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La désertification, une préoccupation algérienne et internationale

04-08-2015 13:27  Contribution

Synthèse du rapport (d’une partie du volume  V)  remis au Premier Ministre Abdelmalek SELLAL le-15 janvier 2013 par le Professeur  Abderrahmane MEBTOUL

Préambule

Cette contribution  pour le site  Algérie1 est la synthèse d’une partie du volume cinq (V ) de l'audit réalisé sous ma direction,  d’une brûlante actualité remis au Premier ministre Abdelmalek SELLAL le 15 janvier 2013. Nous livrons une brève synthèse de la Contribution du professeur ZAOUI, professeur au Collège de France datant de plus de deux années qui a analysé un thème important pour le devenir de l’Algérie « la désertification, une préoccupation algérienne et internationale » 

En effet, la France qui organise dans sa capitale la Conférence mondiale des parties à la Convention cadre de l'ONU portant sur les changements climatiques. "Paris Climat 2015", appelée aussi "COP21", veut parvenir à un accord pour l'environnement visant à limiter le réchauffement climatique qui engendre des couts exorbitants notamment en matière de santé, de la remontée de la mer et la désertification de certaines régions du monde. Les subventions actuelles aux énergies fossiles sont estimées à plus de 600 milliards de dollars, supposant une réallocation des ressources financières , devant trouver un juste milieux, ne devant pas être utopique, au bénéfice d’une économie verte créatrice de forte valeur ajoutée. Selon des sources confidentielles, un rapport du département sécurité des Etats Unis juge que les impacts horizon 2030/2040 du réchauffement climatique menace la sécurité mondiale.  Selon l’agence officielle algérienne APS, l’Algérie qui sera présente à cette conférence, plaidera, « pour un accord « juste et équilibré » qui tiendra compte de la responsabilité historique des pays industriels dans le réchauffement climatique.

Cette présente contribution sera suivie d’autres contributions dont celle du professeurs Farid YAICI  et de Abdelkrim MIRAOUI sur la place du Maghreb dans la géostratégie, de celle de Tewfik HASNI ancien directeur de la stratégie à SONATRACH et directeur général de la promotion des énergies sur la pétrochimie et le développement des énergies renouvelables , du professeur Ines BONAFI et de Gilles BONAFI (qui prépare une thèse de doctorat sous ma direction) enseignants à Bordeaux sur les filières agricoles et l’agro-industrie que l’Algérie pourrait promouvoir.

Au moment où avec la chute du cours des hydrocarbures, posant la problématique de la sécurité nationale, l’Algérie risque de connaitre d’importantes tensions budgétaires , nécessitant un Front social interne solide, tenant compte des différentes sensibilités sociales grâce à un dialogue productif au profit exclusif de l’Algérie et une réorientation urgente de la politique socio-économique afin d’éviter le drame des impacts des année 1986, j’ai jugé utile de mettre à la disposition du large public l’audit réalisé sous ma direction assisté de 20 experts internationaux (économistes- sociologues-juristes-ingénieurs) et remis au Premier Ministre le 15 janvier 2013  (huit volumes 900 pages).

Cet audit a été réalisé sans aucune rémunération,  à la demande de Mr Abdelmalek SELLAL, homme de dialogue, qui nous a donné comme orientations, nous ayant laissé libre de toute initiative sans aucune contrainte, de privilégier uniquement les intérêts supérieurs du pays et de dire la vérité, rien que la vérité, sans sinistrose, ni autosatisfaction. Cet audit réalisé avant la baisse du cours des hydrocarbures de juin 2014 au niveau mondial mais avec des prémisses dues à la chute en volume physique des exportations de SONATRACH depuis fin 2007, est d’une brûlante actualité.

Le contenu de cette brève synthèse n’a subi aucune modification. Au lecteur de juger, ayant insisté fortement en préface que la bataille de la relance économique future de l’Algérie et notre place dans la compétition mondiale se remportera grâce à la bonne gouvernance et notre capacité à innover. Face aux tensions géostratégiques, des stratégies d’adaptation étant nécessaires tant au niveau extérieur qu’intérieur, espérons avoir fait œuvre utile pour le devenir de l’Algérie pour un devenir meilleur.

