Nombreux sont les observateurs à dire que la rencontre de la délégation du MSP conduite par son président, Abderrazak Mokri avec Ahmed Ouyahia n’est rien d’autre qu’une rencontre d’un chef de parti avec celui d’un autre et se demandent si Mokri s’est rendu compte qu’il n'a été reçu en réalité que par le secrétaire général par intérim du RND.

Le lieu de la rencontre mis à part, celle-ci reste, en effet, une rencontre entre les chefs respectifs du RND et du MSP, qui aurait dû parfaitement se tenir au siège du RND. Ayant accepté le principe, il aurait été plus séant et logique, que Abderrazak Mokri aille rencontrer le secrétaire général du parti FLN que préside à présent le Président de la République.

Aussi, des observateurs s’interrogent-t-ils pourquoi le chef du MSP n’a-t-il pas récusé Ahmed Ouyahia pour incompatibilité flagrante entre sa qualité de chef de parti et sa fonction à la Présidence. En ne le faisant pas, Mokri donne à penser qu’il considère légitime le procédé dont il a été usé avec lui. Ainsi, il aura reconnu à Ouyahia même le droit de se recevoir lui-même lorsque viendra le tour du secrétaire général du RND de demander audience au Président de la République.

D’autres commentateurs de la rencontre en question ont simplement conclu que les prochains chefs de parti consentants et passifs, comme Mokri, pourront aller directement voir Ouyahia au siège du RND et s’économiser la peine de faire une demande d’audience écrite au Président et d’en attendre la suite réservée et que le chef du RND, directeur de cabinet, aurait dû faire montre de sa probité morale et de la loyauté dont il se targue envers le Président de la République en se récusant de lui-même.