense publique (moyenne de 3% entre 2010/2018). Or le taux d’emploi et donc la baisse du taux de chômage, tenant compte de la pression démographique (arrivée chaque année de 350.000/4500.000 de demandes d’emplois additionnelles qui s’additionnent au stock du taux de chômage actuel sous estimé, surtout le segment féminin) est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité. On ne peut assister à une baisse du taux de croissance et paradoxalement affirmer que le taux de chômage diminue ou que le pouvoir d’achat augmente, amplifié par la concentration excessive des revenus au profit d’une minorité rentière et non d’entrepreneurs mus par la création de richesses. D’où l’importance d’un discours de vérité, rien que la vérité évitant tant de verser dans l’auto- satisfaction, renvoyant à une autre culture d’Etat et donc de la mise en place de mécanismes transparents que la sinistrose. De 1999 à 2018, contrairement à certaines analyses malveillantes, n’oubliant jamais la destruction massive de l’économie 1990/1999 sans compter le traumatisme de la population à d’importantes réalisations. Ceux qui affirment que rien n’a été réalisé depuis l’indépendance politique et durant la période 2000/2018 versent dans le dénigrement politique car qu’était objectivement l’Algérie entre 1963/1999 et entre 2000/2018? Nous avons assisté incontestablement à bon nombre de réalisations notamment : dans les infrastructures notamment les routes, l’eau ( Oran et bon, nombre de villes étaient alimenté en 2000 avec de l’eau salé) , dans l’intensification des branchements de l’électrification-gaz, dans la construction massive de logements, les infrastructures hôtelières malgré le bas niveau des prestations et un prix élevé par rapport au pouvoir d'achat moyen, le tourisme devant devenir un levier stratégique les télécommunications également avec des prestations moyennes , la santé, malgré une relative détérioration et la construction dans l’éducation malgré la baisse du niveau ,le développement indéniable de l’agriculture malgré la hausse des prix , la création de certaines unités industrielles dont la dynamisation du secteur privé mais avec incohérence nécessitant sa réorganisation, une répartition du revenu national certes pas égalitaire mais garante de la stabilité sociale posant d’ailleurs la problématique des subventions non ciblées intenables dans le temps renvoyant à la nécessaire transition énergétique. Mais il faut reconnaître une non maîtrise de la gestion avec des surcoûts exorbitants et l’urgence de corriger l’actuelle trajectoire qui a atteint ses limites posant la problématique de la refondation de l’Etat.
2.-La prospérité ou le déclin des civilisations de l’Orient et de l’Occident avec ce brassage des cultures à travers le temps, ont montré qu’il ne s’agit pas de renier les traditions positives qui moulées dans la trajectoire de la modernité, peuvent être facteurs de développement : l’expérience du Japon, de la Chine, de l’Inde et de bon nombre de pays émergents l’attestent car un peuple sans sa culture est comme un peuple sans âme. Or, l’absence d’une élite organique agissante en Algérie capable d’élaborer des idées structurantes et peser par ses analyses sur les tendances et les choix majeurs qui fondent et marquent le lien social se fait cruellement sentir. Ce vide culturel a des incidences sur la dé- crédibilisation de la politique ce qui réduit l’influence des partis politiques qui avec la tendance actuelle de leur discours risquent d’être disqualifiés. Mais au- dessus de tout, l’Algérie reste un pays dynamique, plein de vitalité, qui se cherche et cherche sa voie. Un processus de mutations internes est en train de se faire, par une certaine autonomie qui annonce de nouvelles mutations identitaires - pas celles qu’on croit, mais celles qu’on soupçonne le moins qui s’imposeront. Les Algériens veulent vivre leurs différences dans la communion et non dans la confrontation que leur imposent les idéologies réfractaires et en tout point de vue fragmentaires d’où l’importance de la réconciliation nationale, la paix étant un facteur déterminant ce qui ne signifie en aucune manière oublier mais de tirer les leçons du passé récent afin de forger positivement notre avenir commun. Nous devons devenir des citoyens qui se respectent parce qu’ils se respectent d’abord entre eux. Un Etat doit être un Etat de droit où la hiérarchisation sociale