La marche qui devrait avoir lieu dimanche à Tizi Ouzou pour commémorer le 34ème anniversaire du printemps berbère devrait être un grand moment de paix et de recueillement. Après le sacrilège commis la semaine dernière par des policiers indignes qui ont abusé de leur matraque et que la DGSN a fort heureusement suspendu de leurs fonctions en attendant les conclusions de l’enquête, les militants de la cause amazighe devraient reprendre leur calme.

Ils devraient donner aujourd’hui une belle leçon d’une Kabylie unie dans le souvenir de ce jalon du mouvement d’émancipation citoyenne en Algérie que fut le 20 avril 1980. Il ne sert à rien de revenir sur cette détestable bastonnade du 20 avril dernier qui a vu des policiers en tenue et en civil s’acharner sur un malheureux manifestant qu’ils ont roué de coups.

Un moment ignoble qui a choqué beaucoup d’algériens. La vidéo amateur qui a immortalisé cette haine a fait le tour du monde. Forcément, elle donne une pitoyable image de la police algérienne et sa «gestion démocratique des foules» clamé et réclamée par le général major Hamel.

Il est heureux de savoir que les autorités aient décidé d’autoriser cette marche et de l’encadrer pour éviter les débordements au lieu de la réprimer. C’est une façon de laver l’affront de l’autre jour et de réparer une grave violation des droits de l’homme dont se sont rendus coupables les fauteurs de troubles.

C’est aussi une manière pour la DGSN de se laver les mains contre le comportement odieux de certains de ses éléments qui sont gravement sortis de ses rangs. Finalement cette manifestation d’aujourd’hui devrait être la fête pour tout le monde.

Les marcheurs vont pouvoir se réconcilier avec la rue qui a porté la revendication Amazigh. Et la police aura une belle occasion de marquer ses distances à l’égard de ceux qui ont cassé les cotes de jeunes manifestants. C’est comme cela, et comme cela seulement que le printemps (Amazigh) redeviendra beau. Même blessé.