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La coalition d'Obama contre l'EI prend forme

19-09-2014 09:45  Abbès Zineb

Le président Barack Obama a salué jeudi le vote du Congrès américain en faveur du soutien aux rebelles syriens et la décision de la France de mener des frappes en Irak, jugeant que la coalition contre les jihadistes de l'EI prenait forme.

"Les Etats-Unis sont en train de bâtir une large coalition internationale pour affaiblir et, à terme, détruire l'EI", s'est félicité le président américain au moment où les raids américains ont, pour la première fois, visé un camp d'entraînement du groupe Etat islamique (EI).

"La France, qui est l'un de nos alliés les plus anciens et les plus proches, est un partenaire solide dans nos efforts contre le terrorisme", a déclaré M. Obama au cours d'une brève allocution à la Maison Blanche. "Plus de 40 Etats, dont des pays arabes, ont désormais accepté de participer à cette coalition", a-t-il rappelé.

Le président s'est aussi félicité du vote "rapide" du Congrès en faveur du plan de soutien aux rebelles syriens "qui combattent à la fois la brutalité des terroristes de l'EI et la tyrannie du régime Assad". Les sénateurs américains ont approuvé jeudi le plan à une large majorité. Le texte, adopté la veille à la Chambre des représentants, a été approuvé par 78 voix contre 22. Il entrera en vigueur une fois promulgué par le président, qui s'est félicité de son adoption.

Présenté sous la forme d'un amendement au budget, le texte ne fournit aucun détail sur les livraisons d'armes ni sur la formation des combattants, ce que certains élus ont regretté.

Il ne parle pas non plus des 500 millions de dollars que la Maison blanche juge nécessaires pour mener la mission à bien. Le projet, qui autorise les Etats-Unis à aider les rebelles jusqu'au 11 décembre, a été rédigé rapidement pour permettre à Barack Obama d'agir au plus vite en évitant un débat sur le volet financier.

Ce plan ne donne cependant pas carte blanche au président américain. Il impose à l'administration de soumettre au Congrès tous les 90 jours un rapport sur son exécution, le nombre de combattants formés, la sélection des groupes syriens bénéficiaires de l'aide, et l'utilisation des armes et équipements livrés.

Outre la menace qu'il présente au plan régional, l'EI, responsable de viols, rapts, exécutions et persécutions en Irak et en Syrie, fait craindre aux pays occidentaux que leurs ressortissants partis combattre dans ses rangs constituent un danger potentiel une fois revenus au pays.

Sur le terrain, pour la première fois depuis le début le 8 août de la campagne aérienne américaine qui a aidé les forces irakiennes et kurdes à reprendre certains secteurs aux jihadistes, des frappes ont visé ces dernières 24 heures un camp d'entraînement de l'EI au sud-est de Mossoul (nord), selon le commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom).

La frappe a détruit "un véhicule armé, deux bâtiments occupés par l'EI et une unité" militaire, a-t-il précisé. Selon un officier américain, quelque 40 jihadistes étaient présents sur le secteur visé.

Le Centcom a fait également état d'une frappe aérienne contre l'EI au sud-est de Bagdad. Ces derniers jours, les troupes d'élite irakiennes, appuyées par des raids américains, ont combattu les jihadistes à moins de 50 km au sud de Bagdad, dans le secteur de Fadhiliya.

Réunion du Conseil de sécurité

Dans sa coalition contre l'EI, le président américain pourra compter sur son homologue français. A Paris, le président François Hollande, a annoncé jeudi qu'il avait décidé de "répondre à la demande des autorités irakiennes" en autorisant des raids aériens contre l'EI.

Il a néanmoins prévenu que la France n'enverrait pas de troupes au sol et n'interviendrait qu'en Irak, se démarquant sur ce dernier point des Etats-Unis, dont la stratégie implique également des raids aériens contre les fiefs de l'EI en Syrie voisine. Les vols de reconnaissance menés par les Rafale français se sont poursuivis jeudi.

Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU est par ailleurs prévue vendredi. Présidée par le secrétaire d'Etat américain John Kerry, elle aura pour objectif de "renforcer la coalition" anti-EI et "d'être plus précis" dans les attributions de chacun. Le général John Allen, qui dirigera la coalition, y participera.

Le groupe Etat islamique a, par ailleurs diffusé une vidéo du Britannique John Cantlie qui annonce avoir été enlevé après son arrivée en novembre 2012 en Syrie. Seul face à la caméra, cet ancien collaborateur du Sunday Times et de l'AFP affirme qu'il dévoilera dans "de prochains épisodes" "la vérité sur les motivations" de l'EI.

Dans la capitale irakienne, 19 personnes ont été tuées et 40 blessées dans deux attentats et la chute d'obus dans des quartiers chiites, des attaques régulièrement attribuées aux jihadistes.

En anticipation de possibles frappes américaines en Syrie, les jihadistes se sont retirés de plusieurs positions dans la province de Deir el-Zor (est). Mais ils se sont emparés de seize villages dans le nord près de la frontière turque, encerclant Aïn al-Arab, 3e ville kurde du pays défendue par des milliers de combattants kurdes, selon une ONG syrienne.(Afp)



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