Les traditionnelles célébrations du 1er mai, journée internationale du travail, se déroulaient mercredi dans le monde dans un climat tendu marqué par des défilés et des manifestations, notamment pour dénoncer l'austérité et les conditions de travail, notamment après l'effondrement d'un immeuble au Bangladesh faisant des centaines morts parmi les ouvriers du textile.
Des dizaines de milliers de travailleurs ont envahi les rues de la capitale du Bangladesh Dacca et d'autres villes pour exprimer leur colère après la mort il y a une semaine de plus de 400 ouvriers dans l'effondrement d'un immeuble abritant des ateliers de confection près de la capitale.
Outre les victimes, 149 personnes étaient toujours portées disparues, selon une liste dressée par des responsables locaux avec l'aide de proches. Les protestataires remontés contre les conditions de travail, dans ce pays qui fait a du textile son industrie phare, réclament que justice soit faite.
Plusieurs milliers de manifestants brandissaient des banderoles et des drapeaux rouges appelant à pendre "les tueurs" et "les propriétaires d'ateliers". A ce jour, sept personnes ont été arrêtées et poursuivies pour homicide involontaire.
Les conditions de travail pointées du doigt
Cette catastrophe a relancé la polémique sur les conditions de travail dans l'industrie textile du Bangladesh qui fournit les firmes occidentales, avides de gains immédiats et à moindre coût.
L'Organisation internationale du travail (OIT) a lancé un appel aux autorités du Bangladesh et aux partenaires sociaux de ce pays pour qu'ils aident à créer des "lieux de travail sûrs". L'Union européenne (UE) a exprimé son inquiétude concernant les conditions de travail, notamment en matière de santé et de sécurité, appelant les autorités du Bangladesh à "agir immédiatement" pour faire respecter les normes internationales de sécurité et de santé dans les usines du pays.
De son côté, le pape François a condamné mercredi le "travail d'esclave" des victimes de l'effondrement du bâtiment au Bangladesh, réclamant plus de "justice sociale" et dénonçant le "profit égoïste".
L'austérité en Europe décriée
La fête du 1 mai intervient cette année notamment en Europe sous le signe de l'austérité et des restrictions budgétaires touchant de plein fouet beaucoup d'Européens, notamment les ménages alors que la courbe du chômage ne cesse d'augmenter. En Espagne, l'un des pays du continent européen le plus touché par la crise, plusieurs milliers de manifestants ont marché dans la journée à Madrid, pour la défense de l'emploi et contre l'austérité.
Plusieurs affiches brandies lors de la manifestation proclamaient, "6.200.000 chômeurs, non à l'austérité", "Plus de démocratie, moins d'austérité", ou encore "Cette austérité ruine et tue". A l'occasion de cette journée, les deux grands syndicats du pays UGT et Comisiones obreras (CCOO), ont appelé à manifestations pour réclamer "un changement radical dans les politiques économiques" et dénoncer les mesures d'austérité imposées par l'UE.
En Grèce, pays pauvre de l'Europe, quelque 13.000 personnes, se sont rassemblées à Athènes et Thessalonique pour exprimer leur rejet de l'austérité et la politique de rigueur imposée par les créanciers. Une grève générale était également observée notamment dans les secteurs de la santé et les transport.
Parallèlement en Turquie, des heurts entre la police et des dizaines de manifestants à Istanbul dans le quartier de Besiktas qui mène vers la place de Taksim, et quelque centaines de manifestants, réunies a l'appel de partis de gauche et de syndicats, ont riposté par des jets de pierre. Le gouvernement turc a décidé d'interdire le rendez-vous du 1er mai sur la place Taksim, jugeant que le chantier engagé en novembre dernier pour en détourner la circulation automobile empêchait d'assurer la sécurité des dizaines de milliers de manifestants. (Agences)