est codifiée par des normes admises, assimilées et intériorisées. Ces normes sont d’abord le résultat d’une grande maturation historique durant laquelle l’individu ou le groupe aurait démontré par les actes ses disponibilités à servir la communauté et ce à partir de ses qualités intrinsèques et qui font l’unanimité. Si refondation de l’Etat il y a, ce n’est pas non plus des retouches techniques touchant la réorganisation bureaucratique du territoire. La refondation de l’Etat passe nécessairement par la refondation de son esprit (philosophie) et ses lois (règles) pour qu’elles deviennent un Etat droit.. La refondation de l’Etat ne doit pas être comprise comme une négation de notre identité mais comme une nécessité que les mutations et les enjeux d’aujourd’hui imposent et dépasse et de loin l’aspect technique de la politique. Elle touche en réalité le fondement de la République et les idées qui la fondent. Un Etat fort ne se mesure pas uniquement par une quelconque action sociale et économique mais aussi, par une opposition féconde capable de prendre le relais sans violence. Aussi dans le cadre de cette refondation politique, l’Algérie ne peut revenir à elle- même que si les faux privilèges sont bannis et les critères de compétences, de loyauté et d’innovation sont réinstaurés comme passerelles de la réussite et de la promotion sociale et limiter l’action de l’immoralité et de la assabia (relations tribales et de clientèles) facteurs de la décadence de toute société. En effet, l’accumulation des richesses a suivi le processus de positionnement des cadres dans les secteurs névralgiques ou même secondaires de l’économie et surtout son domaine public. C’est presque à partir de l’accumulation des richesses dans ce secteur et leur redistribution que s’est construite la structure sociale en Algérie, structuration lente non achevée d’où l’importance de certaines fonctions électives ou nominations à des postes clefs ou les candidats y voient un moyen de s’enrichir et enrichir leurs soutiens. En effet, ce genre de situation est à prendre en considération et sa a gestion consiste à entreprendre une sorte de carte généalogique de chaque espace et le gérer au cas par cas. Car toute crise à la fois économique mais également sociale et culturelle engendre les résurgences identitaires et tribales qui peuvent les conduire à un comportement conservateur néfaste au développement du pays surtout qu’à un certain temps ils ont jouit de privilèges importants qui les poussent progressivement à former des lobbys discrets, mais efficaces de blocage tant des réformes politiques qu’économiques. C’est par rapport à ces référents que s’est constitué la assabia ethnico- financière. Par ailleurs, les exigences d’un Etat fort de sa droiture et de son droit si elles constituent un outil vital pour la cohésion nationale et le destin de la nation ne doivent pas occulter les besoins d’autonomie de pouvoirs locaux qui doivent être restructurés en fonction de leur histoire anthropologique et non en fonction des nécessités électoralistes ou clientélistes. La refondation de l’Etat, pour ne pas dire sa fondation comme entité civile, passe nécessairement par une mutation profonde de la fonction sociale de la politique. Cela suppose en Algérie que le pouvoir bienfaisant inauguré comme contrat politique implicite par les tenants du socialisme de la mamelle afin de légitimer l’échange d’une partie de la rente contre la dépendance et la soumission politique et qui efface tout esprit de citoyenneté active, ce pouvoir doit céder la place à un pouvoir juste, justicier et de justice. C’est la norme du droit qui reprend sa place pour légitimer le véritable statut de la citoyenneté. Le passage de l’Etat de « soutien » à l’Etat de droit est de mon point de vue un pari politique majeur car il implique tout simplement un nouveau contrat social et un nouveau contrat politique entre la Nation (Oumma) et l’Etat (la Dawla). En réalité la question qui mérite d’être posée aujourd’hui : est ce que les pouvoirs politiques algériens successifs de 1963 à 2018 ont- ils édifié un Etat national d’abord et qu’est ce qu’un Etat national dans le cas algérien précisément car, il faut bien le rappeler, il n’y a pas d’Etat national standard mais que des équipements anthropologiques intrinsèques historiquement datés qui modèlent le système politique comme mis en relief par qu’Ibn Khaldoun
