La France a perdu son triple A auprès de l'agence de notation financière Fitch Ratings, la seule des trois grandes qui lui accordait encore ce sésame attribué aux premiers de la classe, selon un communiqué publié vendredi.
La France est désormais rétrogradée à AA+, soit la deuxième meilleure note dans l'échelle d'évaluation de la troisième agence de notation mondiale.
A cette note est assortie une perspective stable, indiquant que Fitch n'envisage pas de la toucher dans les deux années à venir, est-il précisé dans le texte.
Le ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a pris acte vendredi soir de cette décision et a réaffirmé que la stratégie du gouvernement est la bonne.
La dette française est parmi les plus sûres et les plus liquides au sein de la zone euro, bénéficiant de taux historiquement bas, preuve de la confiance réaffirmée des investisseurs. Cette confiance renforce la conviction du gouvernement que sa stratégie est la bonne, a indiqué M. Moscovici dans un communiqué.
L'agence Fitch explique sa décision par les incertitudes qui planent sur les perspectives de croissance du pays, ce qui ne donne pas beaucoup de marges de manoeuvre au gouvernement pour atteindre ses objectifs de consolidation budgétaire.
Elle cite les interrogations persistantes à court et moyen termes sur l'évolution de la production, du chômage et du déficit de l'État. D'autant plus que l'agence souligne avoir des divergences avec le gouvernement sur les prévisions de croissance.
Fitch dit prévoir une contraction de l'économie française de 0,3% en 2013 puis une croissance de 0,7% en 2014 et de 1,2% en 2015, alors que le gouvernement français s'attend lui à une croissance de 0,1% en 2013, 1,2% en 2014 et 2% en 2015 et 2016.
Cette divergence dans les prévisions explique la différence entre l'estimation du ratio de dette sur PIB réalisée par l'agence et les chiffres officiels, souligne Fitch.
Fitch souligne aussi ses différences avec le gouvernement français sur les prévisions de déficit budgétaire. Elle prévoit un déficit au-dessus de 3% du PIB jusqu'en 2014, avant de diminuer à 1% du PIB en 2017, à la fin du mandat du président François Hollande. Le gouvernement prévoit, lui, un déficit de 2,9% du PIB diminuant à 0,7% à ces mêmes dates. (Afp)