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La grosse inquiétude de Louisa Hanoune

07-02-2014 19:31  Rafik Benasseur

Les déclarations incendiaires de Amar Saadani contre le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) et son chef, le général de corps d'armée, Mohamed Médiène alias Toufik,  continuent de provoquer une vague de réactions aussi indignées les unes après les autres.

La nouveauté ce week-end c'est que les dénonciations émanent des acteurs politiques plus au moins proches du cercle présidentiel. Amara Benyounes, un proche de Said Bouteflika, chef du MPA et néanmoins ministre de l'industrie a ainsi volé au secours de l'Armée et du DRS en dénonçant des propos «mensongers » «irresponsables» et «gravissime» de son homologue du FLN.

Amara Benyounès a ainsi clairement choisi son camp en faveur du général Toufik alors qu'il est connu pour être un fidèle supporter du quatrième mandat. Mais le coup de sommation le plus retentissant est à mettre à l'actif de Mme Louisa Hanoune.

Dans une conférence de presse qu'elle a animé aujourd'hui, la première responsable du parti des travailleurs a tiré à boulets rouges contre Amar Saadani qu'elle accuse implicitement de vouloir mettre le pays à feu et à sang. «Notre pays traverse la plus grave crise politique de son histoire, une crise plus grave que celle de l'été 1962, car, ce sont l'intégrité et la stabilité de l'Etat-nation qui sont cette fois visées», a déclaré Mme Hanoune, en clôture de la réunion du Secrétariat du Bureau politique du parti.

Pour Mme Hanoune la situation politique "ne tolère pas davantage de provocations». Bien qu'elle ait évité de le citer nommément, Louisa Hanoune parle sans doute de Amar Saadani. Et de mettre le doigt sur la plaie : «Face à cette situation d'une extrême gravité qui accentue le flou et les suspicions autour de la prochaine présidentielle, notre parti ne saurait ne pas réagir» , a-t-elle dit.

Et d'ajouter à propos de Bouteflika que «si son état de santé le lui permet, cela ne devrait pas être problématique».

La crise est pire que celle de l'été 62

Pour autant Louisa Hanoune se montre plus que jamais inquiète estimant que la situation politique qui prévaut actuellement, ne saurait rester «sans conséquences et dépassera le cadre national, tant elle implique des "risques d'intervention étrangère». Elle en veut pour preuve la mesure introduite par le Conseil constitutionnel consistant en l'obligation pour les candidats à la candidature de présenter la liste des signataires. Une disposition qu'elle a qualifiée d'«étrangeté».

La responsable du PT a par la suite mis les pieds dans le plat en affirmant "certains partisans du quatrième mandat sont prêts à mettre le pays à feu et à sang pour préserver leurs privilèges et les élargir». Une pique assassine en direction de Amar Saadani qui a eu l'outrecuidance de s'attaquer au DRS et son chef mais aussi à Amar Ghoul et consort qui s'agitent pour valider le quatrième mandat.

Par ailleurs, et dans ce concert de dénonciations des propos de Saadani, le chef du parti  MNE et l'ex responsable du MSP Ahmed Dane, ont manifesté leur soutien l'Armée et relevé l'irresponsable du chef du FLN.



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