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La Fatwa salutaire de Mohamed Aissa

23-12-2014 14:02  Rafik Benasseur

Enfin ! Sommes-nous tentés d’écrire après la réaction vigoureuse du ministre des affaires religieuses, Mohamed Aïssa à la «fatwa » meurtrière de Hamadache contre Kamel Daoud à la faveur d’une sortie médiatique au Forum El Moudjahid.

En bon ministre qui maitrise parfaitement son sujet, Mohamed Aissa a d’abord détruit la qualité de mufti à cet individu qui n’a ni talent ni qualification religieuse. « Je ne perçois pas l’appel fait par cet individu (Hamadache Zeraoui) sur sa page facebook comme étant une fatwa, qui est par définition, un avis religieux qui émane d’une autorité religieuse. Je ne retrouve la trace de Zeraoui ni dans les universités des sciences islamiques en Algérie, ni au sein desétablissements de formation des imams, ni parmi les imams que compte le ministère ».Un cinglant désaveu religieux à ce prétendu imam qui a pollué la Toile par son indigne appel au meurtre contre l’écrivain Kamel Daoud. Désormais ce fumeux Hamadache n’a aucune couverture religieuse et encore moins institutionnelle à ses délires moyenâgeux. Aussi, le ministre dont il convient de saluer ici le courage et la probité intellectuelle, a osé dire crûment ce qu’il pense de l’appel au meurtre de Hamadache.

«Il s’agit d’un dérapage très dangereux dans un contexte général dans lequel l’Algérie est en train de défendre un Islam dans sa valeur absolue, un Islam qu’on veut ternir l’image et qualifier de terrorisme. Nous déployons des efforts énormes en Algérie et avec toutes les autorités qui partagent avec nous cette préoccupation et qui subissent cette radicalisation rampante du discours religieux ».

Paroles de sage

Tout est dit dans ce propos plein de bon sens de Mohamed Aissa qui, il y a quelques jours, a prononcé un retentissant serment du vendredi à la Mosquée de Paris, qui a été considérée comme un hymne à l’amour et la coexistence pacifique entre les cultures et les religions.C’est donc tout à son honneur d’avoir si énergiquement remis à sa pitoyable place ce «cheikh» qui prêche la haine et le lynchage de son compatriote.Mohamed Aissa n’a pas peur des mots quand il a dénoncé un dérapage dangereux parce que ç‘en est vraiment un.

L’Islam de nos ancêtres, celui de Cordoue pour lequel aime se référer le ministre n’appelle pas au meurtre. Il prêche plutôt l’amour, le partage et la solidarité. C’est pourquoi Hamadache et consorts apparaissent forcément comme des déviants de ce droit chemin. Et au-delà de sa dérive religieuse, l’incursion inopportune de Hamadache aura pollué l’atmosphère dans notre pays.

Au diable BHL et Hamadache !

Et çà n’a pas échappé à la vigilance de Mohamed Aissa : cette attaque contre l’écrivain-journaliste, dit-il «dérange et parasite un peu la politique nationale qui est arrivée par la réconciliation nationale, la formation des imams à un niveau où l’Algérie est perçue comme une référence en matière de déradicalisation et de défense de l’Islam authentique, un Islam de cohabitation et de convivialité».

Et de mettre en garde contre la récupération de l’affaire Kamel Daoud par des milieux hostiles à l’Algérie. «Kamel Daoud a le droit de se défendre, mais je dois dire aussi que nous sommes en train de perdre un des enfants d’Algérie qui est en train d’être récupéré par un lobby sioniste international hostile àl’islam et à l’algérianité ».

Il conseille alors à l’écrivain de pas «tomber dans le charme d’un sionisme rampant», en respecter les règles fondamentales de l’écriture au nom de l’Algérie et de respecter le sacré ». Ce serait d’après le ministre le meilleur moyen de mettre KO à la fois Bernard Henri Levy et Abdelfattah Hamadache.

Très bien dit.



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