L’ambassadeur des États-Unis à Alger a animé aujourd’hui la traditionnelle conférence de presse de fin d’année. L’occasion pour lui de faire un large scannage des relations algéro-américaines, qu’il a d’ailleurs qualifiés de « stratégiques », dans la région du Maghreb.
Henry S. Ensher a d’abord évoqué la prochaine élection présidentielle. Il s’est contenté d’exprimer un souhait : voir ces élections « se dérouler dans la transparence ». Puis d’ajouter que « le gouvernement américain est prêt à travailler avec la personne que les algériens auront élu en toute souveraineté ».
Pressé par certains journalistes, de faire un commentaire sur un éventuel quatrième mandat du président Bouteflika (ce qui est une maladresse de leur part), l’ambassadeur a diplomatiquement expliqué qu’il n’avait pas de commentaire à faire sur le sujet et qu’il s’interdit de s’exprimer sur les question de souveraineté. Et la présidentielle en est une.
Henry S Ensher parlera aussi de questions sécuritaires et vantera l’expertise algérienne en matière de lutte et considère à ce propos, c'est à-dire sur le plan sécuritaire, que la coopération entre les deux pays est « stratégique ». Il évoquera aussi l’attaque terroriste de Tiguentourine contre la plate-forme pétrolière éponyme. Et cela pour se féliciter de la réaction des forces militaires algériennes et il profitera pour remercier aussi le gouvernement algérien pour la protection apportée aux travailleurs américains.
Concernant la question du Sahara occidental, l’ambassadeur s’en est tenu à un strict rappel de la position classique de son pays, à savoir le soutien du processus onusien. « Mais nous serons intransigeants sur la question des droits de l ’homme ».
Le volet économique a pris une large part de son intervention. Et d’abord, la fameuse loi de 51 /49 relative aux investissements en Algérie. « Elle n’est pas avantageuse » observe t-il en laissant entendre aussi qu’elle "plombait les investissements étrangers en Algérie". Des investissements plombés aussi par la bureaucratie de l’administration qui continue, selon lui à fonctionner comme à l’époque du parti unique".
Comparant l’Algérie au Maroc, il estime qu’il est cent fois plus facile de créer une entreprise au Maroc qu’en Algérie, à cause de la complexité des procédures et du manque de transparence. A propos d’investissements à l’étranger, il n’a pas hésité à dénoncer le fait que les partenaires étrangers ne puissent pas transférer leurs bénéfices en devises. « C’est leur droit et c’est une pratique universelle, le gouvernement ne peut pas les obliger à les réinvestir en Algérie » dira encore l'ambassadeur.
Henri S Ensher pose aussi, diplomatiquement, le problème de la transparence dans l’octroi des marchés aux entreprises étrangères. « La règle doit être la même pour tous », insiste t-il.
Les spécialistes auront compris d’eux mêmes qu’il fait référence aux marchés octroyés de gré à gré particulièrement aux entreprises chinoises, lesquelles tout en respectant la règle du 51/49, trichent sur la qualité des prestations, sans compter les dessous de table que les sociétés américaines, soumises à la rigueur de la transparence, ne peuvent offrir aux responsables algériens.