Le phénomène de la corruption n’a épargné aucun secteur. Encore moins l’enseignement supérieur où les modules, les examens et les diplômes s’achètent comme de vulgaires produits marchands. Et alors que le procès des faux bacs et des fausses licences, vient d’être une nouvelle fois ajourné par le tribunal d’Oran, voilà qu’un autre scandale, du même tonneau, vient d’éclater à l’institut des langues étrangères de Bouzaréah qui relève de l’université d’Alger 2.
En fait, le scandale n’est pas si nouveau, dans la mesure où il a déjà fait les manchettes de nombreux journaux, mais le ministère de tutelle tarde à prendre les mesures qui s’imposent. Raison pour laquelle l’Association des étudiants qui a eu le mérite de faire éclater le scandale a décidé d’associer à son combat l’Association Algérienne de lutte contre la corruption. Cette dernière vient de réagir mercredi par un communiqué dans lequel, elle interpelle le ministre de l’Enseignement supérieur.
« Le concours en socio didactique a été entaché de fraudes, de corruption et de népotisme en tous genres. L’impunité dont jouissaient les auteurs de ces violations punies par la loi - violations éclaboussant un espace de savoir et de recherche-, a facilité la culture de ces pratiques à grande échelle », dénonce l’Association Algérienne Anti corruption. Tout en déplorant la multiplication de faits similaires dans d’autres universités en Algérie, l’AAAC s’insurge contre « le silence complice de la tutelle », laquelle, a « rarement permis de prendre les mesures pour que de pareilles violations ne se reproduisent ».
Décrivant spécifiquement le scandale de l’université de Bouzareah, l’Association présidée par Djillali Hadjadj note dans son communiqué que les choses se déroulent autrement « Des étudiants victimes de cette corruption, soutenus par des enseignants mobilisés à leurs côtés, sont passés à l’action, et ce, depuis un mois et demi, sans relâche, et sont déterminés à ne pas se laisser faire. Ils ont mené l’enquête comme des professionnels impartiaux : les résultats qu’ils ont rendus publics sont irréfutables et accablants ! ».
Le porte parole de l’AAAC qui dit avoir rencontré une délégation d’étudiants qu’il qualifie de « donneurs d’alerte » parle de « panique » au sein de l’Administration de l’Université « sur fond de quelques mesures (limogeages, démissions), prises et non rendues publiques, mais sans plus ! ». Le porte parole de l’Association relève qu’ « aucune déclaration publique à ce jour ni du recteur concerné, encore moins du ministre de l’enseignement supérieur et de la rectrice concernée alors qu’un climat de pourrissement est en train de s’installer au niveau de la faculté en question ».
Et Djillali Hadjadh d’interpeller les responsables : « sortez de votre silence, messieurs les responsables et agissez ! Arrêtez de vous cacher derrière le paravent d’une commission d’enquête dont on ne sait pas grand-chose ». Tout en rappelant encore au ministre l’obligation d’agir "pour ne plius laisser faire de telles pratiques", l’Association Algérienne Anti Corruption affirme faire sien le combat des étudiants qui ont eu le courage de porter à l’opinion le scandale.