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L’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLCC) stagne au stade néonatal

05-12-2017 17:22  Abbès Zineb

Notre rédaction accorde tout son intérêt aux activités justifiant la création de la kyrielle de conseils, d’organes et d’offices. Alors qu’elle a noté que la plupart de ces entités se signalent par une activité plus ou moins appréciable, les éléments d’information qu’elle a réunis au sujet de l’ONPLCC ne lui permettent pas, jusque-là, de noter une quelconque activité à mettre à son actif. Notre rédaction a déjà dans le passé initié un article consacré à cet organe mais depuis rien n'a changé ni bougé pour lui donner une vie ou du moins une apparence en considération de la lourde tache qui devrait être la sienne.

En effet, cet organe est inhibé depuis sa création. Il n’exerce, de son propre fait, aucune des nombreuses attributions qui lui ont été assignées par la loi n°06-01 du 20 Février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Pour preuve, depuis sa nomination en septembre 2016, aucune politique globale ni plan d’action n’ont été élaborés ainsi que le commande la loi. Cet organe vivote en se contentant de reproduire les rares petites actions initiées par son prédécesseur.

Tous les autres organes constitutionnalisés tels que le conseil national des droits de l’homme, l’organe national de protection et de promotion de l’enfance, le haut conseil à l’amazighité, le conseil supérieur de la langue arabe et le conseil supérieur islamique, sont visibles. Ils organisent des conférences et des séminaires sur les sujets et les ‘préoccupations ressortissant de leur champ d’action.

Ils effectuent des visites de travail et de sensibilisation dans les régions du pays, s’expriment à travers les médias pour initier les citoyens, se réunissent avec les secteurs de l’Etat et les franges concernées de la société, vont à la rencontre de la population, ouvrent des numéros de téléphone verts à la disposition des citoyens et des entreprises et contractent des accords de coopération avec des institutions similaires.

Pour ce qui est du cas alarmant de l’ONPLCC, l’Etat a mis à sa disposition des moyens considérables, à savoir un siège cossu et fonctionnel, près de 65 cadres et agents, plus de 8 milliards de centimes de crédits de fonctionnement annuel et près de 270 milliards de centimes d’autorisations de programme.

Tous les observateurs ne s’arrêtent pas de s’interroger sur la posture pour le moins étrange et injustifiable adoptée envers l’Etat par le président de cet organe qui reste inanimé. Pourquoi le maintient-il dans une sorte de clandestinité qui ne mène à rien? se demande-t-on.

On est porté à croire qu’il a peur de toucher à la corruption comme s’il s’agissait d’un tabou ou d’une constante nationale sacrée ou qu’il a conclu un pacte de non-agression avec les corrompus et les corrupteurs… Cette attitude affligeante est aux antipodes des attentes de la haute hiérarchie.

Là où le président de l’ONPLC excelle, par contre, c’est dans les voyages et les missions à l’étranger. En moins d’une année, il a effectué six coûteux et lointains voyages sans utilité avérée pour le pays. Récemment, il a dédaigné de prendre part à une conférence mondiale de l’ONU sur la corruption qui a regroupé tous les Etats de la planète préférant aller participer à un petit atelier régional en Afrique afin de faire un safari en Tanzanie.  


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