La présidentielle du 17 avril, décidément pas comme les précédentes à plusieurs égards, semble insuffler une nouvelle dynamique dans le champ en général et de l’opposition en particulier qui et à la recherche de formule pour imposer un rapport de force au pouvoir en place.
Après la "Coordination pour la liberté et la transition démocratique", dernier avatar de la Coordination des boycotteurs, un autre OPNI(objet politique non identifié) entre en scène.
C’est l’Alliance Nationale pour le Changement qui vient de se signaler par un "Appel aux Algériens et Algériennes soucieux de l'avenir de leur pays et qui souhaitent prendre part à une action citoyenne indépendante, nationale et visant à instaurer l’État de droit et la démocratie en Algérie".
Parmi les premiers signataires, on retrouve deux anciennes figures de l’ex FIS Anwar Heddam et Mourad Dhina en compagnie de deux ex-cadres du FFS, Karim Tabou et Abdelkader Zerrou Samir Bouakouir Yahia Bounouar et Ghazi Hidouci, ex-ministre des fiances de Mouloud Hamouche et partisans du "kitukisme".
Autres signataires, des universitaires comme Omar Aktouf (HEC Montréal) Zéhira Houfani, ex-journaliste , Hocine Djidel(anthropologue).
L’appel de l’ANC commence par un constat sans appel sur la situation politique du pays. "De crise en crise au sommet des appareils, l’Algérie est entrée dans une phase de régression extraordinairement dangereuse. Replié sur la corruption et la volonté de conserver le pouvoir coûte que coûte, le régime vient d’organiser le 17 avril 2014 une parodie d’élections présidentielles pour donner l'illusion d'un pays disposant d’institutions réelles. En fait, il vient de prouver encore une fois que son souci permanent reste d'assurer la pérennité d'un système à l’agonie, dirigé par des oligarques et une police politique qui n'agissent que pour maintenir le peuple dans une situation d’infantilisme par la terreur, les divisions artificielles et le clientélisme"
Pour les signataires "la situation s'est encore aggravée ces derniers mois en raison des graves dissensions au sommet du régime et qui mettent en péril l'unité de la Nation. L'heure est venue pour agir et dire non à l’État policier, à la corruption et à l’étouffement des libertés".
Selon leur analyse appuyée sur ce moment historique particulier qu’elle vit la société algérienne "proclame sa volonté d’être démocratique et pacifique. Tout en réaffirmant son attachement à son identité et à son indépendance chèrement acquise, notre société mature et pleinement consciente exprime son ouverture à toutes les pensées et opinions, en protégeant toutes les libertés individuelles et collectives et en valorisant le pluralisme politique".
Sur la base de ce constat, les initiateurs de l’ANC proclament huit objectifs, à savoir : proclamons notre droit inaliénable à l’action politique, proclamons le respect et la défense des droits de l’homme fondamentaux pour tous les citoyens, déclarons vouloir agir et nous rassembler, au-delà des clivages idéologiques, linguistiques ou politiques, en vue d’un un changement global, réel et effectif du système politique en place, rejetons la culture du coup d’État et refusons que l'Armée nationale populaire soit instrumentalisée dans des luttes de clans ou pour museler les citoyens, rejetons toute influence étrangère dans notre pays et réaffirmons qu'il appartient aux citoyens de notre pays, et à eux seuls, de décider de leur futur ,nous engageons à mener toutes nos actions dans un cadre pacifique affirmons notre mobilisation pour mettre fin à la corruption qui mène à la destruction de l’appareil d’État et des services publics et voulons bâtir un État de droit sur la base d'un large consensus entre tous les Algériens et Algériennes. Les signataires compte avec l’institution militaire et considèrent à cet effet « qu’une Armée nationale populaire forte et unie, ainsi que des services de sécurité performants sont une garantie et une nécessité pour l’État de droit".Pour eux cette institution doit accompagner la période de transition.
Enfin dans son appel l’ANC, s’adressant aux nombreuses voix qui "expriment des revendication populaires, allusion à la Coordinations pour les Liberté et la transition Politiques exprime son souhait "que nous puissions tous nous réunir dans un cadre qui nous permettrait d’agir ensemble" sans reniements.