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L’Egypte se donne enfin un premier ministre pour conduire le gouvernement de transition

09-07-2013 20:05  Abbès Zineb

Au bout de plusieurs jours de tractations sur fond de tensions exacerbées entre les deux camps, l’Egypte a pu enfin se donner un premier ministre en la personne de l'économiste Hazem Beblawi, chargé mardi de diriger le gouvernement de transition en Egypte. Le nouveau Premier ministre est un économiste de tendance libérale, âgé de 76 ans, qui a fait une longue carrière dans plusieurs institutions économiques privées et publiques, égyptiennes et internationales. Hazem Beblawi a été vice-Premier ministre et ministre des Finances en 2011, durant la période de transition sous la direction militaire qui a suivi la chute de Hosni Moubarak.

Mohamed El Baradei, un temps pressenti pour occuper ce poste, devient pour sa part vice président chargé des relations extérieures. le Prix Nobel de la Paix, figure de l'opposition laïque, sera en quelque sorte la voix et le visage de la diplomatie des autorités de transition en Egypte. Ces annonces sont survenues alors que les Frères musulmans enterraient mardi les dizaines de manifestants tués la veille lors d'un rassemblement de soutien à M. Morsi au Caire.

Peu après cette nomination, l'armée a mis en garde contre toute perturbation dans le "délicat et complexe" processus de transition, dans une déclaration à la télévision publique. La veille , le président par intérim Adly Mansour déclinait une feuille de route prévoyant notamment une réforme de la Constitution qui devra être validée par référendum puis l'organisation d'élections législatives d'ici début 2014.

Les Frères musulmans ont rejeté cette déclaration: "Un décret constitutionnel par un homme nommé par des putschistes... ramène le pays à la case départ", a commenté un de leurs responsables, Essam al-Erian, sur son compte Facebook. Le groupe Tamarrod, à l'origine de la contestation contre M. Morsi, a exprimé de son côté des réserves sur le nouveau cadre institutionnel et déclare préparer avec des experts une série d'améliorations.

Les USA qui sont toute ouïe pour ce qui se passe en Egypte ont accueilli plutôt positivement l’agenda politique décliné le président intérimaire "Nous n'allons pas imposer de dates. Nous sommes prudemment encouragés par (...) un projet qui prévoit un retour à un gouvernement démocratiquement élu et qui comprend des élections législatives et présidentielle", a déclaré Jay Carney au cours d'un point de presse. L'Egypte est le plus gros bénéficiaire, après Israël, de l'aide bilatérale américaine.

Les Etats-Unis ont indiqué lundi que des coupes immédiates dans cette aide financière n'étaient pas à l'ordre du jour. De leur côté, les Emirats arabes unis, qui ont accueilli favorablement la mise à l'écart du président islamiste Mohamed Morsi, ont annoncé mardi une assistance de trois milliards de dollars aux nouvelles autorités du Caire. Cette assistance prendra la forme d'un don d'un milliard de dollars et d'un dépôt, sans intérêt de deux milliards de dollars à la Banque centrale égyptienne, a précisé l'agence officielle Wam.

L'annonce de cette assistance a été faite par le conseiller à la sécurité nationale des Emirats, cheikh Hazaa ben Zayed Al-Nahyane, à l'issue d'une rencontre au Caire avec le président par intérim Adly Mansour, selon l'agence. L’Arabie saoudite a également annoncé mardi soir une aide de 5 milliards de dollars US. Une telle « manne » en provenance de ces trois pays est de nature à permettre un répit aux autorités de transition qui doivent mener de paire la bataille sur le front politique et le front social.



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