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La présidence maintient sa feuille de route

28-05-2014 19:45  Rafik Benasseur

Beaucoup d’acteurs politiques ont publiquement demandé au président de la république de reporter à plus tard les consultations en prévision de la révision constitutionnelle.

Sonnés par la teneur des propositions faites par la présidence qui sont aux yeux de la majorité des partis en deçà des attentes, ils étaient nombreux à souhaiter que le pouvoir révise sa copie et se donne le temps qu’il faudra. On sait désormais qu’il n’en sera rien. Le président a décidé de foncer, droit dans ses bottes, vers ces consultations qu’il va lancer dès le 1er juin prochain sous les auspices de Ahmed Ouyahia.

Le communiqué de la présidence de ce mercredi a le mérite de trancher la question. Il n’y aura ni report ni changement de cap. De fait, le pouvoir met les boycotteurs devant leurs responsabilités en leur signifiant qu’il va faire ses consultations avec ou sans eux.

Après l’élection présidentielle, ces consultations d’Ouyahia constituent le deuxième acte controversé que s’apprête le pouvoir à effectuer. A l’arrivée, il y aura d’un côté un ballet de personnalités et de partis à la présidence pour aller discuter avec Ouyahia et de l’autre un groupe de partis qui vont se réunir le 10 juin pour une transition démocratique.

Jouer carte sur table

Deux logiques politiques qui vont s’affronter à distance sans pouvoir, à priori se rencontrer compte tenu de leur volonté de camper sur leurs positions respectives. L’été promet décidément d’être très chaud sur le terrain politique à plus forte raison en plein mois de Ramadan.

Dans un effort de transparence sans doute motivé par le souci de crédibiliser sa démarche, la présidence promet que ces rencontres seront «rapportées quotidiennement par les organes publics de presse qui en assureront la couverture». Mieux encore, la présidence de la République publiera hebdomadairement un communiqué faisant le point des rencontres tenues durant la semaine concernée », selon son communiqué.

Un effort de transparence qui n’a pas été observé quand Bensalah avait piloté les mêmes consultations en 2011. Mais le contexte a changé et le pouvoir semble aujourd’hui disposé à lâcher un peu du lest et ne va sans doute pas se limiter à sa pâle copie de la révision constitutionnelle qu’il a rendu public. C’est peut être une façon de signifier qu’il jouera franc jeu cette fois quitte à faire oublier sa première mouture, tout en préservant les intérêts du régime.



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