3.- La refondation de l’Etat ne saurait se limiter à une réorganisation technique de l’autorité et des pouvoirs. Elle passe par une transparence totale et une clarté sans nuance dans la pratique politique et les hommes chargés par la Nation de la faire car la gouvernance est une question d’intelligence et de légitimité réelle et non fictive. C’est dans ce cadre qu’il faille revaloriser le savoir et donc la compétence qui n’est nullement synonyme de poste dans la hiérarchie informelle, ni de positionnement dans la perception d’une rente. La compétence doit se suffire à elle-même et son efficacité et sa légitimité se vérifient surtout dans la pertinence des idées et la symbolique positive qu’elle ancre dans les corps et les acteurs sociaux. La compétence n’est pas un diplôme uniquement mais une conscience et une substance qui nourrissent les institutions et construisent les bases du savoir. Sans cela, les grandes fractures sont à venir et les tentatives de refondation de l’Etat ne seraient plus en mesure de réaliser les aspirations d’une Algérie arrimée à la modernité tout en préservant son authenticité. Car cette nécessaire refondation de l’Etat est une condition nécessaire pour la réussite des réformes institutionnelles et l’optimalisation de la dépense publique ainsi couplée avec de nouvelles formes de protection sociale, pour plus de justice sociale non antinomique avec l’efficacité économique, .impliquant plus de décentralisation à ne pas confondre avec l’avatar néfaste du régionalisme et de la déconcentration qui renforce la bureaucratisation. La vision centralisatrice jacobine annihile les créativités et la régionalisation économique est une voie salutaire pour bon nombre de pays évitant l’autoritarisme d’en haut de peu d’efficacité tant économique que sociale impliquant des institutions appropriées. Les réformes, fondement de la transition socio-économique, impliquent de saisir les tendances réelles de la société algérienne face tant aux mutations internes que mondiales., d’analyser avec lucidité les relations dialectiques réformes et les segments de la production de la rente ( Sonatrach) et celui de sa redistribution ( système financier), bouleversant des intérêts, les gagnants de demain n’étant pas forcément ceux d’ aujourd’hui. Lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s’ accroît, paradoxalement les réformes sont freinées et l’on assiste à une redistribution passive de la rente pour une paix sociale éphémère avec l’extension de la corruption et une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière. Ce couple contradictoire des forces politiques, économiques sociales défendant la rente ou les réformes explique l’instabilité juridique et le manque de cohérence et de visibilité dans la réforme globale .D’où l’importance d’ une redéfinition du nouveau rôle de l’Etat dans le développement économique et social et d’une manière claire les relations entre l’Etat et le marché qui doivent procéder d’une démarche pragmatique dont je ne citerai que quelques axes directeurs :; la production d’une culture politique participative, une communication institutionnelle efficiente, une nouvelle réorganisation institutionnelle des fonctions des ministères et des collectivités locales s’insérant au sein d’objectifs stratégiques précis, une nouvelle politique des subventions ciblées, la résolution tant du foncier industriel qu’agricole et son corollaire l’eau, une nouvelle politique salariale et du marché de l’emploi conciliant flexibilité et sécurité, une nouvelle politique par la réunification des caisses de retraite afin d’éviter leur implosion, la dynamisation du secteur privé et du partenariat public privé national et international créateur de richesses supposant un assouplissement de la règle des 49/51%, l’apport par des mesures incitatives de nos émigrés à l’étranger qui doivent impérativement contribuer au développement national, une politique clairement définie dans le temps de la transition énergétique et du nouveau modèle de consommation énergétique, une redéfinition de la politique étrangère devant reposer sur des réseaux décentralisés de la société civile et une redéfinition des missions des ambassades ( résultat en fonction de l’allocation devises) et de la défense sécurité s’adaptant aux nouvelles technologies, (réseaux de satellites- cybercriminalité) et des nouvelles mutations géostratégiques mondiales.