Professeur Abderrahmane MEBTOUL –Expert internationalLa désertification, une préoccupation algérienne et internationale

Par le Docteur Mohamed ZAOUI directeur de recherches, professeur au Collège de France (Paris)

L’Algérie fait face depuis plusieurs décennies à une progression inexorable de la désertification dans les territoires steppiques. Ce phénomène touche aussi la communauté internationale. Il a fait l'objet, depuis le Sommet de la terre de Rio en 1992 (Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement Cnued) d'une convention mondiale sur la lutte contre la désertification.

La définition communément reprise et retenue au niveau international indique que « le terme désertification désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines » (article 1 de la Convention des Nations Unies).

Les changements climatiques et les comportements anthropiques sont les causes majeures, analysées dans différents rapports, de l'avancée indéniable de la dégradation de vastes zones arides. Pour un grand nombre de pays, ce phénomène est devenu une préoccupation majeure tant les conséquences déstabilisent des régions entières du globe. Des experts ont commencé à en mesurer l'impact économique et sanitaire (plusieurs villes dans le monde sont régulièrement paralysées par des vents de sable).

Cette prise de conscience s'accompagne d'une activité menée par le biais de plusieurs programmes au niveau national et international. L'ONU, à travers différents organismes dont l’UNCCD / The United Nations Convention to Combat Desertification (CCD), parraine le programme « 7 milliard d'arbres ». Madame Wangari Muta Maathai, Prix Nobel de la Paix est à l'initiative de l’opération Green BeltMovement. Des pays d’Afrique subsaharienne ont lancé la Grande Muraille Verte. L'Algérie a mené le défi «du barrage vert », vaste projet de plantation d'arbres sur 1500km et 20 km de profondeur.

Pour lutter contre la dégradation des sols, plusieurs techniques sont utilisées et expérimentées à différents échelons : de la solution familiale et locale aux projets nationaux et internationaux. Parmi ces techniques visant à protéger de l’érosion éolienne et de l’ensablement, à favoriser la rétention de l’eau, citons : le Zaï, le cordon pierreux, le reboisement, l’aménagement en demi-lune, parmi bien d’autres.

L’ensemble de ces actions locales contribue à consolider la lutte contre la dégradation, permet de maintenir des sols productifs et des revenus à la paysannerie. Ces techniques, souvent mises en œuvre sur le plan local, présentent cependant un handicap, en ce sens qu’elles résistent difficilement ou répondent mal aux impacts des fluctuations climatiques et ne sont pas transposables à grande échelle. Les études et rapports sur les projets de lutte contre la désertification font ressortir clairement que ces techniques demandent une mobilisation humaine et financière qui dépasse les capacités locales dès lors qu’il faut traiter de surfaces étendues.

Les pressions subies par l’environnement ont atteint un tel niveau que les outils traditionnels ne suffisent plus à freiner la détérioration des terres. Les réponses doivent être pensées à une plus grande échelle dans le temps et dans l’espace, en synergie avec les réponses traditionnelles. Pour installer dans la durée les actions de sauvegarde et de restauration, les technologies de pointe sont d’un appui indispensable. Elles permettent d’optimiser les ressources en eau et produits nutritifs nécessaires, et pourront entretenir de manière durable les zones fragilisées

Dans le monde rural l’utilisation des grandes machines fragilisent le sol. Celles-ci ne sont pas adaptées aux régions en voie de désertification pour plusieurs raisons : leur poids et leur volume bouleversent l’équilibre des sols, notamment leurs profils lorsque la couche fertile est superficielle, elles favorisent l’érosion éolienne, contribuent en conséquence à leur appauvrissement, et sont consommatrices d’énergie. Elles ont la capacité d’exécuter plusieurs tâches, sont donc d’un fonctionnement complexe, ce qui augmente la fréquence de leurs pannes. L’immobilisation de ces machines et leur maintenance sont extrêmement coûteuses et nécessitent une infrastructure technologique locale sophistiquée et souvent indisponible dans les régions en développement les plus défavorisés.

L’utilisation de robots répartis par tâche, de petite dimension et d’un poids léger présente plusieurs avantages sur les machines agricoles imposantes qui dominent actuellement dans le monde rural. Leur petite taille permet une meilleure protection des sols (surtout lorsqu’ils sont vulnérables), ils sont peu encombrants et permettent d’intervenir sur le terrain en respectant la variété de la flore et la physique des sols. Ils utilisent des énergies renouvelables pour leur fonctionnement.

