C’est un feuilleton qui devient des plus insipides et à la longue "nocif" pour les oreilles… Cette histoire de lancement "imminent" de la 3e génération de téléphonie mobile, (la 3G pour les intimes) est tellement galvaudée que les algériens ne savent plus quand ce sera effectivement fait.

Le ministre de la Poste, des Technologies de l'information et de la communication, censé être à la même vitesse que la 3G en termes de délais, se perd lui aussi en dates et échéances aussi vagues les unes après les autres.

Dernière puce à l’oreille en date, ce mercredi à l’APN où il a annoncé avec de nombreuses guillemets que l’opération 3G sera lancé une fois le dossier rachat de Djezzy finalisé !

Le ministre des technologies de l’information ne maîtrise évidemment pas le timing de cette transaction qui prend l’allure d’une Arlésienne.

Il reconnaît d’ailleurs qu’il a mis une fausse puce à l’oreille des algériens en déclarant il y a quelques jours que l’opération lancement de la 3G allait être bouclée avant la fin avril.

"Je reconnais qu'il y a un retard dans ce dossier et nous œuvrons à le régler dans les meilleurs délais", a-t-il indiqué imputant ce retard au "travail de l’État pour préserver ses intérêts économiques d'autant plus que l'opérateur Djezzy sera une entreprise algérienne à 51%".

Fausse puce à l’oreille

A vrai dire, le ministre tout comme le commun des algériens ne sait plus quand l’opérateur Djezzy sera racheté concrètement ni même si cette opération sera conclue.

Le fait est que la filiale algérienne d’OTA rachetée par Vimpelcom elle-même en négociation avec un autre opérateur pour sa revente, rend cette éventuelle transaction aussi enchevêtrée que les fils archaïques des branchements téléphoniques en Algérie.

Fibre optique et illusion d’optique

Tout se passe comme si les pouvoirs publics via le ministre des TIC se payent la tête des algériens en leur miroitant cette fameuse 3G presque dépassée y compris en Mauritanie et en Somalie.

Cette déclaration du ministre sur la 3G n’est qu’un énième jet d’une stratégie de communication à plusieurs inconnues.

Il est difficile de saisir la relation de cause à effet entre le lancement de la 3 G et le rachat de Djezzy. Pourquoi attendre tout ce temps alors même que la transaction risque de ne pas avoir lieu tant la maison mère de Djezzy va vendre cher son joyeux algérien ?

Il est à se demander aussi s’il est économiquement sain de vouloir racheter coûte que coûte Djezzy puisque les pouvoirs publics disposent déjà de l’opérateur "historique" Mobilis qui peine à décoller ?

A moins de vouloir ramener le management de Djezzy aux normes "maison", pour la dévitaliser comme Mobilis, il est à priori contreproductif pour le gouvernement de la racheter au plus fort après l’avoir bradé à Nadjib Sawiris pour des clopinettes (750 millions de dollars) en 2001.

Cela étant dit, le ministre a estimé que le succès du lancement de la 3G passe par l'extension de la fibre optique à travers le pays. Or, au train où vont les choses, cet objectif parait être une illusion d’optique en ce sens que le chantier de la fibre optique est à ses débuts…