Hier après-midi, les amis que j'ai trouvés au café ont tous, autant qu'ils étaient, tenu à savoir si j'ai lu un entretien publié dans un journal mettant en vedette Hachemi Djiar, l'actuel chef du tiers présidentiel au Conseil de la nation. Je leur ai répondu que non et que je comptais le faire aussitôt que j’aurai un moment.
En effet, le journaliste a été très mal inspiré de priver les lecteurs du quotidien "L'Expression" de quatre pages entières de lecture de loin plus digestes et profitables. Quatre pages entières, du jamais vu dans la presse d'ici et d'ailleurs.
Sans remettre en cause l’honnêteté intellectuelle du journaliste, j’imagine mal qu'il ait posé les questions et recueilli, de vive voix, les réponses, car la longueur de "l'interview", du reste sidérante et surtout ennuyeuse laisse déduire que c'est le supposé interviewé qui a, de longue date, préparé et les questions et les réponses.
Il nous faut donc conclure qu'il s'agit là d'une attitude de complaisance anti-professionnelle de la part du journaliste. Si je dis complaisance c'est parce que c'est vrai, en témoigne le préambule dithyrambique présentant le personnage interviewé qui le déclare abusivement "proche du président", "conseiller personnel", "baromètre du régime" et tutti quanti. Autant de superlatifs exagérés, excessifs et bien loin de la réalité.
Les rares fois, nous dit-on, où il s'est retrouvé en face du président, celui-ci avait une aversion visible pour ses interventions ennuyeuses, insipides, fades, souvent hors sujet, tentant quelques fois de plaire et flatter, mais ses propos étaient superbement ignorés par le président qui se retourne complètement, en signe de désapprobation, et lui donne pratiquement du dos. Durant son bref et insignifiant passage à la présidence, il n'a jamais brillé par un apport ni une capacité à communiquer ou véhiculer des idées brillantes. Rien qu'une production médiocre qui était à chaque fois, sur ordre du président, revue et corrigée avec beaucoup de peine tant l'indigence intellectuelle de l'individu était manifeste.
Évoquant l'ouvrage commis par le personnage autorisé par lui et le directeur de la rédaction à envahir un numéro entier de L'Expression, à savoir les deux tomes de "L'Algérie, histoire sans tabous. Des pistes pour l'avenir", notre complaisant interviewer l'a gratuitement qualifié de "livre de haute facture". Il est tout le contraire d'un livre qui mérite ce nom.
Il faut croire que notre flagorneur ne l'a ni tenu entre ses mains, ni lu, autrement il se serait bien gardé de le qualifier ainsi. Pour l'avoir parcouru en diagonale, je puis affirmer que ce qui est appelé livre et de haute facture n'a eu et n'aura d'autres lecteurs que son opiniâtre auteur qui a cru être doué pour être un littérateur utile à l'humanité alors qu'il n'a jamais été rien d'autre qu'un bureaucrate docile et servile qui a réussi, par son attitude obséquieuse et caudataire, à entrer dans les bonnes grâces de Larbi Belkheir et sa femme à force de logements livrés à leur insatiable boulimie. Cela s'est passé pendant les années où il a été wali d'Alger.
En 1999, Larbi Belkheir l'a intégré, comme Ali Benflis, au sein de la direction de campagne du Président Bouteflika et ensuite au cabinet de la Présidence où il ne s'est distingué par aucune sorte d'aptitude intellectuelle compatible avec les exigences d'excellence imposées par le Président, auxquelles très peu de ses membres ont pu satisfaire et être maintenus, contrairement à lui, dans sa proximité immédiate.
La preuve est qu'il a été dégagé de la Présidence en 2004 dès que son protecteur en a été évincé. Nommé ministre, il fit long feu. A présent au Conseil de la nation, il n'est d'aucune utilité d'où son inqualifiable laïus qui n'a d'autre finalité que celle d'attirer l'attention sur sa terne et antipathique personne. Il doit sûrement caresser l'espoir d'être rappelé au sein de l'exécutif.
Hamimi Merzoug
Université de Constantine
*Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et n’engagent pas le journal.