Le secteur de la robotique connaît une dynamique et une accélération sans précédent, porté par les nouvelles technologies mobiles et l’augmentation de la puissance de calcul des machines. L’l’impact de l’industrie, en particulier le domaine de l’automobile où il a prouvé son efficacité. Avec la robotique mobile, il pénètre maintenant de nouveaux services : l’industrie militaire avec l’accroissance du nombre de drones qui participent à des opérations de terrain, la santé avec des robots pour la chirurgie, les services domestiques avec l’apparition du robot-aspirateur, ou du robot-tondeuse à gazon.

Nombreux également sont les projets dans l’aide aux personnes âgées ou malades pour relever l’énorme défi auquel devront faire face la plupart des pays avec le vieillissement de la population.

Face à ces prévisions, la robotique devient un enjeu stratégique dans le plan de développement de plusieurs pays. Les initiatives publiques ne manquent pas, et les investissements publics et privés sont de plus en plus importants (Japon, Etats-Unis, France, etc.).

L’Algérie, confrontée au problème majeur, de la lutte contre la désertification, a toujours été pionnière dans ce combat. Elle possède des expériences reconnues mondialement, et à ce titre représente souvent le continent africain dans les débats internationaux. Elle est à l’origine de plusieurs programmes qui ont forgé son expérience. Le« barrage vert » est le projet par excellence cité en exemple pour comprendre les problèmes rencontrés dans ce type d’initiatives.

Sans refaire le catalogue des techniques et des expériences menées depuis plusieurs décennies dans la lutte contre la désertification, une question récurrente s’impose : comment résoudre la problématique de l’ECHELLE et de la pérennité des actions ?

Le phénomène couvre des territoires vastes, désertifiés - donc peu habités -inhospitaliers qui nécessitent un investissement à moyen et long terme pour une hypothétique rentabilité.

Les changements climatiques et la pression anthropique sur ces terres accentuent la dégradation observée depuis plusieurs années, et le dernier rapport du GIEC annonce des prévisions climatiques catastrophiques pour les régions arides et semi-arides. Pour répondre à ces inquiétudes, la robotique constitue une approche sérieuse en l’état de son développement, et constitue le candidat idéal pour expérimenter une nouvelle approche dans la lutte contre la désertification.

L’espace steppique qui borde le désert algérien est vaste. Il s’étend sur 12 Wilayas :Naama, Tlemcen, El Bayadh, Saida, Tiaret, Laghouat, Djelfa, M’sila, Batna, Biskra, Khenchela, Tébessa.La variété de ses sols représente un cadre idéal pour engager des activités robotisées visant à entretenir, reboiser et surveiller des zones difficiles à couvrir par les techniques traditionnelles.Les étendues pauvres en végétations favorisent la communication des systèmes et la réception des signaux ce qui facilitent la navigation et la gestion des robots.

Carte nationale de sensibilité à la désertification au 1/200.000 couvrant
12 wilayas steppiques (27 millions 435 mille hectares). Site de l’ASAL

Le thème de l’emploi est récurrent dès qu’il s’agit d’introduire la robotique dans le tissu économique. Cependant la plupart des études mettent en avant l’avantage de la robotique dans le marché de l’emploi. Le Japon, pays dont l’industrie connaît le plus grand taux de pénétration des robots dans les chaînes de production industrielle, possède le plus faible taux de chômage.La robotique est un diffuseur d’activités dans plusieurs domaines : service, assurances, électronique, mécanique, informatique, etc. dont elle augmente la productivité et l’efficacité. Elle participe à accroitre la richesse, facteur en soi de la croissance économique en générant elle-même un ensemble d’emplois avec la fabrication, l’entretien, la supervision, la recherche, le développement, le recyclage, la formation, et l’éducation. Elle offre des perspectives d’avenir pour les diplômés.

Plusieurs pays affirment leur volonté de s’impliquer dans le développement de nouvelles filières industrielles basées sur la robotique. La course et la compétition dopent le secteur et font apparaître de nouveaux métiers et de nouvelles pratiques, à l’instar d’internet qui a bouleversé des pans entiers de l’économie mondiale. La robotique prouve déjà qu’elle sera du même ordre.Selon la Japan Robotics Association, le marché mondial de la robotique devrait dépasser les 100 milliards de dollars d'ici 2025.

