Va-t-on en finir avec le Baccalauréat aux résultats préalablement fixés par la tutelle sans tenir compte du niveau des élèves voire même des places pédagogiques disponibles à l’université ?
Il y a tout l’air de croire cette fois que les ministres de l’éducation et de l’enseignement supérieur soient décidés de mettre fin à cette pratique odieuse qui a faussé tous les paramètres d’évaluation Benghebrit et son collègue Hadjar nous donnent en tout cas la raison de croire que le baccalauréat qui a perdu de sa valeur depuis la politique des "quotas" sous Benbouzid, va retrouver ses lettres de noblesse.
C’est du moins ce qu’ils ont laissé entendre en marge de l’installation aujourd’hui du Comité sectoriel permanent de la recherche scientifique et du développement technologique dans le domaine de l’éducation.
La ministre de l’éducation a rassuré les élèves et leurs parents, expliquant que seuls les cours dispensés jusqu’à la date de l’arrêt des cours des classes de terminale seront concernés par les épreuves de l’examen du baccalauréat.
Son collègue de l’enseignement supérieur, Tahar Hadjar a carrément exclu que le taux de réussite au Bac soit arrêté par son département avant de connaître les résultats officiels.
On fait les comptes après
"La question du taux de réussite au bac n’est pas du ressort d’un quelconque ministre mais plutôt dépend des efforts des élèves candidats à cet examen"a-t-il tranché. "Ni moi ni la ministre de l’éducation ne décident de fixer le taux de réussite au Bac", devait il ajouter.
C’est la première fois que les algériens entendent un tel discours de la part d’un responsable de l’éducation ou de l’enseignement supérieur.
Durant le long règne de Benbouzid, avant même le début des épreuves, un taux de réussite, assez souvent, gonflé est annoncé officiellement. Même au plus fort des grèves cycliques qui atteint quasiment trois mois de l’année scolaire, la «règle» a été scrupuleusement respectée.
Exit la norme Benbouzid
Alors que le niveau des élèves a entamé sa chute depuis plus d’une décade, accompagné d’une dépréciation substantielle du baccalauréat dans l’échelle des valeurs, le département de Benbouzid annonçait de manière insolente des taux de réussite ronflons oscillant entre 40 et 70% !
Au-delà du niveau très terre à terre des sujets d’examen comparables à ceux de l’examen de 6ème des années 80, cette "glorieuse" période de Benbouzid s’est distinguée par la démocratisation du copiage et de la triche parfois avec la protection des… surveillants !
C’est comme cela qu’on a eu un Bac "El Hemla" (inondations de Bab El Oued en 2001), un Bac "Zenzela" (séisme de Boumerdes en 2003), un Bac "Mossalaha Watania en 2005").
A chaque événement tragique qui a endeuillé la nation, Benbouzid s’est chargé de réchauffer l’émotion nationale en levant la barrière du Bac aussi haut que possible pour faire passer le maximum de candidats et booster ainsi le moral national.
Quant à la qualité, ce n’était pas forcément une exigence pédagogique et éthique dés lors que le Baccalauréat devait remplir surtout une fonction politique.
C’est dire que l’engagement du duo Hadjar-Benghebrit donne un peu d’espoir que ce prestigieux examen puisse retrouver son clinquant comme au bon vieux temps de l’ancienne école où le mérite était le seul critère qui valait.