Un ami, qui devait renouveler, il y a quelques années, sa carte de résident en France, s’était rapproché des services compétents de la bonne ville de Paris. Dans un bureau à l’atmosphère assez glaciale, il s’est retrouvé face un à fonctionnaire bourru qui lui a fait subir un interrogatoire en règle, lui a demandé notamment ce qu’il faisait dans la vie ? «Je suis chercheur» a répondu mon ami. «D’accord ! Et vous cherchez quoi, Monsieur ?» lui a alors rétorqué le fonctionnaire d’un air impassible. 

Chercher quoi ? Bonne question, mon amiral ! Selon le jargon de l’organisation internationale OCDE, «un chercheur est un spécialiste travaillant à la conception ou à la création de connaissances, de procédés, de méthodes et de systèmes nouveaux et à la gestion des projets concernés». Vaste programme ! Mais peut-être, un chercheur, c’est tout simplement un chasseur de sens, de beauté et de sublime, une sorte «d’illuminé» qui essaie de dérober une étoile dans la nuit, un dénicheur de ce qui est nouveau et rare, un enfant étonné et ébloui qui regarde par le trou de la serrure de la vie. 

Auguste Renoir, le grand peintre impressionniste, parti en Méditerranée pour tenter de renouveler son inspiration, a confié à son marchand d’art auquel le rattachait une vieille complicité : «Je suis dans la maladie de la recherche». Renoir qui a la fin de sa vie, après des années d’efforts et après avoir peint un tableau dont il était plutôt fier, a eu ces mots fabuleux : «Je crois que je commence à y comprendre quelque chose». Mais ce genre de «guérison» miraculeuse, heureusement, n’arrive pas souvent !