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L’opposition se serre les coudes

09-09-2014 18:56  Rafik Benasseur

L’opposition politique sous ses différentes déclinaisons va se retrouver demain mercredi au siège du RCD pour poser les jalons d’un front pour la transition démocratique en Algérie. L’installation du comité de suivi prévue par la conférence nationale de l’opposition du 10 juin dernier, est incontestablement un événement politique non négligeable dés lors qu’il consolide le processus de maturation de la classe politique jadis fractionnée en plusieurs entités disparates.

Au regard de la participation de pas moins de cinq chefs de gouvernement qui pour certains d’entre eux, inaugurent leur cure d’opposition, il est certain que cette rencontre ne sera pas anodine.

Si la mission essentielle assignée à ce comité de suivi est de fixer l’agenda de l’opposition et les actions à entreprendre, il est clair par ailleurs que les partis et les personnalités nationales du poids de Hamrouche, Benflis, Ghozali et Benbitour voudraient construire un rapport de force qui, espèrent-ils, contraindrait le pouvoir a revenir à de meilleurs sentiments. Il y a en effet une sorte de dialogue de sourd entre les deux camps.

D’un côté, le pouvoir a réuni sa clientèle dans le cadre des consultations politiques pour la révision de la Constitution selon son propre agenda. De l’autre, les partis affiliés à la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) tentent de signifier qu’ils sont incontournables dans la recherche d’un consensus national.

L’opposition au grand complet

Les deux camps ne s’excluent pas à priori. Mais ni l’un ni l’autre ne veut faire le premier pas vers l’autre pour ne pas donner l’impression de négocier en position de faiblesse.

Du coup, le statut quo et la confusion meublent le climat politique. Du côté du pouvoir, on n’entend plus rien de ce que ferait le président de la république de la mouture finale des consultations de Ouyahia qui, faut-il le souligner n’ont pas ratissé très large.

Le fait est que le chef du TAJ Amar Ghoul a même glissé dernièrement que le pouvoir n’est pas spécialement pressé de soumettre son projet de révision de la Constitution avant la fin de l’année.

Cette déclaration suggère deux choses : Ou bien le président n’est pas satisfait du compte rendu de Ouyahia, ou bien il craint les conséquences d’un passage en force face à une opposition plus soudée que jamais.

Prise de conscience

En effet, le ralliement de tous les anciens chefs du gouvernement dans leurs différences au projet des partis de la CNLTD, est significatif de la prise de conscience de la classe politique que les chamailleries et les luttes de chapelles ne mènent à rien.

Le pouvoir, qui a l’habitude d’évoluer face à une opposition atomisée, devra désormais tenir compte de cette tendance au regroupement. «C’est par cette même unité que l’opposition nationale pourra réaliser l’adhésion à son projet politique de couches toujours plus larges de la communauté nationale acquises à la cause des libertés et du changement démocratique », a souligné le coordinateur du Pôle des forces du changement, Ali Benflis dans un communiqué publié ce mardi à la veille de cette importante réunion.

Le pouvoir ne pourrait donc pas continuer à diaboliser ceux qui lui apportent la contradiction et qui lui signifient que son chemin mène droit vers le mur. Il serait intéressant de voir le retour d’écoute en haut lieu après l’installation de comité de suivi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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