La condamnation en appel, lundi, par le tribunal marocain d’Agadir du jeune véliplanchiste algérien Islam Khoualed, continue de susciter des réaction de colère et d’incompréhension en Algérie où l’on considère que le verdict n’est pas sans rapport avec la nouvelle crispation qui caractérise actuellement les relation entre Alger et Rabat.
Ainsi, après avoir fait part mardi de son « étonnement » et de sa « déception » maitre Ksentini , qui était très optimiste quant à l’issue du procès est revenu mercredi à la charge dans une déclaration à l’APS pour dire que la Commission qu’il dirige sollicitera "la liberté conditionnelle ou la grâce royale" au profit du jeune athlète algérien toujours détenu au Maroc.
"Si le jugement est définitif et que le père du jeune Islam n’introduit pas un recours après 3 mois révolus, nous solliciterons la liberté conditionnelle, conformément aux dispositions fixées par la loi marocaine en la matière", a indiqué le président de la Commission consultative de promotion des droits de l’homme. Et en cas de refus, prévient l’avocat une demande de grâce royale", sera "l’ultime recours sur lequel de grands espoirs sont fondés pour être agrée".
Mardi, c’est le porte parole du ministère des affaires étrangères qui avait « regretté »la décision de la chambre criminelle d’Agadir. "Nous regrettons vivement la décision de la chambre criminelle de la cour d'appel d'Agadir qui vient de confirmer une peine aussi lourde à l'encontre du jeune compatriote Khoualed Islam, alors que les éléments du dossier et l'absence de constitution et de caractérisation des faits allégués, laissaient escompter une relaxe", a-t-il souligné dans une déclaration à Algérie1.
Le porte parole des affaires étrangères fait également part de la déception des autorités algériennes "Nous sommes profondément déçus par ce jugement et nous avons instruit nos représentations diplomatique et consulaire d'examiner, en étroite coopération avec la défense, toutes les options possibles de libération du jeune Khoualed, allant de la demande de libération anticipée en conformité avec les règles de bonne conduite à la possibilité d'un pourvoi en cassation", a-t-il souligné.
En attendant la mise en branle de cette procédure, la représentation diplomatique algérienne à Rabat est chargée d'entamer les démarches auprès des autorités marocaines compétentes pour demander le transfert de l’athlète vers la ville de Casablanca, « afin qu'il puisse être dans la proximité immédiate et sous la protection de notre consulat général établi dans cette ville", a encore précisé le porte-parole du MAE.
Ce verdict, pour une affaire somme toute banale, un fait divers au mieux, est lié avec le contexte tendu qui marque actuellement les relations algéro-marocaines. En effet, la condamnation du jeune athlète, accusé d'"atteinte à la pudeur contre un mineur", est dans la même lignée des propos provocateurs du chef du parti marocain Al Istiqlal qui revendiquait ni plus ni moins que « la récupération des territoires marocains (Tindouf et Béchar) usurpés par l’Algérie ».
La presse marocaine, bras médiatique du Palais, y est allée, elle aussi, de sa traditionnelle turlutaine, en faisant porter aux services algériens le chapeau des dernières manifestations des populations à El Ayoun. Des manifestations contre les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. Autant d’actes d’hostilité en si peu de temps contre l’Algérie montre qu’il y a une volonté d’escalade de la part de la classe politique et médiatique marocaine, visiblement dépités de ne pas voir l’Algérie céder aux pressions « amicales » des américains en faveur de l’ouverture de la frontière et aussi de l’abandon du soutien au principe de l’autodétermination à choix multiple en faveur du peuple sahraoui.