Comme il fallait s y attendre, les animateurs de la coordination pour la liberté et de la transition démocratique (CLTD), n’ont pas pu marcher ce matin à Alger. Un impressionnant dispositif policier digne des moments exceptionnels a été déployé au cœur de la capitale dont les accès sont soit fermés soit filtrés.
Il était impossible à Mokri, Belabbès, Soufiane Djilali, et autres Benbaibéche de se frayer un chemin au milieu de ce gigantesque «rideau bleu» formé par des éléments des CNS armés de boucliers et de matraques.
Descendus du siège d’Ennhada au Telemly, les chefs de partis devant battre le pavé à Alger centre pour dénoncer l’exploitation du gaz de schiste, se sont rendu compte qu’il leur était impossible d’avancer. Pour cause, les éléments des CNS qui ont reçu ordre d’empêcher la marche pacifique, se sont montrés intraitables. Il y avait plus de «casque bleus» que de marcheurs potentiels mais il fallait visiblement faire capoter l’initiative de l’opposition quitte à donner une image pitoyable d’un pays répressif.
Comme si le pouvoir n’était pas sûr que les CNS allaient faire le «boulot», la willaya d’Alger a prévu comme par hasard des manifestation folkloriques et une course de vélos en ce 24 février ! Des manifestations, qui naturellement supposaient la fermeture des accès aux grands boulevards de la capitale.
Le décor ainsi planté n’autorisait aucun doute sur la détermination des autorités à étouffer l’action de protestation des partis de l’opposition dans le «carnaval fi Dechra».
Et comme pour ne rien laisser au hasard la centrale syndicale a sorti les grands moyens pour fêter le 59ème anniversaire de sa création en fanfare. La fête de l’UGTA autorisait elle aussi la fermeture des accès à Alger et donc forcément à la marche de la CLTD.
Les acteurs politiques qui comptaient sur cette journée pour se rapproprier la rue, ont vite compris que ce ne serait pas pour cette fois. Bousculés et parfois malmenés pour certains, les membres de l’Instance de suivi et de coordination de l’opposition (ISCO) ont compris leur douleur.
Ils ont alors décidé de se réfugier dans le siège algérois du RCD, rue Didouche Mourad, pour une réunion d’urgence pour s’accorder sur la conduite à tenir.