En Algérie, la culture, souvent, n’est pas le premier souci des responsables lorsqu’il s’agit, notamment, de respecter l’ordre supposé des priorités. L’exemple qui suit illustre ce constat.     

En 2003, à Tlemcen, lors des travaux qui ont eu lieu à l’ex-caserne Miloud, située au centre-ville, pour y ériger la nouvelle faculté de médecine, des ouvriers ont découvert des objets archéologiques (dont des jarres imposantes) datant vraisemblablement de l’époque Zianide (c’est-à-dire de plusieurs siècles).                                 

Les services de l’Agence nationale d’archéologie, alertés, se sont alors  rapprochés du chantier, mais selon un de ses anciens cadres, «le wali de l’époque avait donné ordre de combler les tranchées des travaux de fondation avant l’intervention (non souhaitée donc) des services culturels de la ville».                                                            

Deux jarres ont été récupérées (entre marteaux-piqueurs et bulldozers!) et se trouvent actuellement au musée de Tlemcen. Mais tous les autres objets archéologiques ont été soit détruits soit ensevelis sous les gravats.                                           

C’est ce qui arrive quand une décision prise sous l’effet de considérations pratiques ou politiques, prend le dessus sur la nécessité de sauvegarder la mémoire du peuple et la richesse culturelle du pays !                  

N.B. Lors de travaux d’assainissement qui se déroulent actuellement au niveau de boulevards centraux à Tlemcen, des objets archéologiques ont été trouvés par les ouvriers mais ils n’ont apparemment  intéressés personne.