De nombreux chercheurs, ingénieurs et techniciens issus de l’émigration ou d’Algérie se forment en Europe et notamment en France, dans le domaine de la robotique. La France possède une avancée reconnue mondialement dans la recherche académique en robotique. Elle se positionne parmi les meilleurs pays du monde par la qualité de ses publications. Plusieurs scientifiques algériens occupent des postes de recherche de d’enseignement de qualité en France, en Europe et dans le monde. Une coopération naturelle peut s’instaurer autour des projets en robotique au service d’une cause juste, écologique, et humaine.

L’Algérie possède une expertise reconnue sur la scène internationale. On trouve des experts de qualité pour suivre et garantir la bonne marche d’un projet de reboisement par des moyens robotisés. Elle possède plusieurs laboratoires de recherche aussi bien dans le domaine agroforestier qu’en robotique (Alger, Batna, Tlemcen, l’USTO à Oran, etc.).

Plusieurs institutions pourraient contribuer à un tel projet :Direction Générale des Forêts (DGF)Agence Spatiale Algérienne (ASAL)Institut National de Recherche Forestière (INRF)Le Haut Commissariat au Développement de la Steppe (HCDS)La Direction de la Météo.

Elle bénéficie d’expériences et de compétences techniques et scientifiques de haut niveau qui la placent aux avant-postes pour expérimenter de nouvelles approches dans la lutte contre la désertification. Des projets ambitieux, utiles, ciblant des objectifs écologiques et humains de lutte contre la désertification et la pauvreté sont autant de leviers pour mobiliser les énergies existantes et donner un rayonnement international à l’Algérie en tant que pionnière dans ce domaine.

Face au développement rapide du secteur de la robotique mobile, l’Algérie peut choisir un segment à développer qui répond à une préoccupation centrale pour le pays : la lutte contre la désertification.

Pour que la désertification ne devienne pas une fatalité écologique, R-Stepps propose des solutions technologiques innovantes, basées sur la synergie des technologies de robotique mobile, du spatial et de l’agroforesterie.

Il met en œuvre l‘interaction de milliers de robots autonomes et nomades qui reboisent, plantent, arrosent et surveillent l’évolution des plantations en milieu aride et semi-aride. En utilisant les possibilités de la robotique, R-STEPPS propulse l’innovation technologique dans la lutte contre la dégradation des écosystèmes.

L’objectif est d’accélérer, grâce à la flottille de robots déployée, le taux de reboisement et de plantation à grande échelle dans des régions marquées par l’exode des populations.

Résolument écologique, le dispositif R-STEPPS repose essentiellement sur les énergies renouvelables.

La désertification est un phénomène qui s'inscrit dans la durée et dont l’expansion ne connait pas de frontière. Face à cette dégradation croissante, la réponse doit être le déploiement de systèmes qui travaillent en continu jour et nuit. Nombre de projets ont connu des résultats variables, en partie en raison des difficultés à en assurer la maintenance, par manque de disponibilité d'une main d'œuvre locale souvent rare en ces terres arides, mais aussi en raison des contraintes climatiques. A ces obstacles, R-STEPPS préconise la mise en place d'un système robotique mobile et flexible de grande envergure. Les robots peuvent accomplir des tâches en continue, coordonnées entre elles pour réaliser des actions autonomes synchrones. A terme, ce programme de lutte contre la désertification permettra de restaurer la faune et la flore locales, de reconstituer les sols dégradés.

Les robots, opérationnels et mobiles, sont robustes, fiables. Ils accomplissent chacun une tâche particulière, déclinée en un certain nombre de mouvements limités. C'est l'interaction et l'interopérabilité des systèmes robotiques entre eux qui leur permet d'accomplir des tâches de haut niveau.

Pour que le programme proposé puisse avoir un impact durable sur l'environnement, il s'inscrit dans la durée. La solution n'est pas uniquement basée sur les robots, elle inclue également les dernières découvertes scientifiques techniques dans plusieurs domaines (en climatologie, robotique, mathématique, agriculture). Le robot sera le fédérateur et le pivot intégrateur des autres domaines.

