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La grève des boulangers largement suivie

23-04-2013 16:00  Abbès Zineb

La grève des boulangers "une journée sans pain"a été massivement suivie mardi, selon le syndicat de cette corporation. "C’est du 90% dans certaines wilayas"ajoute t-on de même source même si un service minimum a été assuré pour ne pas pénaliser le citoyen. Et ce n’est pas du tout de gaité de cœur que les boulangers ont opté pour ce moyen de revendication ultime.

Le ministère de tutelle ne leur a pas laissé le choix, face à la sourde oreille qu’il fait face à leurs revendications qu’ils qualifient de"légitimes". La revendication phare porte sur le prix du pain qui n’a pas bougé depuis exactement 1996.

Bientôt vingt ans ! Selon M. Hentour, président du syndicat des boulangers affilié à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), "les boulangers sont ruinés, beaucoup son en faillite, d’autres ont mis la clé sous la porte, faute de pouvoir rembourser leur dettes contractées auprès des banques".

Pour eux, une augmentation du prix de la baguette de pain est plus qu’indispensable. Actuellement chez le boulanger, le pain normal est vendu à sept dinars, chez les revendeurs entre 8 et 10 dinars.

Mais le boulanger n’a pas le droit de changer de prix, sous peine de se voir traduire en justice par les services des impôts pour non respect de la réglementation en vigueur.

Le syndicat des boulangers et le ministère du commerce ont mis en place une commission technique conjointe pour évaluer le prix du pain.

Cette étude, prenant en considération, les charges, les intrants (farine, levure , eau, électricité, entretien des machines) et avec la subvention de l’Etat, fait ressortir que le prix de revient de la baguette est de 11,72 dinars. Autrement dit les boulangers travaillent à perte.

Certains, pour continuer à exister ont recours à la viennoiserie ou à la pâtisserie, sans que l’activité ne soit portée sur le registre de commerce.

"Nous sommes obligés de tricher" reconnait un boulanger pour qui "c’est une question de survie". C’est que le ministère du commerce est convaincu de l'argumentaire des boulangers et qu’une augmentation est nécessaire. Mais les pouvoirs publics qui ont leur logique ont peur de toucher au prix du pain, un produit symbolique qui réveille aussi de vieux souvenirs liés à "la révolte du pain" connue par certains pays.



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