Ali Benflis, le candidat malheureux à l'élection présidentielle a assurément passé la plus mauvaise nuit de sa carrière.

Croyant à sa bonne étoile, sûr de sa victoire, devenant arrogant au fil des jours, il affichait dans ses meetings un visage ulcéreux, prenant la grosse tête, il était pratiquement sur un nuage.

Ali Benflis et ses partisans étaient tellement en dehors de la réalité politique qu’ils ne semblent même pas avoir intégré l’idée qu’il puissent ne pas gagner. Mieux encore, cette élection était pour eux imperdable. Perdre ce serait comme rater un éléphant dans un couloir !

Dure était la chute ce jeudi 17 avril, vers 21 heures, lorsque ses observateurs dans les bureaux de vote remontaient au fur et à mesure les résultats du scrutin provenant des différentes wilayas du pays et qui indiquaient tous que Abdelaziz Bouteflika était largement en tête.

Vers 21h30, la défaite est quasiment certaine et la déroute plus que probable. Abasourdi, incapable de supporter sa défaite, Benflis convoque une conférence de presse mais une heure après fait marche arrière et annule son point de presse.

Vers 22 h, il se réunit avec son staff de campagne et décide de faire une simple déclaration. Devant ce cruel revers électoral, et au lieu d'analyser les faiblesses de sa stratégie électorale, ses erreurs, ses carences... non !  il va crier au loup et adopter la posture de la victime de la fraude pour s'attirer des oreilles compatissantes ici et ailleurs.