Le projet R-STEPPS est composé par un ensemble de robots caractérisé par :plusieurs types de robots spécialisés chacun dans une tâche(forage, plantage, communication, énergie, surveillance, etc.)- autonomie des systèmes- utilisation de l'énergie solaire et éolienne- système de recyclage des robots- utilisation des services satellitaires et des communications sans fil- taille de petite dimension- prix bas (diminution des prix par la quantité et la simplification des systèmes).

L’utilisation des techniques spatiales (Télédétection, Géo-localisation, Télécommunications) autorise des opérations de reboisement et d’entretien dans des zones éloignées ou difficiles d’accès, dépourvues d’équipements de communication et de logistique.Elles sont impliquées dans toutes les phases du projet, de l’évaluation des sols à la gestion optimisée de l’eau et la remontée des données du terrain (météo, biochimie, stress hydrique, etc.). Elles permettent de suivre à distance l’activité au quotidien des systèmes autonomes.

Les satellites offrent des services disponibles, utilisables en tous points du territoire, parfois gratuitement comme le GPS. Par ailleurs, en conjuguant la robotique mobile et le spatial, les projets ne nécessitent pas d’infrastructure lourde et permanente.

La désertification perturbe le fonctionnement des voies de communications terrestres et ferroviaires. La restauration et la maintenance de leur bon fonctionnement par les robots permettront des retombées immédiates, profitables à l'économie du pays. Le développement du pastoralisme, l'exploitation des ligneux sont également des éléments à prendre en compte dans le modèle économique du projet auquel Il faut ajouter les effets de la restauration de la faune, de la flore, la diminution des vents de sable. Ce sont autant de paramètres à intégrer en terme économique sur le plan national et international.

R-STEPPS constitue par sa dimension une locomotive technologique et écologique d'envergure internationale. Ses retombées techniques permettront à la robotique de diffuser dans de nombreux autres secteurs technologiques : océanique, espace, agriculture de précision, systèmes embarqués, microsystèmes, etc.

Les régions touchées par la désertification connaissent une variabilité importante des précipitations. Ces dernières décennies ont permis de constater une diminution de la pluviométrie et une sécheresse plus ou moins aigue mais persistante.Les changements climatiques et l’augmentation de la population exerceront des pressions sur la disponibilité de la ressource en eau dans les années à venir. Dans ces conditions, la gestion de la ressource de l’eau devient cruciale.

Par ailleurs, pour créer et maintenir de vastes régions arborées, il faut disposer, non seulement de grandes quantités d’eau gérées de façon optimale, mais aussi de programmes de suivi et de surveillance de la ressource pour tenir compte des priorités du développement régional, et atténuer les rivalités d’accès à la ressource.L’introduction de techniques permettant de réguler et d’utiliser cette ressource précieuse de manière optimum est un gage de durabilité et de sauvegarde dans ces régions aux fortes fluctuations pluviométriques interannuelles.

L’utilisation de robots capables d’intervenir au niveau de la plante ou de l’arbre pourra garantir l’usage de l’eau pour maintenir la survie des plantes et le stockage de l’eau sans gaspillage et à faible coût, en utilisant les énergies renouvelables pour son transport et sa distribution.Les satellites fournissent des informations à grande échelle sur l’état de la végétation, et les systèmes au sol seront capables d’analyser et de quantifier l’eau nécessaire à chaque plante. Les systèmes robotisés pourront affiner les données fournies par les satellites pour gérer et planifier l’apport en eau et en nutriments, et assurer la sauvegarde et la mise en valeur des écosystèmes fragiles comme ceux situés dans les régions arides et semi-arides.Grace à l’apport de la robotique, les périodes de stress hydrique pourront être mieux gérées par une intervention rapide et à grande échelle.

Plusieurs visites sont effectuées avec les services de la conservation des forêts de la Wilaya de Naama (en 2009, 2010 et 2011). Ces rencontres ont permis de constater sur le terrain les stratégies et techniques utilisées dans les projets de lutte contre l’ensablement des terres et le reboisement des régions les plus exposées à la désertification.Il ressort des discussions avec les équipes de terrain que le projet R-STEPPS est une solution pour résoudre la question de l’ECHELLE d’intervention. Les moyens actuels ne permettent pas de traiter de surveiller des surfaces importantes. L’idée d’installer un site pilote a été actée et acceptée par les équipes en place.