4.- Comme je l’ai rappelé souvent, en ce mois de février 2019 et cela ne date pas d’aujourd’hui, l’Algérie traverse avant tout une crise de gouvernance ce qui implique d’avoir une vision stratégique de l’Algérie horizon 2020/2030 du devenir de l’Algérie. L’Algérie a toutes les potentialités, pour dépasser les tensions budgétaires actuelles mais pour paraphraser les militaires devant s’attaquer à l’essentiel et non au secondaire afin de ne pas se tromper de cibles. Il existe une loi en sciences politiques : 20% d’actions bien ciblées ont un impact de 80%. Mais 80% d’actions mal ciblées ont un impact seulement de 20%. Espérons comme je l’ai suggéré déjà en 2016 lorsque j’ai été invité comme personnalité nationale au moment de la révision de constitution, un large front social tolérant les différences, personne n’ayant le monopole du patriotisme à ne pas confondre avec le chauvinisme nationaliste raciste, une grande conférence nationale pour tracer les perspectives futures de l’Algérie, proposition que j’ai réitéré le 26 novembre 2014 devant le premier ministre de l’époque et les membres du gouvernement lors d’une conférence nationale au club des Pins. Je me félicite que cette proposition ait été retenue par la suite tant par les partis du pouvoir que de l’opposition ( voir nos différentes analyses entre 2009/2018 sur l’urgence d’un front national anti- crise www.gogle.com) . Mais pour éviter les susceptibilités et les guerres de leadership de certains partis, au détriment de l’intérêt général, cette conférence, souhaitable après l’élection présidentielle, devrait être chapeauté par un collège restreint de sages « indépendants » au sein d’une institution neutre sous le haut patronage du président élu. Et comme annoncée par son Excellence Mr le Président de la République le 10 février 2019, je le cite : « rassemblant toutes les forces politiques, économiques et sociales de la Nation consacrée à la concrétisation du consensus sur les réformes et les changements que notre pays devra engager en vue d'aller plus loin dans la construction de son devenir et de permettre à nos concitoyens de continuer à vivre ensemble, de mieux en mieux, dans la paix et la prospérité ». Pour dépasser l’entropie, et trouver des solutions réalistes, il s’agit de réaliser un bilan serein de tout ce qui a été réalisé et ce qui reste à faire pour corriger les erreurs du passé et ce par un langage de vérité loin de toute sinistrose, une visibilité et cohérence dans la démarche des réformes et une nette volonté politique de changement. Nous devons privilégier les intérêts supérieurs du pays et faire taire les ambitions personnelles et réaliser les réformes dont le fondement est le retour à la confiance sans laquelle aucun développement n’est possible. Plus on diffère les réformes institutionnelles et micro-économiques, plus on épuisera les réserves de changes. C’est seulement dans ce cadre de dialogue productif, que je pense fermement que l'Algérie a des ressorts pour surmonter la crise multidimensionnelle actuelle .C’est une entreprise d’envergure consistant principalement :à réorganiser le champ de l’information et de la communication pour plus de concurrence car l’information en ce XXIème siècle n’est plus le quatrième pouvoir mais le cœur du pouvoir même ; réorganiser le mouvement syndical et associatif dont la promotion de la femme signe de la vitalité de toute société ; la réforme de la justice par l’application et l’adaptation du Droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international ; adapter le système éducatif, centre d’élaboration et de diffusion de la culture et de l’idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays ; la révision du foncier dans l’agriculture et une nouvelle politique de gestion de l’eau, cette or bleu qui risque de faire l’objet de guerres fratricides durant le XXIème siècle et concernant d’ailleurs tous les continents mais particulièrement l’Afrique (le cas des eaux du Nil qui traverse plusieurs territoires pour l’Afrique est à méditer) ; la réforme du système financier qui est un préalable essentiel à la relance de l’investissement public, privé national et étranger, les banques publiques et privées étant au cœur d’importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l’ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente. La réforme du système financier est considérée, à juste titre, comme l’indice le plus probant de la volonté politique de l’Algérie d’ouvrir ou non l’économie nationale à la libre entreprise.
