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La Conférence sur le Mali : le grand bluff des pays donateurs

15-05-2013 13:02  Abbès Zineb

Une centaine de pays et d'institutions internationales se réunissent mercredi 15 mai à Bruxelles. Plusieurs chefs d'Etat participent à cette réunion, dont François Hollande.

Leur objectif? Trouver près de deux milliards d'euros pour aider le Mali à sortir de la crise. La somme correspond à 45% des besoins du pays pour les deux prochaines années, selon le Plan pour la Relance établi par les autorités maliennes en avril. Pour mémoire, le PIB malien s'élevait à 8,4 milliards d'euros en 2011.

Lever 1,96 milliard, pas une mince affaire. Plutôt que des dons, plusieurs pays sont même tentés d'accorder des prêts au Mali.

Prêts ou dons, les pays et institutions donateurs n'ont pour la plupart pas encore précisé la nature de leurs apports respectifs. C'est une des inquiétudes de l'ONG Oxfam, selon qui l'apport français se résume à un effet d'annonce.

"Aucun détail n’a été donné sur la composition de cet engagement (...), malgré nos demandes de précisions. Il est à craindre que, au delà de cet effet d’annonce, la France se contente d’additionner diverses enveloppes d’aide au développement déjà engagées", écrit l'ONG dans un communiqué.

"Il est très probable, poursuit-elle, que la France comptabilise notamment dans ce montant une enveloppe de 150 millions d’euros de fonds déjà engagés ces dernières années (et gelés suite au coup d’Etat de 2012, ndlr), composée aux deux tiers de prêts".

Quelles échéances ?

Autre enjeu auquel devront répondre les donateurs, l'échéancier des versements. Les organisateurs espèrent mobiliser rapidement au moins un milliard d'euros, ce qui permettrait de lancer un certain nombre de projets urgents pour rétablir les services de base. Mais le déblocage des fonds a un préalable : l'organisation rapide d'une élection présidentielle.

"Certains pays, je pense aux Etats-Unis, ne reprendront leur aide que lorsque les élections auront lieu, a indiqué Pascal Canfin. La France est toutefois "dans une logique différente", "de cercle vertueux", a-t-il encore dit, "par la reprise de notre aide, nous allons consolider le retour de l'Etat, des services publics et des administrations notamment au Nord". L'élection présidentielle pourrait avoir lieu le 28 juillet.

Quel contrôle ?

Une fois les fonds débloqués, il faudra contrôler la bonne attribution des aides dans un pays dont l'administration est à reconstruire. Autre effet d'annonce qui devra être suivi de faits, la France va lancer un dispositif, avec notamment un site internet, afin de garantir l'efficacité de son aide et d'éviter le détournement ou la mauvaise utilisation des fonds.

"Si un projet ne se réalise pas ou est en retard, les gens pourront prévenir par téléphone ou SMS, via une hotline, de ce qui n'a pas encore été fait. Cela permettra aussi de décentraliser le suivi citoyen de l'aide et favorisera l'appropriation par les Maliens des projets", a expliqué Pascal Canfin.(Afp)



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