Le site pilote doit rassembler les technologies de pointe nécessaires pour collecter les informations du terrain, telles les données météorologiques, l’état du sol, l’état biologique des plantes et le suivi du dispositif. Le site permet la réalisation d’une mission globale comprenant les tâches de reboisement, plantage, arrosage, entretien et surveillance des écosystèmes.Ce site a pour objectif de tester et de valider les solutions avant leur déploiement à grande échelle. Il sera un lieu privilégié d’observation pour étudier et analyser les problèmes que peuvent rencontrer les systèmes confrontés aux réalités du terrain, d’examiner leur introduction, leur installation et leur évolution à tous les niveaux (technologique, administratif, financier, logistique, socioéconomique et politique). Il faut donc que tous ces acteurs soient impliqués, incluant les populations locales et les ONG, sans l’assentiment desquelles il n’est pas de solution durable.

Le site pilote permettra de tester la fiabilité des équipements, de valider les procédures et les modèles mis en œuvre dans les systèmes robotisés. Il servira également à confronter le projet à l’acceptabilité et l’appropriation de nouveaux usages par la population locale.Trois emplacements ont été identifiés correspondant à trois types de sol : argileux, calcaire et sableux. Cette phase du projet est nécessaire avant d’envisager un déploiement à grande échelle à travers les autres Wilayas concernées par la désertification.

L’exploitation des richesses à travers le monde bénéficie du déploiement des innovations technologiques les plus sophistiquées. Celles-ci peuvent aujourd’hui être introduites pour restaurer les richesses de la biodiversité et préserver les services rendus par les écosystèmes.Les actions de reboisement et de plantation massives apparaissent nécessaires, notamment pour consolider ces zones tampons que sont les régions péri- sahariennes.L’Algérie a lancé avant tout le monde le défi du barrage vert prouvant qu’elle avait la capacité de rechercher les solutions de lutte contre la désertification.

La proposition que nous formulons est l’installation d’un site pilote dans le sud de l’Algérie afin d’optimiser les opérations de restauration des écosystèmes dégradés grâce à l’introduction de la robotique, et d’écarter le danger d’une dégradation continuelle de l’environnement et la perte des terres agricoles et pastorales, en assurant un développement durable pour tous.

Professeur Mohammed ZAOUI- Nationalité : Algérienne et Française-Ingénieur -CNRS/Collège de France-LPPA : Laboratoire de Physiologie de la Perception et de l’Action

Résumé du parcours professionnelSecteur Aéronautique9 ans d’expérience dans les tests de sécurité des systèmes du pilote automatique des Airbus A310, A320, A330-A340.-Responsable des projets des calculateurs embarqués pour la gestion du carburant et détection des fumées dans les avions Airbus.Secteur Télécommunications3 ans dans les réseaux : Responsable de l’homologation du premier réseau Internet de la recherche RENATER.

Secteur RechercheDomaine réseauPendant 5 ans, responsable du réseau d’un campus de 20 laboratoires scientifiques du CNRS à Meudon.

Domaine neurosciencesDans le spatial :1997, responsable au Collège de France des activités spatiales du LPPA.Participe à plusieurs missions spatiales : à Moscou sur la station russe MIR, et à Houston sur la station internationale ISS et la navette spatiale.Développe les instruments nécessaires aux expériences dans l’espace et dans les vols paraboliques à bord de l’avion zéro G.Expert auprès de l’ESA (EuropeanSpace Agency) sur les systèmes embarqués et la réalité virtuelle.

Porteur et coordinateur des projets internationaux :Projets européens : BIBA, NEUROBOTICS,BACS, WAYFINDING, NEUROPROBE, ICEA, INTUITIONProjets ANR (Agence Nationale de la Recherche): SCAN, PERFRV2, LOCANTHROP.Projet FUI : ROMEO développement d’un robot humanoïdeSCORE Porteur du projet, plateforme de réhabilitation des maladies neuropsychologiques

Enseignement : Enseignant en télécommunications dans plusieurs écoles d’ingénieurs : ENITA, EPSI, ParisVIIAutres responsabilitésMembre du conseil d’établissement du Collège de France.Concepteur de Sciences 2000 : ensemble de manifestations scientifiques à l’occasion de l’an 2000.Membre du conseil d’administration de l’AFRV (Association Française de la Réalité Virtuelle).Membre du comité scientifique de la revue Passages et du Forum Mondial du Développement Durable.



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