5.- L'Algérie a besoin pour sa crédibilité nationale et internationale, de tensions géostratégiques au niveau de la région et des tensions budgétaires inévitables entre 2019/2020/2025 de rassembler tous ses enfants dans leur diversité et non de nous diviser. Il faut impérativement faire taire nos divergences et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie nécessitant un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société afin de stabiliser le corps social. Pour l’Algérie, la gestion volontariste depuis l’indépendance, les enjeux de pouvoir internes, la crise économique, sociale et culturelle et, enfin les contraintes externes de plus en plus pesantes ont abouti à des changements, menés parfois à la hussarde, qui ont révélé une réalité bien amère : l’absence dramatique d’une véritable stratégie nationale d’adaptation à ce phénomène total et inexorable qu’est la mondialisation. La conjonction de facteurs endogènes et exogènes et l’intervention massive – parfois directe et par moment insidieuse – d’acteurs internes et externes- a abouti à une transition qui se traîne en longueur depuis des décennies et non pas seulement pour la période actuelle. Car depuis fort longtemps et pas seulement durant la période actuelle, l'Algérie semble chavirer un moment et reprendre avec hésitation ses équilibres un autre moment. Il ne s'agit pas de renier les traditions positives qui moulées dans la trajectoire de la modernité, peuvent être facteurs de développement. La refondation de l’Etat et la réussite des réformes passent par un nouveau mode de gouvernance dont le fondement est la liberté au sens large pour une société participative et citoyenne tenant compte de notre anthropologie culturelle historiquement datée comme en témoigne les différents cycles de civilisations depuis que le monde est monde. Cela renvoie à une vision stratégique globale, l’histoire devant être intégrée (le devoir de mémoire) où le Politique, l’Economique, le Social et le Culturel , sont inextricablement liés au sein d’un univers de plus en plus globalisé, où les grands espaces socio-économiques dominent, impliquant forcément l’intégration du grand Maghreb, au sein de l’espace méditerranéen et africain impliquant une révision de notre politique étrangère où en ce XXIème siècle les réseaux de la société civile deviennent prépondérants, basés sur la maîtrise des innovations technologiques , la révolution dans le domaine de l’information et le contrôle des circuits commerciaux et financiers. Avec cette préoccupation majeure en ce XXIème siècle, le défi écologique qui nous impose un changement profond dans les deux prochaines décennies de notre mode de production et de consommation si l’on veut éviter un désastre planétaire qui touchera en premier lieu les pays les plus pauvres et donc l’Algérie qui est fortement interpellé. En bref, l’Algérie acteur stratégique au niveau de la région, a besoin de paix et de sécurité qui interpelle également nos partenaires étrangers, car toute déstabilisation aurait une répercussion régionale (voir nos interviews in American Herald Tribune-USA- 26/12/2016 et 11/08/2018 et Africa-Presse, Paris en trois parties 08/09/10 aout 2018). Mais la stabilité est conditionnée par de profondes réformes permettant un développement durable. Il s'agit là de l'unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différence et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire le destin exceptionnel que nos glorieux aînés de la génération du 1er Novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux. J’ose espérer un avenir meilleur pour mon pays fondé sur un Etat de Droit, plus de tolérance et le renforcement du dialogue productif, loin de tout extrémisme, rassemblant tous les algériennes et algériens. En bref, comme démontré au cours de cette brève analyse, faxe aux inévitables tensions budgétaires et les enjeux géostratégiques 2019/2024, la réussite de la conférence proposée par le Président de la république doit reposer, sur quatre axes : rassemblement, refondation de l’Etat, démocratisation et réformes économiques [email protected]
Références-
Sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul : bilan du processus d’industrialisation 1965/1978 Ministère Industrie- Energie assisté de 15 experts –Alger
- 6 volumes 680 pages- audit sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul pour le comité central du FLN 1980 8 volumes 9200 pages « réformes et place du secteur privé au sein de l’économie nationale
- Ouvrage collectif sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul « Les enjeux de l’Algérie : réformes et démocratie » 2 volumes Casbah Edition Alger- 2005 (520 pages)
-Interview du Pr Abderrahmane Mebtoul- au quotidien gouvernemental Ech Chaab samedi 15 décembre 2018 « réformes et un large front social anti -crise »
-interview 28 décembre 2017 à American Herald Tribune’58 pages) et au site français la tribune .fr mars 2017 « toute déstabilisation de l’Algérie, un impact négatif sur le bassin méditerranéen et l’Afrique »
.-Intervention A l’American Herald tribune 11 aout 2017 « Dr. Abderrahmane Mebtoul: “Algeria Still Faces Significant Challenges » - ( 13 pages)
-Les axes de la relance socio-économique de l’Algérie face à la mondialisation 2014/2020/2030 : bonne gouvernance, valorisation de la connaissance - embrassant le domaine international national et les politiques sectorielles audit réalisée pour le premier ministère / volumes 900 pages sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul assisté de 20 experts-
-débat d'une heure à la radio publique chaîne une avec le Pr A. Mebtoul 27 janvier 2019 ou il a appelé à la tenue d'une conférence nationale après l'élection présidentielle